Chipeur, arrête de chiper ! [feat. Na Nam Su]

Allongée sur mon lit, un bouquin posé devant moi, je tente d’apprendre par cœur, les différents symptômes de maladie portant toutes des noms les plus farfelus les uns que les autres. Pourquoi avait-il fallu que j’aille en médecine déjà ? Ah oui, c’est vrai, parce que mon oncle me l’avait demandé. Honnêtement, sur le coup, je n’avais pas vraiment compris son désir de me voir un jour un docteur, mais quand il a fini par m’expliquer que cela pourrait aider ses intérêts et ceux de New Life Corps, j’ai fini par accepter. Ce n’est de toute façon pas comme si j’avais eu un but ou un rêver dans ma vie. Enfin, disons que j’en avais un, celui d’être un grand danseur, mais se rêver est resté avec le corps de ma famille dans notre voiture.

Soupirant donc pour la énième fois, en répétant inlassablement les mêmes phrases, un petit ding sonore parvenant de mon ordinateur attire soudain mon attention. Déviant alors mon regard, vers l’écran, je m’aperçois bien vite qu’il s’agit d’un message provenant de mon compte professionnel. Un client ? Ha, non des clients visiblement, puisque le message que je suis occupée à lire indique qu’il s’agit d’une bande de copains, qui s’ennuient visiblement un peu trop. Me mordant la lèvre inférieure, je réfléchis quelques secondes à ma réponse, en tapant le rebord de mon clavier. Avais-je véritablement envie de sortir ce soir par ce froid ? D’autant plus qu’il faudrait vraiment que je révise mes cours et puis, ce n’est pas non plus comme si j’ai véritablement besoin d’argent. Hmmm, le choix s’avère difficile à faire. Cependant comme si mes clients étaient parvenus à lire mon doute à travers l’écran interposé, je le vois soudain taper un nouveau message.


En voyant ses mots s’inscrire sur mon écran, je relève un sourcil interrogateur. Ma réputation d’escort-boy aimant les clients peu fréquentables, avait-elle fini par s’étendre ? En tout cas, il est certain que ce message est des plus explicites et qu’il ne me laisse pas indifférent. Quoi de mieux qu’un peu de danger et de piment pour passer une bonne soirée ? Cela sera toujours moins ennuyeux que mon bouquin de toute manière. Acceptant donc, au final, le travail, je m’enquis rapidement de l’heure et de l’endroit, où les retrouver, avant de sauter de mon lit pour me préparer. Rien de bien recherché cependant, un skinny rouge surmonté d’une chemise noire et d’une verse de la même couleur feront largement l’affaire (Tenue).

N’oubliant pas d’enfiler une écharpe et une longue veste grise foncée avant de sortir, je salue rapidement mon colocataire avant de prendre les transports jusque dans le quartier de Hyerae. À la dégaine de mes clients, je ne mets bien entendu pas longtemps à les repérer une fois arrivée au point de rendez-vous. Les saluant donc chaleureusement, travaille oblige, je viens rapidement à les suivre dans un endroit, qui selon eux, nous offrira plus de possibilité et de tranquillité qu’une ruelle. Après, je sais que tout point de vue est subjectif, mais je ne peux pas vous cacher qu’en m’apercevant que nous allions dans un bar dansant, j’ai eu un peu de mal à me dire qu’ils pourraient effectivement y faire tout ce que bon leur semble. Gardant cependant cette pensée pour moi, je m’engouffre rapidement à leur suite, dans la salle tamisé jusqu’à une table entourée de banquette. Oui, définitivement, je doute sincèrement que l’on puisse y être parfaitement tranquille, mais bon, l’un des aspects de mon métier est aussi d’accompagner mes clients dans ce genre d’endroit.

-« Vous voulez boire quoi ? Lançais-je finalement à leur attention, m’approchant volontairement de leurs oreilles, avant de mémoriser dans un coin de ma tête leur désire de boisson fortement alcoolisée. Ça marche, je vais vous chercher ça mes lapins »

Petit sourire charmeur, laissant l’une de leur main baladeuse venir se poser sur ma cuisse, je quitte donc momentanément notre petit coin de débauche pour m’aventurer vers le bar. C’est alors, que tout en zigzaguant à travers la foule, mon regard tombe soudain sur lui. Honnêtement, je ne m’étais pas attendu à croiser mon collègue sauveur dans un endroit pareil. Sa présence me déstabilise, c’est un fait, car je ne suis jamais parvenu à oublier la douce sensation que j’ai ressentie lorsqu’il est venu à mon aide. Cependant, je ne dois pas oublier que je ne suis pas seul ce soir, me contentant donc de lui sourire timidement, j’esquive bien vite son regard, en m’installant un peu plus loin pour passer commande.

-« Trois Ti-Punch et un Mai Tai » Commandais-je au serveur en sentant soudainement une main se déposer sur ma hanche et une autre plus fermement au tour de mon cou.

-« Tu mets trop de temps avec nos boissons, susurras mon client aux creux de mon oreille en resserrant sa prise sur mon cou, comme si de rien était. Dépêche-toi de venir, on a envie de jouer un peu. »

Attendant que le serveur prépare ma commande, je ne sourcil pas aux gestes de l’homme situé juste derrière moi. À quoi bon de toute façon ? Il l’a dit lui-même dans son message, il sait parfaitement qu’elle genre d’Escort, je suis. Il serait donc mal venu de lui faire soudainement une scène, parce qu’au vu de la société, ses gestes ne sont pas politiquement corrects. Ça serait même complètement se foutre de sa gueule, en sachant que c’est le genre de chose dont je me fiche complètement. Il s’agit peut-être d’un déchet de la société, d’un être peu recommandable, mais au fond, je ne suis pas mieux que lui. Certes, en apparence, je suis l’étroit opposé de ce type et de ses amis, mais au fond de moi, c’est bien loin d’être la même chose. Au moins cet homme à des envies, des ambitions et probablement même un but dans sa vie. Moi, par contre je suis complètement mort de l’intérieur. Mon seul désir est de me foutre en l’air, d’oublier cette souffrance qui m’habite, et cela, peu importe le moyen que je trouve pour y parvenir. Alors oui, le geste de mon client est très malsain, mais franchement qui sans soucis ? Personne ne réagit alors qu’il agit ainsi à la vue de tous, à quoi bon donc tenter de vouloir me défendre, pour prétexter que je tiens à la vie, alors que ce n’est même pas le cas.

Fermant alors les yeux à la pression qu’il exerce sur mon cou, j’entrouvre la bouche pour répondre à sa demande de me dépêcher. Ce n’est pas non plus, comme si je pouvais aller plus vite que la musique alors que la préparation de nos boissons ne dépend même pas de moi. Cependant, avant même que je n’ai le temps de prononcer quoi que ce soit, une voix retentissant brise notre bulle, en demandant à l’homme de me lâcher. Surpris par cette soudaine intervention, je tourne ma tête en direction de la voix, alors que mon client fait de même tout en lâchant sa prise.

Normalement, c’est alors là que cet être peu recommandable aurait dû envoyer chier l’importun qui osait se mêler de notre vie. Malheureusement pour lui, il n’a pas vraiment l’occasion de dire quoi que ce soit que déjà un poing vint s’abattre sur son nez. Surprise par cette soudaine violence et surtout parce qu’il s’agit d’une intervention venant de mon chevalier servant, je reste un moment sans bouger, alors que les coups commencent déjà à pleuvoir. Quand est-ce Woo Yeon était-il devenu si agressif ? Ce n’est pas possible, c’est clairement l’alcool qui a dû lui monter à la tête. Lui qui était si tendre et si prévenant le jour de notre rencontre …. Jamais je ne me serais attendu à ce que sans raison, il devienne si possessif et violent. D’autant plus que franchement, on ne se connaît presque pas. Pourquoi donc, éprouve-t-il le sentiment de vouloir soudainement me défendre, face à un type qui ne fait en vérité pas grand-chose de mal.

Reprenant finalement mes esprits, c’est en jetant un rapide coup d’œil devant moi, que je vois soudainement mes autres clients se redresser brutalement en se rendant compte de la scène. Honnêtement qu’il s’en prenne à moi, je m’en fiche complètement, mais je ne voudrais pas que mon collègue commence à avoir des problèmes, par ma faute. M’emparant donc des épaules de Woo Yeon, alors qu’il continue à frapper le corps sans vie de mon client, je tire sur ses épaules, pour tenter de le stopper dans son geste.

-« Arrête ça, hurlais-je à son attention. Tu vas le tuer ! Arrête ! »

Eh, oui, ce n’est pas parce que je ne me soucie pas de ma vie, qu’il en va de même pour celle des autres. Je n’ai peut-être plus aucun avenir, mais ce n’est pas le cas des autres habitants de cette terre. Personne ne mérite de mourir, et encore moins un type qui n’a fait qu’agir de façon à me faire plaisir.

-« Ce sont mes clients !! » Lui avouais-je finalement, alors que l’un des barmans, m’aide à tirer Woo Yeon hors du corps sans vie de l’homme.

-« Si vous ne voulez pas que j’appelle la police, trancha soudainement la voix glacial du barman, vous avez intérêt à sortir d’ici tout de suite. Tous les deux » Termina-t-il en posant son regard sur moi.

Est-ce que je suis en colère ? Bien sûr que oui. En une fraction de secondes, une jolie somme d’argent venait de me filer sous le nez. Pourquoi ? Et bien c’est ça le pire, je n’en sais absolument rien. Enfin si, bien sûr que je sais que c’est du à la soudaine rage de mon collègue, mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il a agi ainsi avec mon client. Honnêtement, sur le coup, je ne vois que l’alcool comme explication. Après tout, hors mis la fois où il m’est venu en aide, on ne sait jamais franchement parler, aucun raison donc, pour moi, de mettre ça sur le compte d’une quelconque jalousie ou je ne sais trop quoi.  Le fait que nous sommes aucunement lié, pourrait, également, facilement m’aider à lui exprimer au combien je lui en veux d’avoir foutu moi travail en l’air. D’autant plus qu’avec les mots du barman, je n’ai clairement plus aucune chance de rattraper le coup. Cependant, malgré cela, je me contente simplement de soupirer. Je n’ai clairement pas la force de m’énerver pour ce genre de chose. Après tout ce n’est pas non plus comme si l’argent était essentiel à ma survie. Ce prendre la tête pour un truc aussi insignifiant … très peu pour moi. Surtout que si j’ai envie de m’envoyer en l’air, il sera facile pour moi de trouver d’autre client.

-«  On va s’en aller, n’appelez pas la police »

Ais-je peur des poulets ? Bien sûr que non. Disons simplement que, même si certains d’entre eux son corrompu, je préfère éviter de me frotter à eux. Après tout, ils serraient fâcheux que la société mère, qui nous embauches secrètement, finisse par se rendre compte que tout leur agent ne sont pas irréprochable. Même si clairement, dans cette histoire, je n’ai rien à me reprocher. Laissant donc Woo Yeon attraper ma main, c’est sans broncher que je le suis jusqu’à l’extérieure du bâtiment. Bien sûr, il n’est pas garantis que l’ensemble de mes clients le laisse bien longtemps m’emmener où il le désire, mais clairement, il vaut mieux se trouver dehors, dans l’éventualité d’une prochaine bagarre.

Et maintenant ? Eh bien, pas grand-chose en vérité. Il sait peut-être énervé, mais cela ne veut pas dire pour autant que ma soirée lui est consacrée. D’autant plus, qu’il ne semble clairement pas disposé à arriver à se clamer. Attrapant alors mon portable professionnel situé dans la poche de mon pantalon, je consulte rapidement mes messages à la recherche d’une nouvelle demande. Après tout, on ne sait jamais que miraculeusement, une nouvelle demande d’escorte tombe sous mon nez. Malheureusement pour moi, je n’ai pas le temps de consulter tous mes notifications, qu’une main vient soudainement s’abattre à côté de ma tête. Relevant alors mon regard, je vins rapidement plonger mon regard dans celui de Woo Yeon, qui s’approche déjà dangereusement de moi. Une personne normal commencerait déjà à paniqué avec ce comportement plus qu’étrange, mais pas moi. Bien au contraire d’ailleurs, le danger ne me fait pas peur. Voilà pourquoi je reste extrêmement calme, alors que mon collègue se met à me hurler dessus.

Bien évidemment, je ne comprends pas du tout ce qu’il me demande. Pourquoi quoi ? Franchement il devrait être plus clair. A moins bien sûr qu’il soit trop difficile pour lui de construire des phrases sensées avec son alcoolémie exposant les scores.  Parce que franchement, soyons honnête, il n’y plus aucune autre explication à son comportement. J’ai toujours connu Woo Yeon extrêmement calme, prévenant voire carrément réservé alors le voir si en colère et énervé, m’interpelle particulièrement. Voir, me choque carrément, puisque, même si je ne le montre pas, le fait qu’il me hurle dessus, me surprend particulièrement. Tant et si bien d’ailleurs, qu’aucun mot ne sort de ma bouche tant ma surprise est grande.

-«  Pourquoi quoi Woo Yeon ? » Arrivais-je malgré tout, finalement à prononcer extrêmement calmement, alors que déjà mon collègue enchaine en me hurlant à nouveau dessus.

Alors, le problème vint de mes clients ? Mais pourquoi ? Je suis tellement choqué par cette question, que ma bouche s’entrouvre légèrement sans qu’aucun son n’en sorte. Bon d’accord, il m’a aidé une fois, mais … est-ce que cela veut dire qu’il pense que je lui dois quelque chose ? Enfin, oui je lui en dois une mais, pas à ce point-là tout de même. C’est ma vie et j’en fais bien ce que j’en veux. D’autant plus, que je ne comprends vraiment toujours pas le problème. Pourquoi est-il si en colère que je fréquente ses types ? Il n’a jamais rien dit auparavant alors pourquoi ? Ce n’est tout de même pas un secret que j’aime coucher avec ce genre de personne …. A moins que si ? Ou alors, il y a un autre problème sous-entendu dans tout ça ? Toutes ses questions me prennent tellement la tête et affluent tellement rapidement dans mon cerveau, que je n’ai pas l’occasion d’en formuler aucune, avant que mon corps ne se voit forcé de se remettre en mouvement. Woo Yeon est tellement rapide dans son mouvement et dans son idée, de nous conduire ailleurs, que je manque de me le manger, lorsqu’il vint à s’arrêter brutalement. Une chose est sure, ce garçon est bien plus imprévisible que ce que j’avais pu penser au première abord. Et c’est même peut de le dire, puis qu’après m’avoir inondé une nouvelle fois de question, sans me laisse le temps de lui répondre, je sens sa main venir agripper soudainement mes fesses.

Sursautant alors à ce contacte, j’essaye tant bien que mal d’empêcher mes neurones de se mettre en burnout, tant la situation est incompréhensible.
Pourquoi je n’étais pas avec lui? Il est amoureux de moi ou quoi ? Et puis ….wouaaaa … depuis quand il fait preuve d’autant d’assurance ? Non mais sérieusement, clairement l’alcool fait de lui un autre homme.

-«  Holà, on va se calmer Woo Yeon. Dis-je en plaçant mes mains sur son torse pour le repousser légèrement. Tu es sur que tout va bien ? Non parce que soyons sérieux deux minutes, dis-je en rigolant, tu n’es pas censé être introverti et tout gentil ? Non pas que je n’aime pas te sentir coller à mon corps mais … tu me perds un peu là. »

Franchement, il serait mentir de dire qu’il n’est pas à mon goût. Il est vrai qu’habituellement, je ne suis pas très regardant sur le physique, surtout quand il s’agit de travail, mais quand c’est pour le plaisir personnelle, il est toujours plus agréable d’avoir une bombe dans mon lit. Malheureusement, ce changement de comportement me déphase tellement, que pour le coup, j’ai du mal à me mettre entièrement dans un jeu de séduction.

-«  J’aurais bien voulu être avec toi, mais dans ce cas, il fallait me dire que tu voulais que l’on couche ensemble plutôt que d’agir avec moi comme un chevalier servant. Même si, je l'avoue, ce moment passé ensemble, m'a fait éprouvé un drôle de sentiment. Après, je te signale que tu n’as aucun droit sur moi et sur mes fréquentations. Si je veux coucher avec ses types, tu ne peux pas m’en empêcher. Je suis Escort boy Woo Yeon et se sont mes clients. Enfin, c’était mes clients. Parce que je te signale que par ta faute, j’ai perdu une grosse somme d’argent, alors tu comptes faire quoi pour me dédommager ? »

Est-ce que je suis sérieux quand je parle de dédommagement ? Oui et non. Bien entendu, cela m’ennuie d’avoir perdu des clients, mais on ne va pas se leurrer je m’en contre-fiche de l’argent. Ce n’est pas comme si j’étais dans le besoin après tout, et même si c’était le cas, cela n’aurait pas fait grand différence. Pourquoi dire une telle chose alors ? En vérité, je n’en sais trop rien. C’est sorti machinalement de mes lèvres sans que je n’y réfléchisse. Peut-être est-ce pour provoquer mon collègue. Après tout, je trouve son changement de personnalité plutôt intriguant, peut-être ai-je donc fait cela pour voir jusqu’où il est capable d’aller. À moins que cela soit encore mon envie de danger qui m’ait poussé à dire ce genre de truc sans intérêt. Dans tous les cas, réfléchir à cela me fatigue profondément, donc on va dire que c’est la première hypothèse et puis voilà. De toute façon, ce n’est pas vraiment comme si la réponse était importante.

Fixant donc Woo Yeon en attente d’une réponse, j’ai parfaitement perçu la lueur sombre dans son regard tout comme son petit sourire étiré mes lèvres durant mes diverses paroles et actions. C’est quand même dingue, à quel point il peut être différent du jeune homme plutôt discret qu’il est lorsque je le croise au QG. Si je ne m’en fichais pas de toute, j’aurais pu m’intéresser à son cas plus en profondeur tant cette nouvelle facette de sa personnalité est intriguant. Cela dit, je m’en fiche peut-être royalement, mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas jouer avec pour autant. On ne va pas se le cacher, ce côté possessif et jaloux du jeune homme fait résonner une petite alarme en moi qui me hurle que je ne devrais pas rester en sa compagnie et, rien que pour cela, j’ai envie de pousser le vice plus loin.

Le voyant finalement faire un nouveau pas en avant vers moi, j’opte donc pour ne pas bouger d’un poil. Préférant même le soutenir du regard, pour observer jusqu’où il est capable d’aller. Il est certain que si j’avais su que Woo Yeon pouvait se comporter ainsi, mon comportement à son égard lors de mon sauvetage aurait été tout autre. Il est indéniable en tout cas, que ses nouvelles paroles m’amusent au plus, au point. J’aurais même pris un malin plaisir à le pousser d’avantage dans ses retranchements en le coupant dans sa longue tirade, si sa bouche n’était pas venue se stopper à quelques centimètres de la mienne. Intéressant. Il joue les dominants, mais continue cependant à se contrôler. Cela change des hommes que je fréquente habituellement, mais … pourquoi pas … cela n’en reste pas moins amusant et divertissent.

Le fait que je trouve la situation plus qu’intéressante doit d’ailleurs se lire assez facilement sur mon visage. Après tout, en l’entendant m’ordonner de coucher avec lui, un large sourire n’a pas pu s’empêcher de faire son apparition sur mes lèvres. Au moins, pour le coup, il ne tourne pas autour du pot pendant cent dix ans. Certes, je trouve cela étrange qu’il veuille passer une nuit avec moi, d’autant plus que je suis certain qu’il aime les femmes, mais … hey !! …. On ne va pas non plus cracher sur de la jolie marchandise.

-« Haaaa mon petit Woo Yeon, murmurais-je finalement en plaçant mes mains sur ses avant-bras, sans pour autant retirer ses mains de mes hanches. Personne n’a dit que tu n’avais pas ta chance. Je dis juste qu’ils sont plus intéressants que toi. Après tout, même si le comportement de mon collègue en reste grisant, je suis certain qu’il n’est pas capable du quart de ce que mes clients peuvent me faire subir. Je te le répète, mais … si tu voulais coucher avec moi, tu aurais pu me le dire avant. Après tout ce n’est pas comme si j’étais réfractaire à l’idée d’avoir un autre sexfriend. Cependant, je tiens à te prévenir que tu as de la concurrence si tu veux me voir hurler ton nom. Je viens alors remonter l’une de mes mains le long de son bras pour appuyer mes paroles. C’est que j’ai un joli petit compagnon, étudiant en danse, qui fait assez bien l’affaire de ce côté-là. De la provocation ? Parfaitement. Même si ce que je dis est complètement vrai. Cependant, je tiens à te prévenir, je suis complètement mort de l’intérieur, donc je te souhaite bon courage pour ton petit programme. »

Relâchant alors mon emprise sur ses bras, je viens me défaire de son étreinte. Je n’avais pas envisagé ce genre de soirée en sortant de chez moi, mais finalement, ce n’est pas plu mal. Pivotant finalement sur moi-même, j’entame une marche de quelques pas, avant de me stopper pour faire une nouvelle fois face à mon nouvel amant.

-« Bon alors tu viens ? Ah et je te préviens, on va chez toi ou à l’hôtel, à toi de voir. »

Il est plutôt amusant de se rendre compte à quel point l’idée que j’ai un sexfriend plus jeune, déplaît à Woo Yeon. Bon après qu’il soit d’accord ou non, cela m’importe peu. Je fais bien ce que je veux. D’autant plus que quand on y pense, je suis aussi un étudiant et Hiro n’a jamais que deux an de différence avec moi. Enfin actuellement un, puisqu’il vient d’avoir 23 ans et que je n’en ai pas encore eu 25, mais ce n’est qu’un détail. Rho et puis de toute manière, je ne comprends même pas pourquoi je suis occupé à me justifier mentalement, puisque mon collègue et moi n’avons aucun lien qui justifie ce genre de chose. Fort heureusement, en surface, je n’ai pas réagis à son commentaire et me suis contenté de hausser les épaules avant de m’éloigner de lui. De toute manière, même s’il ne supporte pas l’idée, je sais que cela n’empêchera pas mon ainé de me faire ce qu’il a évoqué il y a peu. Cependant, pour éviter que cela ne prenne trop de temps, je veux bien être un blasé de la vie, mais attendre cent ans non merci, je rappel à l’ordre mon nouveau compagnon, pour le tirer de ses rêveries, en l’informant que nous ne ferons pas ça chez moi. Bute atteint, Woo Yeon sort immédiatement de ses pensées pour venir me rejoindre à grande enjambé et attraper mon poignet pour me forcer à la suivre. Chose que j’aurais de toute façon faite, soyons d’accord, mais peut-être pas aussi rapidement qu’actuellement au vu de son allure précipité. Il faut croire que son envie de me faire sien est plus fort que l’idée déplaisante que je donne mon corps à un plus jeune. Tant mieux pour moi en somme.

Grimpant donc les marches quarte à quatre jusqu’à son appartement, je n’ai le temps d’esquisser aucun mouvement que déjà mon corps se fait plaquer contre la porte d’entrée. Grognant alors pour la forme, je savoure néanmoins le corps de mon collègue se coller au mien. Réveillant une douce chaleur dans le bas de mon ventre, lorsqu’il vint emprisonner mon cou de sa main puissante. Lâchant alors un gémissement à la fois plaintif et orgasmique, je remonte l’une de mes mains pour la placer sur le poignet de Woo Yeon, m’assurant ainsi qu’il ne la retirerait pas, tandis que je ferme les yeux pour mieux répondre à sa langue s’enfonçant dans ma bouche.

Qui aurait pu penser que ce petit ange en apparence, serait un vrai démon une fois dans l’intimité ? Clairement pas moi, et je le regrette. Si j’avais su qu’il était le genre d’homme totalement compatible avec mon mode de fonctionnement au lit, je n’aurais pas été si indifférent et insensible lorsqu’il m’a porté secourt. Une chance pour moi, mes charmes invisibles ne l’on visiblement pas laissé indifférent. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour le rendre aussi envieux de mon corps, mais je me pencherais éventuellement sur la question, une fois tout ceci terminé. Actuellement, je préfère de très loin laisser mon corps s’exprimer par diverses tonalités, alors que mon collègue s’acharne à meurtrir mes lèvres de différentes façons.

-« Tant mieux. » Murmurais-je à son avertissement en laissant aller mon corps vers l’avant, suite à son geste. Profitant de cette proximité pour balader sauvagement mes mains dans le dos de Woo Yeon, tandis que je penche machinalement la tête sur le côté pour lui donner un meilleur accès à mon cou. Allant même jusqu’à afficher un petit sourire en le sentant suçoter cette partie pour y laisser quelques marques. Par chance pour lui, ce n’est pas le genre de détail dont j’ai honte en public, allant jusqu’à les afficher fièrement sans l’ombre d’un remords. Ce ne sont pas les premières traces de mes ébats que je possède et cela ne sera sûrement pas les dernières.

Je me serais en revanche attardé d’avantage sur les coutures de mes vêtements cédant au passage de ses mains, si mon esprit n’était pas tant focalisé sur le plaisir grandissant actuellement en moi. Il aurait clairement du s’attaquer en premier à ma partie du bas. Je n’ai malheureusement pas l’occasion de le lui faire savoir puisque déjà, mon corps bouge machinalement vers l’arrière, sans pour autant que je vienne lâcher le visage de Woo Yeon de mes lèvres. Du moins, jusqu’à ce qu’il vienne me faire tomber sur son lit pour me donner un ordre. J’aurais alors pu aisément prendre mon temps pour satisfaire son bon plaisir, mais … je n’en ai pas envie. Saisissant son haut, je le lui retire sans ménagement avant de me redresser pour atteindre une nouvelle fois ses lèvres, que je viens dévorer. Planquant mon torse au sien, j’approfondis notre échange en plaçant l’une de mes mains sur sa nuque, alors que l’autre s’affaire déjà à retirer son pantalon, avant de l’envoyer rejoindre le sol.

-« Désir réalisé. Lançais-je, une fois la chose faite à son attention, avant de faire basculer son corps sur son lit pour venir m’y installer à califourchon. Finis de perdre du temps maintenant. » Et en ni une, ni deux, me voilà déjà replongé sur ses lèvres avant d’y dévier pour m’attaquer plus intensément à son cou, alors que déjà mes mains se balader dangereusement au niveau de son bas-ventre, cherchant un accès sous son boxer.