Jung Rina • L'ange déchu

“ Son enfance est telle un miroir où la similitude et la différence s'entremêle.”

Nous venons au monde avec la solitude pour repartir avec celle-ci, la fatalité volant ce dont la vie nous offre par le biais de l’échange équivalent. Le destin a voulu jouer avec cette famille où il fait bon vivre, changeant les codes de la naissance, offrant ainsi à ce couple, l’un des cadeaux les plus précieux : Des jumelles qui semblait être le reflet d’un miroir face à cette différence nulle. Ces êtres qui sont dotés d’un lien sacré qu’eux seuls peuvent comprendre, cette connexion qui les rendent à part, les mettant dans une autre catégorie dont elles s'accommodaient à la perfection.

Des prénoms similaires, des étrangers aux proches qui ne pouvaient les différencier, Rina et Mina vivaient ainsi dans leurs bulles, cette espace qui n’appartenait qu’à elles et que nuls ne pouvaient passer les barrières. Le destin n’avait voulu continuer le cycle de la solitude mais la fatalité en avait décidé autrement, forçant les jumelles à s’exiler d’elles-même. Le petit ange et le petit démon vivaient en paix et en harmonie dans leur monde, n’ayant besoin de chose superficielle qu’était la compagnie d’autrui. Une enfance qui n’était malédiction ni bénédiction. Une ressemblance à toute épreuve, seul le signe de l’âme pouvait les différencier, la teinte de leur caractère qui prouvait que l’une était bien plus affirmé que l’autre.

Le monde de la photographie aurait pu choisir d’immortaliser ces deux jumelles de deux manière bien distinct : le noir et blanc pour symboliser Rina, son calme et son côté légèrement effacer se coordonnant avec cette équilibre monochrome, laissant l’explosion de couleur à sa moitié , Mina, qui quant à elle semblait agir au gré du vent, se teintant de diverses nuance.

“Le miroir est une reflet dont la fragilité ne cesse de se cacher.”  

Le contre jour voit son apparition, laissant les jumelles s’affirmer et s’épanouir, se découvrant des différences dont elles n’étaient consciente auparavant. Le collège s’est immiscé dans leur vie, brisant que peu la petite bulle dans laquelle le duo avait toujours été. Des résultats scolaires à tout épreuve, Rina ne cessait de paraître comme la petite fille à sa famille, le petit ange à la maison pour ainsi protéger sa soeur du courroux de ses parents, l’âge de la rébellion bien ancrée en Mina. Une protection mutuelle, elles ne cesses de se sacrifier l’une pour l’autre, leur lien devenant bien plus puissant au fil du temps.  

Capturer ces moments de joies et de naïvetés, la photographie n’avait au début aucun intérêt pour Rina jusqu’au jour où elle s’était retrouvée à une exposition. Ces émotions qu’elle ressentait à chaque instant imprimée l’avait touché et déstabilisée, lui dévoilant un monde dont elle n’avait eut conscience jusque-là. Un appareil photo acheté quelques temps après, Rina n’a cessé de marquer chaque souvenir dont elle était la protagoniste par des clichés, certains réussis et d’autre ratés, ce qui étrangement la faisait rire à chaque vision de ses échecs qui certaines fois ne ressemblait à rien.  

L’exception qui confirme la règle s’est retrouver confronté à la jeune fille suite à la rencontre de ce garçon, un des amis de Mina qui, curieusement avait réussit à rentrer dans leur monde. Une entente qui n’aurait jamais dû marcher mais dont lui avait le secret, ouvrant un chemin dans la bulle des jumelles. Il les différencie, l’apparence physique du miroir ne le trompant pas, voyant les deux soeurs pour ce qu’elles étaient au delà de leur apparence et ceux, malgré les coups montés de ces charmantes femmes qui ne cessaient de tendre des pièges.

“L’amitié ne peut coexister lorsque l’amour dérobe chaque bribe de souvenir”  

Ce garçon si spécial avait réussi à apprendre au petit ange ce qu’était l’amour, ce sentiment dont les contes de fées ne cessait de montrer comme enchanteur. Des émotions qu’elle ne pouvait garder pour elle, bien trop ignorante et perdue pour vivre cela dans son coin.  

Une discussion rapide où les lèvres de Rina s’était vu une vitesse d’explication plus rapide que la normale, s’harmonisant avec les battements de son coeur dont elle était victime. Ce secret d’être amoureuse de cet homme enfin dévoilé à sa jumelle, un sourire en se sentant légère, Rina savait que Mina serait là pour elle, envers et contre tout, leur lien ne pouvant se briser pour une histoire de garçon. Le petit démon étant trop important pour elle, le petit ange la consolait le soir même, le mutisme omniprésent alors qu’elle ne cessait d’essayer d’arrêter les pleures, ces larmes qui détruisait sa moitié sans raison apparente.

Une relation amoureuse maladroite, Rina ne cessait de faire de son mieux pour que cela marche, laissant passé ainsi deux ans pour que cela devienne un rêve éveillé. Rina ne cessait de ressentir cette sensation de bonheur, remerciant intérieurement sa jumelle pour tout ce qu’elle avait fait pour elle. Cette impression que cette joie était le cadeau de sa soeur l’habitait, rendant le petit ange d’autant plus en isolation sur sa soeur qu’avant, redoublant ainsi d’effort pour la protéger, son ange gardien étant son pilier.

La passion de Mina n’était que très mal vue pour les parents, peureux de voir l’un de leur trésor se blesser, elle ne cessait de la protéger, immortalisant chaque moment de ce hobbies avec ces pellicules qui ne cessait de se diversifier entre couleur ou monochrome. Un album où l’on pouvait voir une femme qui vivait sa vie, laissant à la deuxième graver cet instant dans ces pages où l’amour de la vitesse pouvait être ressentie.

“La fissure du miroir se voit, se craquelle plus le temps passe sans que l’on puisse le réparer.”

Des conflits qui ne cesse d’affluer, Rina ne cessait d’aider sa soeur face à ses parents d’un cotés, le désaccord omniprésent face aux envie de sa jumelle, et de trouver des solutions au sujet de son couple qui ne cessait de redécouvrir les joies des montagnes russes. Des efforts de plus en plus présent, le débordement à vu le jour lorsque leurs mères semblaient souffrir d’une vision dégradante, se retrouvant ainsi à avoir besoin de changer cet organe. Des opinions qui divergent,Rina savait que sa moitié n’avait l'idéologie de leur parents en elle, l’une des différences qui les liaient comme les séparait, la diversité des opinions à ce sujet n’étant que trop houleux pour essayer de comprendre le fond. Elle voyait désormais sa famille s’éloigner de sa soeur dont l’opinion était différente, la voyant partir au loin, l'aboiement de la colère se stoppant.

Une partie de cache cache improviser, Rina avait demander l’aide à son couple pour retrouver Mina, lui expliquant en détail la raison de cette fuite qui n’était la première. Se mettant en route, les deux jeunes se dirigeaient vers cet espace où l’apaisement était présent pour la fan de vitesse. Rina connaissait que trop sa jumelle pour ne pas savoir où elle pourrait la retrouver à chaque débordement. Une arrivée assez rapide, ils avaient alors commencer les recherches chacun de leur côtés, l’envie de retrouver la jumelle étant bien trop important.

Une voix assez forte, elle ne cessait d’appeler sa moitié, boudant de ne pas trouver sa jumelle rapidement, jusqu’à ce que sa vision rencontre son double, Rina avançait rapidement vers Mina, lui offrant une étreinte et des mots réconfortant, le petit ange ne pouvant laisser la solitude familiale gagné celle qui partageait sa vie depuis toujours.

“Un paradis devenu enfer, l’ange n’est plus que l’ombre de lui-même”

Déambulant à droite et à gauche, Rina n’avait de cesse de photographier ce qui l’entourait, immortalisant de ses pellicules chaque moment qui lui semblait important. Elle testait bon nombre de technique qu’elle avait apprise, se les appropriant petit à petit et cherchant sans cesse celle qui pourrait lui convenir. Elle était partie de son côté, laissant sa soeur s’amuser avec sa moto, sans savoir que son bonheur allait s’envoler.

Rina était revenue vers elle, se retrouvant à découvrir la triste réalité dont elle avait été éloignée. Un cauchemar dont ses pupilles étaient spectateurs, un coeur se brisant à chaque seconde qui défilait face à cette scène où la confiance n’était plus qu’une façade. Le fléau des émotions s'attaquait à elle, la colère et la tristesse berçant ses pensées et ses dires. Ces personnes, qu’elle aimait plus que tout au monde, était amant, vivant leur amour dans le dos du petit ange qui n’arrivait à réfléchir face au choc. Depuis quand la comédie était présente ? S’amusaient-ils à jouer avec sa naïveté ? Tant de question qui affluait d’une voix forte et brisé, la jeune femme avait pris la fuite sans écouter, ses jambes ayant pris la course comme moyen. Une vision flou face au fléau des larmes, la vie n’avait finit de jouer avec Rina, la rendant victime de cette voiture qui l’avait renversé, la douleur physique s’harmonisant à celle psychologique.

" l’ange d’un blanc immaculé à sombrer dans la noirceur de la déchéance, vendant son âme au diable”

La jeune femme était assise dans cet espace noir, perdu dans ses pensées, les bras rapprochant ses jambes. Seule dans son coin où la noirceur et la solitude semblait omniprésent. Rina se repassait en boucle les événements dont elle avait été victime. Le temps passé dans cet endroit était illusoire pour la jeune femme, restant recroqueviller alors que la vision d’une faible lueur blanche faisait son apparition en face d’elle. D’une main faible et peu sereine, le petit ange tentait d’attraper cette lumière, abandonnant l’obscurité pour la luminosité.

Se réveillant dans cette chambre d'hôpital, elle ressentait désormais chaque douleur qui lui prouvait son appartenance au vivant. Un regard vide d’expression, Rina fixait sans cesse cette fenêtre, les informations reprenant peu à peu leur place initial suite à son réveil. Une envie de vengeance présente, son esprit semblait mettre tout en oeuvre pour atteindre cet objectif, ne pouvant pardonner cette trahison qui lui avait que trop coûté. Pactisant en secret avec le diable, l’ange avait pris la décision de faire croire en une perte de mémoire, un plan qui lui semblait amusant de pouvoir jouer au gré du vent avec la culpabilité de ces traitres. La blanc en apparence qui cache la noirceur dont elle est désormais habités, Rina fait semblant de refuser cette nouvelle colonne vertébrale, incapable de marcher avec la sienne défectueuse, démontrant faussement à sa soeur qu’elle est de son côté.

Se déplaçant désormais en fauteuil roulant, Rina ne cesse de cacher sa nouvelle partie mécanique, ne posant le pied en présence de ses victimes, les faisant vivre dans la culpabilité de l’avoir rendu handicapé. L’ange déchu jubile et se délecte de cette souffrance dont elle est la cause, se retrouvant ainsi parfaitement en symbiose avec cette expression “ oeil pour oeil,dent pour dent.” Sa soeur l’ayant quitter trois mois après sa sortie de l’hôpital, elle n’avait essayer de l’en empêcher, l’image fictif du petit ange devant rester identique qu’auparavant. Une accolade accompagner d’un faux sourire de tendresse, elle l’avait regardé partir.

Une séparation longue et non sans séquelle, l’amusement du nouveau démon allait à nouveau retrouver sa deuxième victime suite à la mort de leur génitrice, une tristesse d’avoir perdu cette femme qu’elle aimait mais la joie de pouvoir continuer cette vengeance inachevée.