Le salon plongeait longuement dans un silence pesant alors que la nuit tombait dehors… penché au-dessus cette nana beaucoup trop pipelette, je me demande combien de temps ma patience va encore être mise à rude épreuve. Ma cliente est le stéréotype de la nana que je ne supporte pas. Son existence se résume simplement : chaussures (très important pour toute femme basique), vêtements, dressing, copines, tromperies, bijoux. Tellement superficiel ! Je songe fortement à mettre un panneau sur les vitres indiquant que nous n’acceptons pas les poupées Barbie mais personne ne comprendrait, non ? Projetant ce personnage dans un manga, on aurait une bulle avec plein de « blabla » pour indiquer que son flot de paroles était assommant. Pourquoi je me retrouve seul avec elle ? Il faut vraiment que j’embauche plus de personnes pour le salon. Insupportable de ne pas pouvoir échapper parfois aux hystériques qui veulent le prénom de leur petit copain avec des fleurs alors que leur relation ne durera pas longtemps. Encore une idiote ! Heureusement que je n’ai jamais succombé au délire général sinon mon corps serait couvert de nombreux prénoms auxquels je ne pourrais pas associer des visages. En y pensant, cela fait un moment que mon immense lit est froid et inoccupé…
Je fouille dans mon listing stocké dans ma mémoire, mes souvenirs quoi. Qui pourrais-je contacter pour une nuit torride ? Ouais ! On met la barre haute avec moi sinon pas la peine d’envisager une partie de jambes en l’air ! Je pousse un soupir alors que madame me parle de sa dernière épilation vaginale. Purée ! Je m’en fous que son minou ressemble à un cactus au lieu du coussin douillet qu’elle voulait. Un coup d’œil vers l’horloge murale… désespoir ! Encore trente minutes avec elle. Il me faut une réceptionniste qui viendrait me sauver quand je me trouve dans des rendez-vous bizarres. Son téléphone portable sonne. Normalement je gueule parce que les séances doivent être intenses mais je donnerai tout pour terminer cette torture le plus rapidement possible. Elle parle avec une amie puis me lance un regard et me demande si on peut stopper ici car elle a un truc « HYPER MEGA » important à faire avec ses copines. Sautant sur cette belle occasion, je la libère ! Evidemment son tatouage est assez beau pour être montré sinon j’aurai refusé. Elle me gave mais je ne bâcle pas mon travail. Quand je suis seul, je me promène pieds nus dans le salon. Mes doigts font remonter ma liste de contact, se stoppent direct devant un prénom : NAO.
Pourquoi n’ai-je pas immédiatement pensé à lui ? Me rappelant de nos précédentes rencontres, j’esquisse un souvenir tout en m’appuyant contre le mur. Il est absolument parfait pour réchauffer mes draps. Un premier appel… rien… un second… toujours rien… Je fronce des sourcils puis regarde l’heure. Il n’est pas encore au boulot pourtant. Il a oublié que monsieur me doit pour son immense tatouage sur le flanc ? Un troisième appel… boîte vocale. Cela me tape doucement sur le haricot. Il n’oserait pas me poser un lapin quand même ? Je prends la décision de me rendre à son travail. Il ne pourra pas fuir alors que je me tiendrai devant lui. Ma penderie est pas fantastique mais je choisis : un jeans noir avec un pull noir dont les manches finissent au niveau de mes coudes. Ouais pas mal ! Je préfère mon éternel t-shirt blanc et mon jeans. Faisons un effort pour rappeler Nao à l’ordre ! En franchissant les portes de la boîte de nuit où il travaille, je me prends une bouffée de chaleur et de moiteur peu engageante mais pas le choix. Mes yeux scannent la foule à la recherche de sa bouille. Merci mon œil bionique qui repère presque immédiatement le jeune homme qui se tient derrière le bar évidemment. Ce truc peut être utile… mais très rarement.
Fondant la foule tel un requin, je me dirige vers le long comptoir auquel je m’accoude puis étudie ma proie. Quel dommage de cet enfant ne désire pas rester dans mon lit ! Il est divertissant ! Très bon soumis mais avec un affreux caractère. Nao passe devant moi alors je profite de cette occasion pour attirer son attention
« tu aurais pas oublié quelque chose… enfin quelqu’un, mon lapin ? »
En poussant les portes de la boîte de nuit, on reçoit une vague de chaleur incroyable ainsi que de la musique dégueulasse. Comment peut-on danser sur ce truc ? On dirait un amas de bruits sonores sans aucun lien. Insupportable ! Je ferai un effort parce que ma proie se trouve ici. Pas le choix ! Nao refuse de répondre à mes appels ? Très bien ! Je compte bien rafraichir la mémoire de ce poisson rouge. Il me doit un tatouage complet. Le trou dans mes comptes a été flagrant alors pas question que mon régime « pâtes » n’est aucun bénéfice. Les gens pensent que mes finances sont au beau fixe parce que leurs factures sont chères ? Comment ils se fourrent le doigt voire le bras entier dans l’œil ? Ils paient les locaux, le matériel, les factures ? NON ! Comment cela me rend dingue ? Il est temps de rappeler à Nao les termes de notre contrat. Je ne laisserai pas passer ça ! Soit il est docile et accepte de réchauffer mon lit comme avant soit il me doit la totalité de son tatouage avec les intérêts. Cela me parait être une bonne affaire ! Il en sera probablement pas content mais tant pis pour lui.
Les corps dansant collés les uns contre les autres… une vision des plus plaisantes en plus comme je suis tendu du string impossible de ne pas avoir des images plein la tête. Je me dirige quand même vers mon petit lapin blanc caché derrière son immense comptoir. Il me plait bien mais pas pour une relation longue. Juste un amusement ! Quand sa dette sera payée, on tournera la page ? On peut trouver un arrangement ? On en parlera quand le moment sera venu. Je pousse quelques personnes agglutinées qui ne me laissaient pas passer puis m’accoude au bar. J’observe Nao se faire alpaguer par des clients. Il aime être le centre de leur attention ? Non cela lui assure seulement de bons pourboires. Pas con le petit ! Son petit jeu est des plus intéressants. Je suis curieux de lire son expression quand il entendra ma voix. Une profonde inspiration, il est temps de rentrer en piste. Je souris puis attire son attention.
Quelle belle réaction de sa part ! Nao est à la hauteur de mes attentes. Aurait-il eu le courage de me tuer si jamais un couteau était apparu dans ses mains ? Une question intéressante. La réponse me rend curieux. Sa remarque me fait sourire mais rapidement j’explose de rire. Il me rendra toujours heureux ce gamin. Plus il se rebelle, plus il me plait ! J’applaudirai bien surtout quand il me sert de cette façon mais on nous regarderait. Je m’en moque… mais peut-être pas Nao ! Un regard vers mon verre. J’attrape son poignet puis plonge mon regard dans le sien. « Que je te paie… puis disparaisse… As-tu oublié lequel de nous deux doit de l’argent à l’autre ? » Mes yeux lancent des éclairs reflétant ma colère mais aussi ma joie. J’aime beaucoup jouer ! Il sait comment attiser mon attention. « Tu es bien content de ton tatouage… mais moi qui va me rembourser ce qu’il m’a coûté ? » Je le tire vers moi. « Tu as pas oublié notre accord au moins ? » Je parcours son corps avidement puis passe ma langue sur mes lippes. « Parce que ce serait dommage de te le rappeler ou… non d’en toucher deux mots à ton petit ami ? » Nao est en couple ? J’en sais rien ! C’est un coup de bluff ! Il ignore mes appels alors qu’avant non donc cela suppose que quelque chose à changer. Quoi ? Il a de quoi payer ? Je ne crois pas sinon il bosserait pas ici en plus de ses études et de sa place d’assistant photographe. Non alors je parie sur quelqu’un dans sa vie… On verra si j’ai gagné…
Ce jeune homme est un rebelle ? Non jamais je pourrais croire que Nao soit capable de prendre la décision de tout stopper ainsi. Il n’est simplement pas crédible. Je connais son petit caractère mais aussi le jeune homme allongé dans mon lit en demandant plus. Il devrait prendre des cours de comédie. On pourrait y croire alors ! Malheureusement pour lui, on passera cette faible tentative de me foutre un vent. Je le regarde prendre ses distances tout en souriant. Il me connait assez pour savoir que jamais je bougerai mes fesses sans avoir obtenu satisfaction. Le message semble passer parce que Nao disparait pour discuter un collègue. Je plonge le nez dans ma bière mais ma douce amante m’est arrachée. Regardant ma mousseuse abandonnée sur le comptoir, je grogne parce que ce fripon me sépare de ma boisson. Il se prend pour qui ? Le jeune homme m’entraine dans la foule mais mon esprit reste bloqué sur ma mousse. Quel être cruel ! Les larmes monteraient même bien à mes yeux. Pas le temps de se lamenter ! Il m’embarque parmi la foule. Pourquoi ? Il n’aime pas que nous soyons vus ensemble ? Ma petite supposition concernant un possible petit ami est donc vraie.
On ne se comporte pas de cette façon sans aucune raison. Il se rangeait enfin à ma vision des choses ? Trop de bonheur ! Ne vous inquiétez pas. Je ne suis point dupe et je pratique le Nao à un stade avancé. Je devrais passer mon diplôme pour avoir mon certificat. Je donnerai ensuite des cours pour permettre à ses amants de mieux comprendre le jeune rebelle. Nous nous retrouvons dans les toilettes. Pas franchement romantique… Il devrait faire des efforts. La prochaine fois, il me sort le grand jeu sinon sa dette augmentera. Je découvre la décoration des toilettes pendant que Nao semble au bord de l’explosion. Un petit volcan tout mignon ce gosse. Lorsque nous nous faisons face, il me balance son venin mais même si ses propos ne sont pas faux ils ne me touchent pas. Nous sommes liés seulement par ce pacte. Nos chemins se seraient croisés autrement ? Je ne saurai le dire ! Haussant un sourcil, je croise les bras pour écouter ses reproches. Quand sa belle bouche se ferme, je pousse un soupir puis appuie mes doigts entre mes yeux. Il peut être agaçant quand même.
« Dois-je comprendre que tu attendais plus de moi ? » Je l’observe en essayant de comprendre ses reproches. « Serais-tu amoureux de moi ? » Cette idée me paraissait incongrue. Nao amoureux ? Ce sont deux choses qui ne vont pas ensemble. Je le soupçonne seulement de trouver des choses à me dire pour se faire désirer parce qu’il est incapable de me résister en faites. Je m’approche et pose mes mains sur ses hanches. « Tu fais ton rebelle… mais tu sais à quel point j’aime ça… » Ma voix devient rauque tandis que je lui parle. « Je voudrais tellement te… » Je ne termine pas ma phrase, plaquant plutôt ma bouche contre son oreille. Mon souffle caresse son lobe puis ma langue pointe pour taquiner ce petit morceau de chair. « te faire gémir comme avant » Ma main passe sur la naissance de son cou alors que mes dents font rouler son lobe entre elles puis tirent légèrement dessus. Un coup de langue apaise la douleur de mon geste. « Il ne saura rien si tu respectes notre accord… mais fuis encore et il apprendra tout de ma bouche. » Un bisou juste sous l’oreille. « Tu m’as manqué, Nao… » Je recule pour plonger mes yeux dans les siens « Ne soit pas fâché, mon lapin… tu restes mon plan favori… mais si tu continues de me causer des ennuis, je te punirai »
Les expressions humaines sont complexes mais fascinantes en même temps… je pourrais passer des heures à les observer sans jamais éprouver le moindre sentiment de lassitude. Mes carnets de croquis sont remplis de petites esquisses des différentes mimiques rencontrées. Cela en devient une obsession mais mon travail en est aussi meilleur. Je suis heureux d’avoir des lubies ainsi. En suis-je pas plus humain ? Je cherche la perfection, chose difficile dans ce mode superficiel. La beauté physique est rien sans cette once humaine qui illumine l’être. Ce jeune homme est une incarnation merveilleuse de la magie humaine : beau mais ses expressions sont plus intéressantes. Un dieu parmi les hommes… j’aime beaucoup le soumettre. Pourquoi ? Une partie de moi se sent mal ? Qu’est-ce que je cherche réellement ? Une porte de sortie ? Est-ce que nous sommes vraiment ici pour nous prendre le chou ? La réponse est simple : NON ! Je suis venu pour coucher avec Nao. Il me fascine certes mais on fera une dissertation de philosophie plus tard. Je dois satisfaire mes besoins primaux : SEXE. Mon cerveau est rempli juste de ce mot.
Comment ne pas avoir envie de son corps ? Nao est vachement bien foutu. Il pourrait être mannequin pour sous-vêtement masculin. On baverait sur ses muscles parfaits. Tiens ! Je les lècherai bien quand il aura enfin retiré ce tas de linges qui me cache son corps. Heureusement le jeune homme a la langue bien pendue. Il me coupe dans mes pensées. Le moment présent est plus intéressant effectivement. Les paroles du beau barmaid sont pitoyables. Il espère encore se rebeller contre moi ? Il est adorable ! Il apprend donc jamais ? Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je me rapproche pour attaquer son point sensible. Il doit se souvenir de qui de nous deux tient les rênes. Son oreille est une zone érogène chez la plupart des gens mais Nao… ses réactions sont presque aussi vives que si un fer rouge avait touché sa peau. J’adooooore ! Prenant tout mon temps, je savoure mes tortures sur son être. Mes lèvres embrassent sa peau. Il semble capituler mais les apparences sont trompeuses avec mon petit lapin. Je sens ses mains abandonnées mon torse pendant qu’il me questionne concernant son petit ami. Nao teindrait sincèrement à ce type ? Intéressant ! Penchant la tête sur le côté, mes yeux examinent chaque expression défilant sur le visage de mon lapin. Il est adorable ! Ce mot est pourtant assez incompatible avec Nao. Croyez-moi, je parle par expérience !
Son petit discours me rend heureux voire presque hilare. Il imagine encore après tout ce temps passé qu’il a une chance de prendre le contrôle ? Il oublie lequel de nous deux se laisse dominer avec aisance. Je tends la main pour effleurer sa joue puis jouer avec son lobe d’oreille. Mes doigts caressent ce morceau de chair alors que je laisse Nao se prendre pour un grand. Il est bien jeune… AH ! Il aurait été un amant fantastique mais son copain a été plus rapide. Quel veinard ! Abandonnant son oreille, ma main descend pour effleurer son cou puis son torse. Je me rapproche et me penche pour respirer près de sa bouche. « Tu croies encore que tu peux gagner ? » Ma langue passe sur mes lèvres avec gourmandise. « Comme c’est mignon… » Ma main continue son chemin puis empoigne son entrejambe. Ma voix devient plus menaçante. « On arrête de jouer maintenant… mon temps est précieux tout comme le tien. Ton collègue ne restera pas longtemps patient. Nous savons tous les deux comment cela va finir… ne me prends pas pour un idiot. Je ne te dois aucun compte mais toi tu me dois de l’argent ou du sexe. Tu es incapable de régler ta note alors tu sais ce que j’attends. Tu vas retourner finir ton service. Ensuite, on ira chez moi. » Je me penche et mordille son lobe avant de tirer dessus. « Soit raisonnable sinon ton copain saura tout en détail… crois-moi… je m’en moque de vos affaires de cul. » Ma langue joue avec son oreille. « Soit un gentil garçon… sinon ta punition en sera que plus douloureuse. »
Il y a des relations qui deviennent plus importantes que les autres… pourquoi ? Cela ne s’explique pas. Les gens prennent lentement une place dans votre existence sans que l’on comprenne ce qui se passe. Je voudrais tellement sortir de ce cercle infernal dans lequel je me suis enfermé avec mes partenaires masculins. Ces derniers me brisent littéralement chaque fois que nous décidons de mettre fin à notre relation. Mes couples homosexuels sont toujours plus intenses, plus violents aussi… en plus Hyeong Su en couple ne ressemble pas à celui que tout le monde connait. Oubliant mon amour propre, je me laisse dominer totalement et même marcher dessus. LAMENTABLE ! Souhaitant me protéger par-dessus tout, je prends les autres pour une distraction passagère. Aucune attache ! Ils passent dans mon lit quelques temps puis on oublie tout. Personne n’en souffre… Il y a des amants auxquels on s’attache plus que de raison. On y peut rien… Il fait partie de cette catégorie. Tokunaga Nao est une personne spéciale dans ma vie. Nous ne serons jamais un couple mais cela ne veut pas dire qu’il ne compte pas pour moi. Ce petit chiot est touchant quand on creuse un peu malgré son sale caractère. Il connait mes bons ainsi que mes mauvais côtés. Il sait comment je fonds quand il se rebelle puis quand il se laisse totalement aller dans mes bras. Son sourire est le plus beau mais difficile de le voir apparaitre sur son visage. En même temps, je faisais toujours tout pour le contrarier !
Nous ne serons jamais un couple sinon nous risquons de causer l’apocalypse à nous tous ceux ! Notre quotidien se résumerait simplement : destruction. On passerait notre temps au lit, nous disputer puis recommencer. On oublierait le reste du monde mais cela en deviendrait nocif pour nous. Il serait fort probable que nous finissions par nous détester ! Heureusement nous avons une relation plus saine en couchant ensemble parfois… enfin Nao ne serait pas en accord avec mes propos mais peu importe. Il a conscience que sa rébellion sera de courte durée. Jamais il a dit « non » longtemps. Il en est incapable ? Je me pose la question parfois. Il pourrait juste accepter comme sacrifice pour protéger son petit ami. Noble geste. Une autre personne que moi pourrait être touchée par cette attitude. Malheureusement je suis moi ! Je me contrefous que Nao cède pour cacher la vérité sur notre pacte à son copain. Quelle relation harmonieuse ! Je profite de ce moment pour jouer avec son oreille tandis que ma main descend pour emprisonner son entrejambe. Sa réaction est vive : il attrape mon poignet et lâche un gémissement exprimant une douleur. Tiens ! Tiens ! Pourquoi Nao souffre-t-il ? Il me faudra élucider cette question.
Le jeune homme me repousse mais accepte de partager mon lit comme avant… hmmmm… c’est toujours plaisant de le voir capituler devant l’évidence. Nous nous dirigeons vers le comptoir où Nao me trouve une place et me sert une pression. ENFIN IL REMPLACE LA PRECEDENTE ! Je salive d’avance même si le faites que monsieur finisse tard me dérange assez. Demain ma tronche ne sera pas belle au boulot. Pourvu que mes rendez-vous commencent tard… Heureusement mon attente dure moins longtemps que prévu. Nao me fait un signe de la tête pour le suivre dans les vestiaires. Je prends le casque que le jeune homme me tend.
« Hmmmm… mon lit king size te manque à ce point ? » Je souris en me dirigeant dehors pour aller en moto avec lui. « position préférée ? » Je hausse un sourcil tout en passant un bras autour de sa taille, le plaquant contre mon torse. Je me penche pour murmurer à son oreille. « je suis pressé de te voir sans tes vêtements… et te faire crier » Ma main se glisse à travers les couches de vêtements pour caresser son torse mais surtout pincer ses tétons. Le casque passé autour de mon bras, je lui balance fièrement « tu devrais le mettre ?! cela m’éviterait de vouloir mordiller ton oreille. » Je tends le casque puis attends que nous prenions la route. Lorsque nous arrivons devant le salon, Moon Blue Ink, je repense au passé quand Nao venait naturellement ici. Cela me manque par moment ! Je pousse la porte du salon avant de la refermer puis monter à l’appartement. Je me débarrasse de ma veste ainsi que mes chaussures. Je pose mes fesses sur le bord de mon lit et observe Nao. « Déshabille-toi. » Mes dents meurtrissent mes lèvres alors que mon esprit tourne à grande vitesse imaginant la suite des évènements. « Tu sais ce qui me fait plaisir… » Un gémissement s’échappe de mes lippes. « Occupe-toi de moi ! » Que des ordres… charmant ?!
Moon Blue Ink… une enseigne bleue reconnaissable dans cette rue commerçante… mon salon… Il y a une seule chose pour laquelle je donnerai ma vie sans poser une seule question : mon bébé, mon salon. Mes rêves sont peu nombreux parce que je suis un homme réaliste : jamais je ne serai un nom reconnu dans ce métier ni encore une personne posée avec un mariage calme et une famille. Mon existence est un énorme bordel où ma vie sexuelle empiète sur tout. Cela envahit mon esprit toutes les deux secondes. Heureusement le tatouage focalise mes pensées perverses sur une activité plus saine. Cela fait des années que je suis dans ce monde. Je voulais apprendre auprès des meilleurs, et ma formation est pas parfaite mais je n’en rougis pas. Je bossais comme un fou pour me faire remarquer par mes patrons. Je me suis exercé comme un dingue pour avoir le droit de réaliser mon premier tatouage. Il ne fut pas parfait mais la route a été longue… J’apprends toujours aujourd’hui à comment dépasser mes limites pour être un artiste connu…
Lorsque je lève les yeux vers le nom de mon salon, je ressens comme un pincement au cœur parce que ce lieu symbolise beaucoup pour certaines personnes. Je me rappelle des moments passés ici avec Nao, des instants insouciants et plaisants. Malheureusement notre pacte a pourri notre relation. Son regard est rempli de haine aujourd’hui ? Je serai bien incapable d’y plonger le mien pour avoir une réponse. Ce serait trop douloureux ! Comprendre que je lui inspire seulement du dégoût ou un autre sentiment négatif serait blessant. Cela peut paraitre tordu mais Nao est une personne importante dans ma vie bordélique. Il est stable même si je suis resté silencieux pendant quelques temps. Je me suis toujours dis que je reviendrais vers lui mais… le jeune homme avait avancé, chose bien normale. Nous ne sommes pas un couple et cela n’arrivera jamais. Je me rends seulement compte que je reste empêtré dans mes travers sans avancer alors que lui grandit. Il arrivera bien un temps où tout cela cessera… cela m’angoisse ! Plus revoir Nao… Mon cœur se serre douloureusement à cette pensée. Je vous promets que je ferai une crise d’angoisse qui me foutra mal quand ce jour arrivera. Je ne peux pas… Les gens ne comprennent pas ce qui me relie à Nao… et il doit même pas en avoir conscience. Je suis seulement un parasite pour lui !