Nanatsuki Yuki ❅ Please save me

Il était un jour une jeune femme au teint blanc comme la neige, elle se prénommait Yuki. Elle était un trésor pour ses parents autant que pour son entourage, d'une beauté blessante et tranchante, comme si rien que la toucher était interdit par Dieu lui-même. Entourée de protecteurs, son futur était déjà tout tracé, elle serait une vraie princesse, une image pour le public de royauté, de beauté éternelle, une vraie poupée vivante. Ces dons étonnèrent la foule, sa voix d'or, son corps aux proportions parfaites, ses doigts de fées, et pourtant sa façon de parler semblait fausse. Comme si elle jouait un jeu, un rôle. La poupée n'était pas parfaite finalement, il fallait réessayer, la réparer, faire d'elle la personne parfaite pour ce monde. Et pour ceci, pas besoin de le demander, elle appartenait déjà entièrement à l'agence.

De la famille, elle en avait. Un père travaillant sur les maladies mentales chez l'humain, chercheur sur comment le cerveau marche et comment le réparer, l'améliorer, et le manipuler. Une mère dans le publicitaire, elle est une personne qui met en avant les produits et les personnes en avant en quelques secondes à la télévision. Une sœur qui la regardait de la loin, une grande sœur qui avait peur pour la sécurité de sa petite sœur, une grande sœur qui voyait ses parents détruire sa petite sœur pour mieux la reconstruire. Et cette sœur était la personne la plus importante aux yeux de la belle. Elle enviait sa liberté, le fait qu'elle ait pu décider de sa vie, d'avec qui elle s'était mariée, de son travail. Elle était la personne qui restait dans sa vie pour que la princesse ne tombe pas dans un tourbillon de sentiment, un tourbillon de trauma, de tristesse.

De dispute en dispute se remplissaient le manoir, la princesse avait tâché son corps d'encre avec sa sœur, gâchant le beau blanc de sa peau de porcelaine. Bien que le symbolisme de cette forme ne soit rien de négatif, ce n'était une tâche sur ce blanc, une erreur à supprimer. Cependant, quand il était temps de l'enlever, la princesse refusait toujours, même après tout les essais de son père, rien ne pourrait enlever cette chose de son corps. Il signifiait beaucoup trop à ses yeux, et aujourd'hui même, jamais elle ne se fera retirer ce tatouage. Mais alors que tout aurait pu s'arrêter là, être oublié, les disputes continuèrent quotidiennement. La princesse changeait trop pour sa sœur, qui la voyait devenir hautaine, regardant jusqu'à même sa sœur marié avec un "paysan" juste parce qu'il n'est pas de haute société, commençant même à parler de sa sœur comme une moins-que-rien par automatisme, trop était trop.

Un jour, Yuki n'eut plus de nouvelle à propos de sa sœur, plus rien, néant. Elle avait disparu de cette terre, accompagnée de son pauvre mari et du reste de la petite famille qu'elle avait fondé. Demander où elle était fut inutile, zéro réponse. C'était devenu évident maintenant que la princesse était seule, plus rien ne les stopperait maintenant pour faire d'elle la poupée parfaite. Brainwash, enfermée dans une salle blanche jusqu'à qu'elle arrête de pleurer à la mort, qu'elle arrête de supplier qu'on la laisse en vie, elle ne devait plus rien ressentir, telle une arme de guerre. Étrangement, cette image de sa propre fille, une magnifique jeune femme détruite, était une chose si étrange et pourtant si attirante à ses yeux. Mais les plaisirs du corps sur sa propre fille ne seraient pas quelque chose de correcte. Pour facilité les choses, son père la promit également à un homme beaucoup plus âgée qu'elle, laissant cet homme faire d'elle ce qu'il voulait même avant leur mariage, tout ce qu'il fallait pour la détruire afin de la reconstruire.

Ce regard vide enfin atteint, elle était parfaite pour tout ce qu'il avait prévu pour elle. Un sourire fabriqué paraissant si vrai, elle sourira au public à travers de nombreuses publicités, elle montrera les parties de son corps si on lui demande pour un photoshoot, elle dira seulement du bien New Life Corp, elle ne serait qu'une parfaite humaine fonctionnant comme un robot. Cette image, la princesse la donna pendant plusieurs mois, avant qu'elle ne se rappela de ce papillon sur son épaule. Elle avait oublié son but dans la vie, alors à l'image de sa sœur, disparue, elle en forgera un autre.

Mais pour qui se prenait-elle. Rêver ? Elle n'en avait pas le droit. Elle était coincée ici, forcée à agir d'une façon qui n'était pas elle, comme si elle avait eu le choix entre deux pommes et n'avait pas choisi la bonne, elle était enfermée dans ce cercueil qu'est sa vie. Vivre en vaut-il toujours le coup ? Doit-elle vraiment crier " Au secours" ou abandonner ? Est-ce que la liberté existe toujours dans ce monde ?