Les mains enfoncées dans les poches de ma veste, je parcours les rues en me demandant ce que devenait ma princesse. Nous nous ne sommes pas vus depuis la soirée Halloween. Cela me parait tellement loin ! Il y avait eu tant de bouleversements dans ma vie. On avait jamais eu cette conversation… mes travers revenaient en force parce que je perds pied dans mes conneries. Comment ne pas craquer alors que personne ne vous retenait ? Une épouse envahissante, un salon qui grandissait, un lapin devenant de plus en plus inaccessible, une princesse muette. Ils sont tous contre moi ? Pourquoi ils se liguent pour me rendre dingue ? Heureusement que ma journée de repos avait été une occasion de me sauver du boulot. Normalement je pars jamais, je prends jamais de vacances non plus. Mon existence tourne autour du Moon Blue Ink… je comprends que je ne sois pas un bon parti. Qui voudrait d’un mordu de boulot ?
Où je vais ? Il y avait aucune destination qui me faisait envie… je me laisse porter par le vent. Mon téléphone vibre dans ma poche. « Mégère » Super ! Ma femme essaie encore de me joindre. Pourquoi cette fois ? Elle a fourré son nez où ? Comment prendra-t-elle mon envie de divorcer ? Je ne veux pas unir mon existence avec elle. On avait seulement eu un délire alcoolisé. Je pense jamais me marier par amour… parce que sérieusement qui voudrait vivre avec un type comme moi ? Je pousse un soupir en y pensant. Quelle merde ! Je fracasse mon téléphone contre le mur puis le jette dans la première poubelle venue. Je suis malade ? Amusé par ma réaction, je me rends dans un magasin afin de m’en procurer un nouveau. Enregistré les numéros importants sans l’ancien ? Facile ! Je les connais par cœur ! Un petit message pour chacun annonçant mon changement de numéro. Au moins j’aurai la paix ! Je ne lui filerai pas mon numéro. Elle pourra toujours courir…
Je me stoppe en découvrant où ma balade m’a mené : devant la salle de sport de Si Yun. Pourquoi ici ? Aucune idée ! Je tourne les talons pour mettre de la distance entre nous. Quelle idée saugrenue ! Mon inconscient me jouait des tours ? Cela me suffisait déjà assez de penser souvent au coach, pas la peine de me pousser dans ses bras. Je rouspétais contre moi puis encore plus quand je reviens vers la salle. BORDEL ! Je fous quoi ? Je pousse la porte en ayant le cœur faible. Mes jambes tremblent aussi parce que je ne suis pas certain de mes réactions face à lui. Je vais seulement dire « bonjour » puis je me casse… il ne donne pas signe de vie alors il doit bien se moquer de moi ou je ne réponds pas à ses messages. Merde ! Je ne peux pas vérifier mon téléphone puisque je l’ai envoyé dans un mur. Je me sens ridicule tout d’un coup… mais une femme vient m’adresse la parole pour me donner si je souhaite un renseignement. Ouvrant la bouche pour répondre que je cherche juste Si Yun, je remarque ce dernier en compagnie d’une pouffiasse. Mon cœur loupe un premier battement puis un second, un troisième. Pourquoi ? On se voyait pas parce qu’il y avait quelqu’un d’autre ? P’tain ! Je suis le con qui a mis des limites à notre relation. Cette décision m’avait paru la plus censée sur le moment mais aujourd’hui je me maudissais. Je lui laissais l’occasion de coucher avec d’autres… pourtant je me gênais pas avec mon lapin. Ne parlons même pas de cette fois avec Natsuki ! Une vraie connerie ! Je vous avais dit que mes anciens travers revenaient à la surface.
Jetant un regard blessé vers le coach, je me mords la joue pour ne pas exploser en plein hall. Cette pouffiasse se collait contre lui, sa main posée sur son bras. Son rire faux me collait de l’urticaire. Il préférait les femmes alors ? Pourquoi avoir couché avec moi ? Je suis seulement un égarement ? Cela m’énerve ! Il y a une chose pour laquelle je manque cruellement de confiance : les femmes. Je me sens moins intéressant qu’elles… alors je vois littéralement rouge que Si Yun flirte avec cette nana. Je me retiens de courir vers lui… mais merde ! Je l’observe tandis que la fille de la réception me parlait mais je n’écoutais rien du tout. Je débarque près de lui, attrape son poignet et le tire derrière moi. J’ouvre une porte notée « pour le personnel » et pousse Si Yun dans la pièce. Clac. Nous sommes désormais seuls. « ça va ? tu t’amuses bien ? » Je suis énervé, tendu, blessé, jaloux. Très mauvais cocktail ! « Tu comptais te la taper dans un coin ? » Je pousse le bouchon, non ? « Je comprends mieux pourquoi on se voit pas… tu couches avec ta pouffe ! J’espère que tu prends ton pied ! » C’est pas beau la jalousie !
Si Yun avait repris le travail depuis ce qui s'était passé avec Hyeong Su. C'était assez étrange de se dire qu'il avait partagé sa nuit avec lui, avant de tenter moins bourré que la veille l'expérience que son corps lui avait si facilement fait comprendre.
Puis, vint la rencontre à cette soirée d'Halloween. Il ne comptait pas venir, il n'aimait pas ce genre de fête, ça lui rappelait cette vie monotone et impossible qu'il avait dû mener pendant un temps. Il voulait juste oublier mais il avait tout de même mis les pieds et il n'aurait sûrement pas dû. Il y a vu ce qu'il ne voulait pas voir, il a souffert sans chercher à comprendre, s'il le faisait il le regretterait. Et depuis ce moment, plus aucun contact. C'était assez douloureux et Si Yun ne comprenait pas trop mais il le sentait au fond de lui, chercher des réponses ne feraient qu'apporter de mauvais présage pour lui, alors autant se raccrocher à la seule chose qui l'intéresse vraiment dans ce monde, en dehors du contact humain : le sport.
Tel un acharné, le gérant du club de sport s'était concentré sur l'épanouissement de son club, toujours aussi rempli que jamais, dans le seul but de ne pas laisser ses pensées négatifs pendre les dessus. Il devait arrêter de penser à cet homme qui l'a tenu ce jour-là et qui, durant cette fête mondaine, était bien accompagné il semblerait. Son cœur loupait parfois des battements tant l'idée d'y penser lui faisait mal, quelque chose n'allait pas avec lui... Vraiment pas.
Si Yun n'est pas le genre de personne pour prendre les choses qu'il a durement obtenu comme acquis, il ne le savait que trop bien. Alors il pensait au futur de la salle de sport et sa popularité semblait croître, l'idée d'agrandir l'endroit semblait une bonne idée. De ce fait, aujourd'hui il avait rendez-vous avec une représentante d'une entreprise qui correspondait quelque peu à ce qu'il attendait. La demoiselle semblait apprécier lui faire du rentre dedans mais il ne prenait pas intérêt à cela, il en avait l'habitude. Il avait plutôt sourit, un sourire professionnel aux lèvres et commence à faire visiter la demoiselle pour lui faire part de ses idées. Parfois, il lâchait une petite blague dans l'idée de la faire penser à autre chose qu'à l'homme devant elle, mais elle semblait se coller plus. Un soupir s'échappe de ses lèvres, un soupir silencieux et pleine de fatigue. Il n'avait pas pu récupérer correctement, son cerveau travaillait beaucoup trop et bien qu'il a caché ses cernes, il ne restait pas moins livide. Mais il faisait en sorte que ça ne se voyait pas, et ça semblait fonctionner.
Ce que le coach ne s'attendait pas, c'est ta présence. Il était incrédule, il ne rêvait pas, n'est-ce pas? Il revient a lui seulement lorsque tu le tires vers une pièce réservée aux personnels et que tu bloques toute tentative d'échappatoire. Il s'apprêtait à se retourner quand tes premiers mots se font entendre.
« ça va ? tu t’amuses bien ? » Était-ce de la jalousie qu'il entendait? Il ne rêvait pas? « Tu comptais te la taper dans un coin ? » Ah... Il semblerait que non. Il serre ses poings alors que tu laxhes. « Je comprends mieux pourquoi on se voit pas… tu couches avec ta pouffe ! J’espère que tu prends ton pied ! »
- Espèce de... ! Si Yun se retourne et s'apprête à t'en coller une mais s'arrête avant de le faire. Que je sache, tu ne semblais pas t'intéresser à moi. Si je te manquais tant, pourquoi ne pas m'avoir contacté ? C'est facile de m'accuser n'est-ce pas ?
Sa colère l'épuisait et il s'appuya contre un mur en massant sa tempe. Pourquoi prenait-il son temps à s'énerver, ça n'en valait pas la peine. Il tente de se rapprocher de la porte mais se retient contre le mur pour ne pas se retrouver à genoux.
- Je suis bien trop fatigué pour m'énerver contre toi... Va retrouver cette femme qui partage ta vie, je n'ai aucun intérêt pour toi... Son cœur semblait se briser en milles morceaux mais il devait le faire, tu étais pris alors pourquoi prendre de l'intérêt pour lui?
Mon comportement paraissait plus tenir de celui des hommes cavernes qu’un homme sérieux et civilisé ? Pourquoi je déboule comme un dingue dans sa salle de sport pour lui gueuler dessus ? Je voyais rouge alors que mon coach discutait avec une femme assez jolie. On ne pouvait pas dire qu’elle faisait partie de la catégorie des canons mais elle était assez bonne pour finir dans un lit. Ne parlons même pas de son décolleté ! On voyait absolument que ça ! Les muscles de ma mâchoire se crispèrent parce que… bah merde ! Cela me fait drôlement chier que ma princesse ne m’accorde pas un seul regard. Son attention était accaparée par cette pouffiasse ! Comment me rendre fou ?! Je prends une grande inspiration afin de garder le contrôle de mes émotions… reportant mon attention sur la demoiselle, je tente de décrypter les sons qui franchissent ses lippes… mais c’est foutu ! Mes yeux repartent en direction de Si Yun. La pouffiasse le colle de plus en plus. Dites-moi comment faire pour ne pas lui sauter à la gorge pour serrer son cou d’autruche ? Cela me rend littéralement furieux que ma princesse soit proche de cette chose alors que ma présence parait être en trop…
Je me rends compte que mon coach avait peut-être éprouvé la même chose en me voyant lors de la soirée d’Halloween en compagnie de mon épouse. Me prenant en pleine face ma jalousie, je reste comme un con stoïque puis mes talons se tournent pour quitter la salle de sport. Si Yun avait pas besoin d’une personne jalouse dans son existence… je ferai juste plus de dégâts. Je serai nocif ? Oui carrément ! Je complexe assez par rapport aux femmes. Pourquoi un homme préférait s’enchainer à une personne comme moi alors qu’il pourrait avoir une femme ? J’accepte plus que ma princesse tolère le comportement de la pouffiasse. Approchant comme un fou furieux, j’embarque Si Yun pour nous enfermer dans un local dont l’usage est exclusif au personnel. Je le bloque tout en déversant ma jalousie… mais princesse ne se laisse pas démonter pour autant.
Ses paroles sont douloureuses. Il aurait pu me foutre mon poing dans la figure, cela revenait au même. D’ailleurs il avait manqué de me frapper, non ? Je retenais ma respiration attendant la sentence. Il préféra m’assassiner par les mots. Ouvrant un œil, je lui lançais un regard troublé. La présence de mon épouse causait la merde partout… Il fallait que je lui expose la situation. Il ne devait pas croire que ce mariage était une chose voulue. Je m’approchais pour lui rentrer dedans mais mon corps reste loin du sien. « c’est toi qui compte ! » Pourquoi avais-je dis une telle chose ? Comprenant le sens de mes paroles, je me fige tout en regardant Si Yun. Il entendrait le sous-entendu de mes mots ? Que voulais-je lui dire réellement ? Il comptait plus que mon épouse ? EVIDEMMENT !
Je me dirige vers ma princesse puis prend son coude. « tu vas bien ? » Il ne me paraissait pas être en forme. Ma jalousie rodait toujours mais elle me laissait assez de répit pour me comporter normalement. Mes doigts serrèrent quand même son coude. « elle compte pas... » Je voulais vraiment que Si Yun connaisse dans quelle merde j’avais foutu les pieds. « ce fut une grosse erreur ! » Je serrai toujours son coude. « me laisse-moi une chance de tout t’expliquer… laisse cette pouffiasse… regarde-moi… s’il te plait ! » Ma voix tremble, un appel au secours ? Probablement ! « ne détourne pas tes yeux de moi… je ne le supporterai pas… je ne le supporte pas… » Je passe un bras autour de sa taille et presse son corps contre le mien « j’aurai plus donné signe de vie mais toi aussi princesse. Pourquoi es-tu resté aussi silencieux ? Tu ne veux plus me voir ? Aurai-je été si mauvais que ça ? » Je soulève son menton, apercevant ses cernes, je fronce des sourcils. « tu as une mine affreuse… tu te nourris bien ? tu dors bien ? » Cela me plait pas de le voir ainsi. « Si Yun… est-ce de ma faute ? »
Si Yun était bien trop fatigué pour comprendre ce qui se passe, enfin, plutôt la signification de chacun de tes actes. Tu l'as emmené dans une pièce réservée au personnel, puis tu lui faisais ce qui ressemble à première vue à une crise de jalousie. Il n'avait pas que ça à faire, la fatigue l'affectait bien trop sur son comportement. Un soupire inaudible s'échappait parfois de ses lèvres, il ne voulait que du repos, mais le travail passait avant tout.... Et s'occuper de ta crise également il semblerait. Pourquoi réagir ainsi pour une femme pareille? Elle avait beau être belle, suffisamment pour se retrouver dans son lit, mais il n'était pas intéressé. Il n'avait aucune envie de penser à cela, trop de pensées négatifs, et inutiles selon lui, se bagarraient dans son esprit. Impossible pour lui de se reposer, et tout ça, par ta faute. Et il ne voulait pas comprendre pourquoi, sinon il le regretterait... Il le sentait.
La discussion, si s'en était une, semblait partir d'une certaine façon, et lui, il n'en pouvait plus. Il sentait toute sa fatigue retomber, comme si être près de toi le réconfortait assez pour montrer ceci. Le coach sportif ne pouvait tout de même pas accepter cela, non, c'était inconcevable ! Et pourtant...
« c’est toi qui compte ! » S'il n'était pas loin de toi, il aurait dû prier pour que tu n'entendes pas les battements atypiques de son coeur. Calme-toi, coeur, calme-toi... Il avait beau cherché à calmer son coeur qui battait étrangement vite, et ce dernier loupe un battement quand tu saisis son coude pour ajouter. « tu vas bien ? »
Si Yun aurait rit s'il n'était pas aussi livide, il aurait dit quelque chose d'idiot mais n'en avait plus la force. Ta poigne sur son coude se renforce et il sursaute. Il se perdait beaucoup trop dans ses pensées, cette fois où vous étiez ensemble, cette fois où il avait eu la mauvaise idée d'aller à la fête, cette fois où il a vu cette femme t'embrasser à cette même fête. Ah.... Lui-même n'était pas mieux, l'un ne rattrapait pas l'autre. Il était tout aussi jaloux, et possessif parce qu'il voudrait te posséder en entier. Devenait-il fou? Surement. Oui, c'est ça. Il devenait fou et cette folie l'empêche de dormir. S'il se débarrasse de cette folie, il retrouvera le sommeil.... Il retrouvera le sommeil et la réalité... C'est tout ce qu'il souhaitait.
« elle compte pas... » Le gérant se fige. Non, il ne voulait pas entendre parler de cette femme, lui qui était partie sur cette fixation que ce n'était qu'une folie pure et simple, une illusion qu'il devait se libérer pour revenir à la réalité. « ce fut une grosse erreur ! » Ta poigne se resserre encore plus et Si Yun ne voulait pas y repenser. Arrête d'en parler... Arrête ! Pensa-t-il alors qu'il voulait simplement s'échapper de cette mascarade. Oui, c'est ça ! Une mascarade où il a été piégé. S'il pouvait en rire, il le ferait, mais il n'en avait pas la force. Il devait économiser pour s'en aller. Loin de toi, c'était ce qu'il devait faire.
« me laisse-moi une chance de tout t’expliquer… laisse cette pouffiasse… regarde-moi… s’il te plait ! » Ta voix tremblante l'arrêta alors qu'il tentait de retirer ta poigne de son coude. Pourquoi agir ainsi? Il n'avait rien fait de mal, toi oui. « ne détourne pas tes yeux de moi… je ne le supporterai pas… je ne le supporte pas… »
Si Yun se retourne, erreur de sa part. Il se retrouve encerclé par l'un de tes bras et le voilà contre toi. Son coeur loupa d'innombrables bonds, impossible pour lui de dire combien. Tes mots suivants le firent rire légèrement, aucune émotion n'en ressortait, la fatigue prédominait énormément son état psychique.
- Princesse ? Aurais-tu fumé quelque chose qu'il ne fallait pas? Tu oses appeler un homme ainsi, et de surcroît, quelqu'un que tu connais seulement comme ça? Tu soulèves son menton, et la colère se lisait dans son regard. On dirait qu'il venait de retrouver une certaine fougue. Garde tes surnoms et ton inquiétudes pour ta princesse, ou devrais-je dire ta reine puisque vous êtes ensemble, ô mon bon roi? L'ironie planait dans ses propos alors qu'il se libère de ta prise. Il se décale de toi, s'il était loin, son coeur reviendrait à la normale, ses forces lui reviendraient et il pourrait finir sa journée. Oui, il ferait ça.
- Nous ne sommes rien de plus que des collègues, et d'anciens - en fait, je me demande même si on peut parler d'ancien ou même d'ex - compagnons de lit. Tu n'as qu'à faire ta vie, je ferais la mienne. Et ne cherche pas à me demander de partager une nouvelle fois ta couche, je ne veux pas me mêler à vos histoires de couple. Si tu n'as rien d'autre à ajouter, je pense qu'on a tout dit. A part pour tu-sais-quoi, nous n'avons aucune autre raison de se revoir. Adieu, Song Hyeong Su.
La douleur était intense, et des larmes se formèrent sur les coins de ses yeux mais aucunes ne coulèrent. Ah... Il voulait paraître fou, il ne voulait pas connaître la raison de tant de souffrance.... Pourquoi a-t-il fallu qu'il tombe amoureux d'un homme maintenant marié?
Mes paroles coulaient lentement sur la peau de mon coach… il paraissait hermétique aux explications que je donnais. Avait-il choisi de mettre un terme à notre relation bien avant que je mette les pieds dans sa salle de sport ? Il attendait le bon moment pour annoncer froidement sa décision ? Pourquoi me laissait-il pas raconter les choses ? Il ne serait pas mieux de connaitre tous les aboutissants de la situation avant de rompre ? On ne pouvait pas rester dans une incompréhension. Il avait besoin de savoir que ce mariage est une connerie de première. Cet abruti comptait beaucoup pour moi… pourquoi il ne semblait pas comprendre cette information ? Il avait besoin de panneaux lumineux pour assimiler les choses ? Je devenais fou en observant ma princesse se comporter comme si nous étions des personnes étrangères. Pourquoi ? Je ne comprends pas Si Yun… Ce que nous avions partagé… était-ce un rêve ? Nos baisers ne lui plaisaient plus ? Nos moments intimes aussi ?
Il y avait tellement de questions qui tournaient dans ma tête. Je croyais que seules les femmes étaient compliquées à comprendre… pourquoi ma princesse me retournait le cœur de cette façon ? J’enfonce mes doigts dans son coude essayant de retenir son attention. Malheureusement mes paroles toucheraient plus un mur que Si Yun. Une légère brise… et me voilà dans une merde internationale. Le jeune homme semblait distant, froid. Aucune émotion ne transparaissait sur son visage. Pourquoi ? Il se passait quoi ? Les choses sont plus compliquées avec mon coach que mon lapin. ARGH ! Cette blague me fout dans une merde royale. Impossible de trouver une issue de secours ! Je me sentais pris au piège… que pourrais-je faire pour sauver la situation ? Son corps contre le mien, je tentais une approche physique pour réveiller ses souvenirs. Cela ne me fonctionna clairement pas. Il me balança des horreurs qui causèrent le décès de mon cœur ! Ce dernier vola en éclats quand mon coach annonça que nous avions plus rien à faire ensemble…
Cette nouvelle est un coup de couteau plongé dans mon organe cardiaque. Un mouvement du poignet pour enfoncer la lame plus profondément. Je me mords la joue tellement fort qu’un goût métallique envahi ma bouche. Impossible de laisser des larmes coulées en sa présence. Il aurait gagné… bien que ce soit déjà le cas. Il veut rompre même si nous avons jamais été ensemble ? Cette décision est horrible ! Les milliers de morceaux qui composaient mon cœur souhaitaient disparaitre dans les méandres de l’oubli. Pourquoi cette décision est aussi douloureuse ? Je voudrais partir en courant pour ne plus jamais remettre les pieds ici. Impossible parce que nous devons poursuivre cette conversation. Ses paroles sont affreuses. Je serre les poings tandis que monsieur me déverse un discours blessant. Accumulant la tension, la colère… je deviens une cocotte-minute. Explosant subitement, je plaque une main près du visage de mon coach plongeant mes yeux dans les siens. « tu as fini ton cinéma ? tu veux un oscar pour tes conneries ? » Je suis en colère ! « tu changes ainsi… mais tu peux écouter un peu ce que je dis ? joue pas au con ! »
Ma respiration est lourde. Que puis-je lui dire ? Je ne sais pas comment m’y prendre avec lui. Il est pas aussi docile que mon lapin. Il me rentre dedans sans problème. Cela me plait assez ! Bordel ! Il me rend dingue ce type. Ses lippes m’appellent mais pas avant de lui avoir dis ce que mon cœur souhaite balancer ! « cesse tes conneries, Si Yun ! Tu sais aussi bien que moi ce qui se passe entre nous… nous sommes attirés l’un vers l’autre pour une bonne raison. On ne veut peut-être pas mettre des termes exacts dessus mais tu ne peux pas nier ça ! » Je me rapproche de lui. « tu me gonfles parce que je veux pas te perdre… cela me rend malade de savoir que tu pourrais poursuivre ta vie sans moi. je pourrais en crever contrairement à toi… pourquoi tu m’écoutes pas ? pourquoi tu me rejettes ainsi ? » Je pose mon front contre son épaule, fermant les yeux. « me laisse pas Si Yun… j’ai besoin de toi… » Je relève la tête afin de le regarder droit dans les yeux. Mes mains se posent contre son torse. « tu comptes bien plus que tu ne peux le croire… je… je… » Mon courage m’abandonne ! Fantastique ! « mon mariage est une vaste plaisanterie… nous étions ivres… on a blagué sur une bague en bonbon… je me souviens pas trop comment on a pu se marier mais je ressens rien pour elle... » Je passe mes bras autour de sa taille même s’il ne répond pas à mon étreinte. J’ai besoin de sa chaleur. Mon front se pose dans le creux de son cou. « mon cœur t’appartient… libre à toi de le piétiner si tel est ton souhait… mais sache que je t’aime… »
Si Yun n'avait pas besoin de comprendre ce que cette souffrance intérieure signifiait, son coeur se brisait en milles morceaux, et ses éclats, s'il le pouvait, il aimerait souffler pour laisser la brise les emmener. Pourquoi a-t-il fallu que ce genre de sentiment émerge? Pourquoi lui? Et pourquoi avec toi? L'attirance physique aurait dû suffire, surtout que vous ne vous ressemblez pas... Puis les propos de Jae Won, lors de cette soirée rien que pour eux lui revenait en mémoire. Les opposés s'attirent s'il se souvenait correctement de ses mots? Enfin, même si ce n'était pas comme ça qu'il lui avait dit, c'était ce qu'il cherchait à dire.
Alors qu'il s’apprêtait enfin à partir, après avoir lâcher ces mots si durs et si glaciaux, il ne s'attendait pas à être retenu à nouveau. Une main plaquée pas loin de son visage, il ne regardait pas son intercepteur, il ne faisait que fixer la porte. Mais sa position se retrouve malencontreusement différente que prévu et le voilà face à cet homme en colère. Cela faisait réellement mal mais il devait anesthésier son coeur, tu étais pris, et il ne se mêlerait jamais dans une histoire de couple. Des insultes, cela ressemblait à ça. Même s'il ne devait pas écouter ce que tu disais, tes propos l'atteignaient tout de même et il reçut chaque flèche contre sa poitrine, là où se trouve son coeur.
Avais-tu fini? On ne dirait pas. Tu reprenais simplement ta respiration avant de lui lancer à la figure ce qu'il savait pertinemment et voulait toujours nier... Enfin, jusqu'à ce qu'il remarque ces sentiments florissantes pour un jeune homme toujours en colère. Tu te rapprochais alors que tes propos s'accentuaient. Il ne voulait tellement pas entendre ce que tu disais mais ta voix, rien qu'à entendre le ton, son ouïe était comme captivée, et sa raison, qui semblait tellement partante pour partir d'ici, voulait à présent connaître ce que tu voulais tant lui dire. Mais de toute façon, cela ne changerait pas sa décision, peu importe ce que tu lui dirais. Ton front se pose contre son épaule, et Si Yun ferme les yeux alors que quelques larmes discrètes coulent sans son consentement. Au moins tu ne voyais rien, il essayait d'utiliser sa main libre et en dehors de ton champ pour les essuyer le plus discrètement possible. Et juste à temps puisque tu finis de relever la tête pour le regarder droit dans les yeux.
Un frisson le parcourt quand tes mains se pose contre son torse. Tu semblais moins en colère que tout à l'heure, le coach cherchait à montrer aucune émotion, c'était déjà bien trop douloureux de rester ici, alors il devait tenir et tu partirais... De sa salle de sport.... De sa vie.... Il mordille le plus discrètement possible sa lèvre inférieure pour oublier la souffrance. Il devait être fort pour ce moment. Et ça ira, il n'est pas seul. Jae Won le réconfortera surement. Hye Ji aussi s'il va la voir. Il essayait de penser à ses amis pour ne pas penser à sa souffrance. Même Nao, il ne refuserait pas de le croiser chez Jae Won ou dans son café. Ah... Comment pourrait-il accepter cela si ce n'était pas réel, surtout ce qui concerne Nao? D'un coup, il entend ton histoire de mariage, d'une plaisanterie qui n'aurait pas du arriver. Son regard se pose sur son annulaire, comme s'il recherchait l'intrus mais s'arrête avant de réellement voir ta main. Il ne voulait pas souffrir plus que nécessaire. Tes bras l'entourent mais l'étreinte n'était pas rendu mais seulement plusieurs bonds de son coeur suffisent pour répondre à sa surprise à tes mots. Tu l'aimais? Etait-ce une blague? Finalement, il décide de mettre fin à cette étreinte bien trop douloureux et s'éloigne de toi.
- C'est vrai, nous sommes attirés l'un vers l'autre, je voulais continuer de nier cela mais je ne peux plus à présent, maintenant que tu le reconnais toi-même. Le coach détourne un instant son regard, comme s'il cherchait les bons mots avant de poursuivre. Que ce soit une vaste plaisanterie ou pas, le fait est que tu es marié et je te l'ai dit, je ne me mêle pas dans les histoires de couples, et encore les couples mariés. Que tu l'aimes ou pas, que tu m'aimes ou pas, ça ne signifie plus rien à présent. Tu es pris et tu sembles voir le rester ainsi. Tu n'as pas divorcé n'est-ce pas?
Il te fusilla du regard avant de lancer un regard hautain et plein de souffrance, ce qu'il ne voulait en aucun cas montrer, mais même s'il a pu se contenir en quelques secondes, tu l'as peut-être remarqué.
- Si tu m'aimes réellement, tu aurais déjà divorcé dès que tu aurais pu mais tu ne l'as pas fait, n'est-ce pas? Je ne peux pas te croire alors que tu es incapable de couper les ponts avec cette "femme que je ne ressens rien". Ouvrant la porte menant vers le couloir, il se retourne une dernière fois vers toi en lâchant comme une petite once d'espoir pour lui et pour toi, si c'est réellement vrai. Si tes mots sont vrais, alors prouve-le. Si tu le fais, sache que je n'en tiendrais pas rigueur, après tout, tu ne l'as fait que parce que j'en ai parlé. Ce serait bien trop simple, ne trouves-tu pas?
A ces mots, il t'abandonne dans cette pièce et ne se retourne pas, en fait même si tu cherches à le rattraper pour en reparler, il ne t'écouterait plus, pas tant que tu lui prouves tes véritables intentions, que tu l'aimes réellement et pas simplement parce que tu veux récupérer un de tes bons plans récemment découvert. Si Yun croisa un instant les doigts, voulant croire que c'est bien la première option et non pas le deuxième qui t'a amené à faire cette confession. Au moins, il profiterait de ce temps pour soigner son coeur, et s'il t'aime réellement, que tu mentais, il passera à autre chose, avec douleur.