Les membres bioniques, une avancée technologique améliorant notre existence ? Comment un putain de poignet bloqué peut-il être considéré comme étant une bonne chose ? Jamais je comprendrais les publicités mensongères de cette entreprise… cela faisait quelques années que mon œil ou mon poignet avaient été implantés. Ils devaient fonctionner parfaitement, offrant alors un confort vital pour l’artiste que je suis. MENTEURS ! Les mots me manquent pour décrire précisément tout ce que m’inspire cette bande de c***. Lorsque vous avez un problème avec un appareil, vous pouvez le faire réparer ? Comment peut-on réviser un membre bionique ? Un ordinateur ? Vachement fiable comme solution ! Mes précieuses économies avaient fondu comme neige au soleil au début du Moon Blue Ink parce que je devais financer mon rêve mais aussi réparer leurs conneries. Résultats des choses ? Cela déconne toujours autant ! Mon œil enregistre des choses sans que je lui ai demandé… et il me repasse inlassablement l’enregistrement. Mon poignet se bloque comme ça. Un vrai poids mort au bout de mon bras.
Ma princesse en détresse ne pouvait pas être tenue pour responsable de mon blocage. Il ne souhaitait pas faire une rencontre brutale avec le sol… enfin espérons-le sinon je me poserai des questions. Il a peut-être une tendance SM le petit prof de sport ! Je devrais poser la question une fois ?! Ses propos me paraissent aller dans ce sens mais il est toujours mieux de vérifier par soi-même. Essayant de cacher mon problème, je tiens sa taille seulement avec mon autre bras comme si ce geste était naturel. Il me demande pourtant un sacré effort parce que ma seconde main voudrait venir en soutien mais impossible. Je mords la joue pour ne pas laisser exprimer toute la souffrance qui se noue dans ma gorge. Donnant une excuse bidon, je me sauve pour mettre de la distance entre nous. La cuisine est donc ma solution ! Je me lance dans la préparation de mon plat favori : un bibimbap. Un repas complet dans un bol… que demander de plus ? J’ouvre les tiroirs, prends mes ustensiles puis commence la confection du plat.
Malheureusement le bol glisse entre mes doigts inertes pour finir son existence contre le carrelage. Je soupire puis ramasse les morceaux, ces derniers me blessent sans que je m’en rende compte. Submergé par une émotion trop violente, je laisse quelques larmes roulées sur mes joues mourant dans le creux de mon cou. Un gargouillis étrange ressemblant au prénom de mon amant. Un appel au secours. Chose surprenante pour moi parce que je me débrouille plutôt seul en temps normal. Bizarrement mon premier réflexe est de le faire venir près de moi. Pourquoi ? Mon blocage est plus grave que prévu ? La douleur est assez insupportable. Elle remonte le long de bras en décharge. Une horreur !
Arrivant tel un preux chevalier volant au secours d’une demoiselle en détresse, Si Yun se débarrasse des débris puis me donne un ordre. Cette audace lui vaut un regard « tu crois que je vais obéir ? fourre-toi le bras dans l’œil ! » Comprenant que je serai probablement pas coopérant, il prend les devants. Tiens ! Un bon point pour lui ! Les hommes prenant des décisions ont toujours un sacré effet sur moi. Docilement je le laisse mon amant manipuler ma main inerte. Mon cœur loupe des battements quand il comprend ce qui se passe. Je baisse les yeux, essayant de ne pas me montrer salaud en repoussant mon sauveur parce que je ne souhaite pas être un homme faible. Mes dents maltraitent ma lèvre inférieure. « Oui… » Je voudrais retirer mon bras mais impossible car il est prisonnier de sa poigne. « un monstre » Pourquoi avais-je dis une telle chose ? Ses gestes provoquent des picotements dans mes doigts. Surpris, je regarde mon amant. « tu as fais quoi ? » La douleur semblait refluer dans les tréfonds de mon corps comme si elle était un lointain souvenir. Reconnaissant pour sa manipulation, je pose ma main sur sa joue avant de prendre possession de ses lippes déjà bien gonflées et meurtries par nos précédents baisers. Maltraitant sa bouche, je glisse ma langue entre ses croissants charnus pour l’enrouler autour de la sienne. Je pousse un gémissement rauque tandis que mon corps se plaque contre lui. Cet échange sauvage ne dure que quelques secondes mais il éclipse le reste du monde. Rien existe autour de nous ! Je recule puis frotte sa joue avec mon pouce. « désolé… je t’ai mis du sang… » Une lumière se fait dans mon esprit. ATTENTION ! PANIQUE A BORD ! « MERDE ! JE SAIGNE ! JE VAIS MOURIR ! APPELLE UNE AMBULANCE ! IL FAUT ME FAIRE UNE TRANSFUSION ! JE VAIS MOURIR… JE SUIS TROP JEUNE POUR CA ! » Une vraie chochotte parfois…
Si Yun n'est pas un partisan des membres bioniques, une des raisons qui l'ont fait rejoindre ARMY mais il a également subi la cupidité et les envies de ses parents en implantant un bras bionique, servant comme de modèle de la famille Kim, et c'est ce qui a amplifié sa haine pour cette société faible et New Life Corp. Et il aurait pu mal réagir devant cette main bionique qu'à son amant, mais au fond de lui, il savait qu'il ne pouvait juger, il a été lui-même utilisé pour porter un bras bionique, et les raisons de sa présence sur ton corps, il ne les connaissait pas. Tout était possible, perte de la main depuis la naissance, accident, ce serait les plus courants mais bon, il ne savait pas ce qui t'avait poussé à en avoir un, il se pourrait même que ce soit l'une des raisons qui t'ont poussé à rejoindre ARMY, qui sait.
Lorsque tu avais soufflé son nom quand le bol avait rencontré le sol et que tu t'étais coupé, un frisson l'avait submergé et il avait agi tel un preux chevalier, oubliant par la même occasion cette histoire de membre bionique pour se concentrer sur les morceaux à terre qui fallait se débarrasser. Puis, il t'ordonne de donner ta main bionique et même si tu refusais, il la prenait de force. Il se chargea de voir l'état de sa main bionique, découvrant donc l'origine de l'accident avec le bol: ton poignet s'était bloqué et surement au moment où tu l'avais rattrapé. Et il demanda si c'était le cas, ce que tu confirmas.
« Oui… » Répondais-tu avant d'ajouter. « un monstre »
Le coach voudrait rétorquer mais ne le fit pas. Il s'occupa de débloquer ton poignet, ce qui semble quelque peu te surprendre sur sa façon de faire.
« tu as fais quoi ? »
- Je l'ai débloqué, tout simplement. Il comptait ajouter quelque chose, mais ne s'attendait pas à sentir ta main contre sa joue avant de venir t'emparer de ses lèvres meurtries et gonflées par tant d'échange. Mais il ne refusa pas et répondit même à ce baiser qui le ferait fondre, s'il le pouvait. Et il ne peut s'empêcher de gémir contre tes lippes quand tu te rapproches tant de lui, ses bras viennent d'elles-même s'enrouler autour de ton cou alors que le baiser venait de prendre fin. Tu recules, et ses mains se retrouvent sur tes épaules, il te laisse essuyer le sang avant de rouler les yeux devant cette panique qui te prend d'un coup. Il se lève et va dans la salle de bain pour récupérer alcool, coton et pansements pour traiter ta blessure. Son poing vient gentiment taper le sommet de ton crâne avant qu'il ne se réinstalle devant toi.
- Calme-toi idiot ! Tu ne vas pas mourir. Donne-moi ta main. Il récupère ta main blessée et vient appliquer un peu d'alcool sur le coton. Ca va piquer un peu. Prévient-il avant d'appliquer avec une certaine habitude et dextérité le coton imbibé d'un peu d'alcool sur les coupures. Il vient ensuite mettre les pansements avant de sourire en coin, légèrement amusé, il se penche et murmure contre tes lèvres.
- Alors mon gros bébé, besoin aussi de tendresse pour que la douleur s'en aille? Demanda-t-il de façon à te charrier un peu avant de déposer de légers et rapides baisers sur tes lèvres. Ton expression était à la fois amusante, stupide mais adorable aussi.
Une toute petite coupure prenait une proportion hallucinante quand je réalisais enfin que ce fichu bol m’avait blessé. Comment un grand garçon comme moi pouvait se montrer aussi dramatique pour un petit bobo ? Aucune idée ! Je réagissais toujours bizarrement quand je me blessais. Cela devenait presque comique par moment. Un vrai festival de conneries ! La preuve… Oubliant les gestes experts de mon compagnon pour remettre mon poignet en action ou encore ses lèvres gourmandes, je hurlais comme un fou parce que mon pouce saignait. Je pourrais même pleurer ! Je vous le promets ! Une vraie chochotte quand cela me touchait. Devenant intenable, je laissais mon côté « enfant » reprendre le dessus alors que Si Yun se leva pour aller chercher le matériel nécessaire aux premiers soins. Il allait me laisser mourir ? Je me vidais de mon sang et lui… IL SE TIRAIT ? Même pas il se préoccupait de moi après ce que nous avions vécu… tout se perd dans ce monde. Je chouinais en regardant mon pouce sanguinolent quand il me donna un coup sur le dessus du crâne. Levant les yeux vers lui, il m’apparut tel un preux chevalier volant au secours des plus démunis… ouais je ne suis pas une princesse ! C’est lui qui tombe ! Pas moi !
Regardant mon messie avec adoration, je me laisse soigner docilement… notons que je suis dans un état second. Il me taquine sur mes réactions excessives. Cela me fait sourire alors qu’il ne cesse pas de m’embrasser ! Il pourrait me rendre gaga ce type. Accro ? Certain ! Il possède des arguments qui pèsent lourd dans la balance. Il est addictif ! Il me répond sans craindre une quelconque remontrance de ma part… autant dire qu’il marque des points pour ça. Je passe mes bras autour de sa taille et pose ma joue contre son torse forçant par la même occasion monsieur à s’allonger sur le carrelage. Je ferme les yeux pendant quelques secondes, écoutant les battements de son cœur alors que mon esprit divague. Bon sang ! Si Yun est dangereux pour moi. Il me donne des envies de tendresse parfois alors que les bisous et autres démonstrations d’affection ne sont pas pour moi. Je trouvais pourtant apaisant le son étouffé de son rythme cardiaque contre ma joue. Il me donnait envie d’y revenir, de le garder pour moi. Je ne suis pas une personne aimant partager quand je suis en couple. Mes partenaires doivent être assez exclusifs… sinon cela finira comme avec Natsuki.
Je profite encore un peu de sa présence puis me redresse pour préparer le repas sans dire un mot. Mes pensées sont en ébullition, analysant la situation. Je deviens dingue en essayant de comprendre ce qui se passe entre nous. Je le regarde pour annoncer comme ça « on devrait passer un pacte… on couche ensemble quand on en a envie, sans se promettre autre chose. On est deux adultes qui profitent l’un de l’autre. Ça te va ? » Etrangement un petit diable me disait clairement que cet accord ne serait pas satisfaisant sur le long terme. Je déposais une assiette pour Si Yun. « reprends des forces… j’y suis pas allé de main morte avec toi. Viens te reposer ensuite. » J’embrasse la base de sa nuque puis pince sa fesse avant de me diriger vers mon lit. Je me laisse tomber dessus avant de sombrer, incapable de lutter plus longtemps. Trop d’émotions ! Je ne sais même pas ce que fit mon amant pendant mon sommeil mais en tout cas un sourire ne quittait pas mes lippes.