I'm sorry, no I'm not sorry feat. Kim Si Yun

Cela faisait déjà un moment que je le surveillais de loin, après avoir entendu cette discussion suspicieuse quant à son entourage travaillant main dans la main avec New Life Corp. Je me demande d’ailleurs pourquoi l’avait-on recruté parmi les Army. Étrange. Peut-être s’était-on simplement contenté de ses motivations et rien de plus. Doublement étrange. Il devait certainement cacher un double jeu afin qu’on ne le sache pas. Qui sait, cela pouvait être vrai, quel genre de jeu pouvait mener Si Yun. Pourtant, à force de l’observer à la longue, il ne donnait pas cette impression, mais comment pouvait-il alors justifier cet appel suspicieux que j’avais pu surprendre. Peut être devrais-je lui en parler, mais ma conscience m’indiquait plutôt de le surveiller en silence, question de ne pas foutre tout en l’air s’il s’avérait vraiment un espion. Alors que l’on m’avait appelé car ma supérieur, Mi Ran, avait besoin de clarifier quelque chose sur un point, j’empruntais le couloir qui menait à son bureau. En chemin, je croisais celui qui occupait mes pensées en ce moment même, celui sur lequel les doutes planaient ; Si Yun. Nos regards se croisèrent pendant que le silence s’était installé entre nous. Aucune salutation de ma part. Un simple bref regard avant qu’il ne s’éloigne de mon champ de vision. Il ne me plaisait pas. Ce type m’avait l’air drôlement louche. « Il y a quelque chose qui m’intrigue. » Avais-je déclaré à voix haute, suffisamment audible  avant de m’arrêter net, les deux pieds joints l’un à côté de l’autre. Je détournais légèrement la tête par-dessus mon épaule gauche, et le regard en biais je le fixais, attendant qu’il me fasse suite d’une réponse. Il n’allait pas m’échapper encore longtemps. Tôt ou tard je finirai par découvrir son jeu et le démasquerai au grand jour.

Depuis un moment, Si Yun a le sentiment d'être observé. Difficile à dire qui, ni à savoir pourquoi, mais ce sentiment n'a fait que s'intensifier avec le temps. Au départ, il pensait que ce n'était que son imagination qui lui jouait des tours, qu'il avait regardé un peu trop de films, mais plus les jours passés, et plus les doutes s'envolaient. Mais qui, telle était la question. Il n'en savait rien, mais ça commençait à l'inquiéter. Il allait finir par être méfiant avec tout le monde si ça continuait, il devait réagir.

Alors que Si Yun se baladait - un terme un peu étrange mais cela correspondait plus à ce qu'il faisait, il n'avait pas de destination précise, bien trop concentré sur ses pensées - dans l'un des couloirs menant à divers bureaux. Le jeune sportif saluait certaines têtes qu'il reconnaissait et d'autres, il les ignorait, malencontreusement. Ce n'était pas réellement voulu mais il sentait qu'il allait devenir fou s'il ne trouvait pas qui le suivait, ou l'observer. Bref, cela le perturbait beaucoup trop. Au détour dans un autre couloir, il croisa la route d'un jeune homme qu'il avait vu par-ci par-là, il ne reçut pas de salutations de sa part, et Si Yun n'en recevait pas non plus on dirait. Les regards s'étaient croisés mais le gérant passa à autre chose.

Par un heureux hasard, il eut la chance de capter les mots que tu lâchais, les pieds du coach se stoppent, il fait un quart de tour, et son regard croise un regard en biais de ta part. Tes mots étaient pour lui semble-t-il, personne d'autre ne se trouvait à l'horizon. Se souvenant de ta question, sa tête penche légèrement de côté, intrigué.

- Et en quoi cela me concerne ? Commença-t-il avant d'ajouter. Que je sache, nous ne nous connaissons pas suffisamment pour que quelque chose vous intrigue. Eclairez ma lanterne, je vous prie.

Curieux, il finit par faire un autre quart de tour pour se retrouver face à toi, ou ton dos puisqu'il se retrouve ainsi pendant qu'il te parlait.

Cet appel était bien trop intriguant pour ignorer la chose. Peut être aurait-il mieux valut que j’en parle à ma supérieure, leur laisser faire au lieu de m’en charger, puisqu’il s’agissait là d’un cas interne, propre à l’organisation. Mais il en était question, il me fallait premièrement obtenir plus de preuves avant de céder l’affaire aux plus grands.
L’observant toujours de biais, il n’avait l’air nullement intrigué par mes paroles. Peut être devais-je alors l’atteindre d’une autre façon, quelque chose qui suscite suffisamment son intérêt, ou sa vie privée pour qu’il daigne m’accorder de l’attention. Je savais qu’aller droit au but me permettrait d’éveiller sa curiosité bien trop endormie à mon goût. Se doutait-il peut être de quelque chose ? Le savait-il déjà peut être ? À l’instant même où je m’apprêtais à ajouter autre chose, il finit par ouvrir la bouche, prononçant quelques mots, dévoilant dans un premier temps son désintérêt avant de terminer par exprimer sa curiosité qui commençait à s’éveiller tout doucement. Un petit sourire avait étiré mes lèvres, satisfait de ce premier résultat. Fermant brièvement les yeux avant de finir par les ouvrir en me retournant face à lui, je le vis debout à seulement quelques mètres de ma personne. Je le regardais droit dans les yeux. « Cela est juste, nous ne nous connaissons pas suffisamment pour me permettre d’être intrigué par votre personne. » Je marquais un silence avant de reprendre tout en ajustant ma mèche rebelle à l’arrière de mon oreille, je fis semblant de songer, le regard perdu avant de le fixer à nouveau. « Pensez-vous qu’il ne serait pas risqué d’avoir parmi nous quelqu’un du camp ennemi ? » Dis-je en l’interrogeant du regard. « Et si quelqu’un s’était infiltré pour surveiller nos faits et gestes et les rapporter à la NLC, qu’en penseriez-vous ? » Ici, je terminais avant de passer à sa hauteur, fixant droit devant moi le couloir. Cette première approche allait pouvoir me permettre de définir si mon intuition était vraie, à savoir, s’il était réellement impliqué à la NLC, ou bien si cela n’était simplement que fausse information. Une simple réaction de sa part allait me permettre de définir si mon enquête avait un sens mais surtout, s’il me fallait continuer ainsi.  Si cela devait s’avérait vrai comme je l’avais supposé, il n’allait pas s’en sortir aussi facilement, j’allais l’attraper quoi qu’il en advienne.

Si Yun ne comprenait pas pourquoi il a été ainsi interrogé, il ne te connaissait pas, vous n'êtes que de simples collègues. Devait-il se mettre sur ses gardes? Ce serait idiot pourtant. Alors il décide de simplement faire attention aux mots qu'il utilise, une vieille habitude qui s'avère plutôt utile... Mais ça, il refuse et refusera toujours de l'avouer.

Il avait donc ouvert sa bouche, il s'était tourné vers toi, quelque peu curieux de savoir où tu voulais en venir. Mais il décide d'appuyer sur un point important: vous ne vous connaissiez pas suffisamment pour que quelque chose te dérange alors pourquoi lui dire cela ? En tout cas, sa réponse semble te faire sourire, et il ne comprend pas pourquoi. Il s'était rapproché et ne pensait pas que tu aurais fini par le regarder droit dans les yeux. Bon au moins, il peut essayer de voir à travers ton regard si tu cachais quelque chose, ou s'il pouvait y voir un indice de ce que tu cherches à lui dire... indirectement.

« Cela est juste, nous ne nous connaissons pas suffisamment pour me permettre d’être intrigué par votre personne. » Disais-tu, marquant une pause pour fixer ta coiffure, avant de sembler songeur et de finalement le regarder à nouveau, tout en disant. « Pensez-vous qu’il ne serait pas risqué d’avoir parmi nous quelqu’un du camp ennemi ? » Si Yun ne comprenait pas mais préfère t'écouter jusqu'au bout. « Et si quelqu’un s’était infiltré pour surveiller nos faits et gestes et les rapporter à la NLC, qu’en penseriez-vous ? »

- Avons-nous quelqu'un comme ça? Demanda-t-il, légèrement surpris. Il se tourne légèrement, se retrouvant de profil, il réfléchissait à qui pourrait bien être cette personne mais ne voyait pas trop où en venir... Avant de comprendre où tu voulais en venir. Tu ne l'aurais pas parler de cela comme si tu en parlais à un ami, il rigola en comprenant pourquoi tu avais fait part de cette idée. Ah décidément, son passé le rattraperait toujours, même s'il voulait l'oublier. Je vois. Vous m'accusez, c'est ça? Alors dites-moi, ô mon bon procureur, pourquoi m'accusez-vous? J'imagine que vous ne seriez pas en train de m'accusez indirectement, de me traiter de traître indirectement sans avoir une preuve. Partagez donc avec moi votre découverte, et je vous répondrais en toute honnêteté. N'est-ce pas un bon deal?

Il soupira en repensant à ce qu'il devrait parler, honnêtement, il n'aimerait pas en parler avec quelqu'un qu'il ne connaît pas mais il était vu comme une personne risquant de mettre tous les membres des ARMY en danger. Il comprenait cela, il savait que si jamais l'information concernant sa famille ressortait, il devrait en parler, et mettre tous les arguments possibles de son côté, pour montrer qu'il n'est ni un traître, ni un pro NLC. Rien que l'idée d'être vu comme un homme pour NLC l'emplissait de dégoût.

Cela n’avait aucun doute, il tentait au mieux de camoufler son identité jusqu’au bout. Surpris, il se comportait comme si cette affaire le touchait réellement. Encore combien de temps allait-il continuer ainsi ? Je ne pouvais pas me permettre d’ignorer la chose, il était bien trop tard pour reculer. Il me fallait éclaircir la situation. Seulement après un temps de réflexion, ayant fait semblant de jouer les ignorants, il se décida enfin à céder. Il alla droit au but, sans passer par quatre chemins, il me partagea clairement le fond de ses pensées. Une information contre une autre, voilà ce qu’il proposait, mais comment pourrais-je être certain de ses paroles ? Et s’il me mentait ? Et s’il me fournissait en échange une fausse information pour simplement fermer mon clapet ? Cela était bien trop simple. N’importe quel débutant tomberait facilement dans le piège, mais pas moi.  Il était hors de question qu’il me la mette à l’envers. « Pourquoi ne cherchez-vous pas simplement à avouer plutôt que vouloir obtenir une information contre une autre ? Quel intérêt ? » Je marquais un léger temps de répit sans pour autant le lâcher du regard. « Cela ne sert à rien de chercher à perdre du temps. Personne ne vous viendra en aide. » Continuant à le défier de mes paroles et de mon regard, j'espérais qu'il lâche l'affaire et avoue tout simplement.