Un. Deux. Trois. Pouf. Joyeux anniversaire. Il était minuit pile en ce nouveau qui commençait, le dimanche 4 octobre 3018. Alors que le dimanche était un jour de repos pour la plupart des personnes, aujourd'hui, n'était pas un jour où Aya réussirait à se reposer. Aujourd'hui avait beau être son jour, un jour où elle était le centre de l'attention des personnes la connaissant - et l'appréciant, ce qui réduit le nombre de beaucoup - mais non. Elle ne voulait pas tout ce brouhaha autour d'elle, elle ne voulait pas de fête, pas de message, rien. Elle voulait être bien, seule, à penser à celui qui lui manquait même aujourd'hui. Perdre un membre de la famille n'était jamais quelque chose de simple, alors quand en plus ce n'était pas n'importe, mais son propre frère, son jumeau, elle ne pouvait pas sourire en une telle journée. Déjà qu'elle ne souriait pas volontairement très souvent. Jiho, il était à la fois sa moitié et à la fois une énigme pour elle, une présence relaxante et pourtant dangereuse, une personne souriante et pourtant dépressive. Et elle l'avait vu devant ses yeux la quitter, elle l'avait vu de ses propres yeux sans vie, vide, et détruit. Et comment vivre un jour où l'on fêtait son arrivée au monde sans revoir ces images, ce sang, ses larmes qui brouillaient son regard... Comment être toujours heureux en pensant à ça. Alors en ce jour funeste, Aya n'ouvrait aucune fenêtre, aucune porte. La germanique n'émettait pas le moindre son, ni avait-elle eu la force de faire au moins le moindre effort pour s'habiller ou se coiffer, elle errait tout simplement chez elle, laissant son portable sonner tout seul dans un coin de sa chambre. C'est en traînant des pieds qu'Aya alla dans sa cuisine, ayant descendu les escaliers à la vitesse d'un escargot paresseux, pour ouvrir ce placard qu'elle appelait "le placard désespéré" qui était rempli de bouteille d'alcool : vodka, tequila, rhum pur et dur, whisky, bref la totale. Et elle sortit une bouteille de chaque alcool qu'elle posa sur la table basse de son salon comme si elle venait tout juste de tomber dessus. Elle sortit un seul verre, un verre à eau simple, et le posa devant elle sur cette même table. Aya prit malgré tout le temps de réfléchir à ce qu'elle allait faire, si c'était vraiment une bonne idée ou pas, mais au fond, bonne idée ou non, elle voulait juste pouvoir sauter ce jour entier, ne pas exister pendant ce jour.
« Le mélange habituel ou je change un peu et je regarde si j'ai de l'absinthe..? Ca pourra peut-être me faire louper deux jours, tant pis pour les études et le boulot, c'est pas un jour qui va déranger. Et si ça leur plaît pas, je les emmerde de toute façon. »
Elle se releva pour revenir chercher dans son petit trésor Ali Baba si elle avait encore une fois une bouteille de cet alcool bien fort, de quoi lui brûler la gorge en plus de la foutre directement au sol, inconsciente. À genoux sur le sol pour regarder au fond du placard, elle n'avait que d'autres bouteilles de ce qu'elle avait déjà pris, et rien d'autre, pas de trace d'absinthe. C'est donc en traînant les pieds qu'Aya revint s'asseoir proche de la table basse de son salon et décida de finalement mettre un petit peu de musique. Elle alluma sa télévision, directement sur ses musiques, pour mettre le plus fort possible son rock qu'elle aimait tant. C'est en prenant au hasard dans ses mains deux bouteilles d'alcool et versant les deux dans le même verre que la nuit commença vraiment. Versant de chaque bouteille dans le verre à eau, elle s'en fichait si elle en faisait tombée, que ce soit sur son sol, sur la table, ou sur elle-même, elle était chez elle qu'est-ce que les autres en auraient à faire. Et un verre après l'autre, Aya les descendit aussi rapidement que possible, espérant un black-out rapide et simple, et mieux si possible, une intoxication alcoolique qui pourrait la faire tomber dans le coma le plus total. Pour elle en cette nuit, la mort semblait si belle. Au moins elle avait sa moitié, alors pourquoi pas venir la voir. Si ça se trouve, il n'attendait que ça, revoir sa chère sœur, sa seule et bien-aimée, dans tous les sens, jumelle. Et au fond, elle n'attendait que ça certains jours. Aya n'allait jamais demander à quelqu'un clairement et directement de la tuer, mais il y avait des signes qui ne trompait pas parfois. Certaines journées où elle se qualifiait de "nostalgique" mais forte, alors qu'elle ne l'était pas tant que ça. Au fond, si elle était restée seule tout ce temps, elle se serrait sûrement donner la mort tout comme son frère le voulait dans le passé. Parce qu'après tout, si Jiho voulait mourir, c'est qu'il y avait un certain attrait. Elle, qui tenait malheureusement bien l'alcool, eut à boire plusieurs grands verres de ses alcools les plus forts qu'elle avait chez elle, bien que le mélange était absolument écoeurant. Elle s'empêchait de vomir pour que l'alcool reste dans son corps, et ne sort jamais, tout ce qu'elle attendait était de voir cette personne, celle qui lui donnait le sourire, le seul et l'unique.
16 h de l'après-midi, la germanique se réveilla, se retrouvant dans le salon, le ventre sur la table basse avec la cuisse ouverte par ce qui semblait être des bouts de verre du verre d'eau de la nuit passée. Dire qu'elle avait une gueule de bois serait un euphémisme, parce que ce n'était pas que sa tête qui lui criait à l'aide. Son corps entier ne répondait plus vraiment, et pourtant elle arrivait à se lever et se poser sur son canapé pour voir ce qu'elle s'était vraiment fait à la cuisse. Rien de grave à ses yeux, juste une grosse entaille avec un gros morceau coincé comme si elle l'avait forcé à y entrer. Mais en y pensant, si elle avait voulu faire ça, elle aurait visé une partie du corps plus sujette à pouvoir la tuer, alors c'était sûrement un accident et rien d'autre. La germanique entendait son portable sonner dans sa chambre à l'étage, son crâne n'entendait que la sonnerie en boucle qui lui donnait l'impression que sa tête allait exploser comme une pastèque frappée par un bâton. Elle avait raté encore une fois, ça ne faisait que la cinquième fois après tout. Cinq ans depuis la mort de son frère et cinq tentatives de quitter ce monde. C'était comme si quelqu'un lui en empêchait, veillait sur elle, pour faire en sorte que jamais elle ne succombe à une mort aussi pathétique.
Après bien sûr, celui qui n'était pas gentil avec elle était son corps, qui la punissait de lui avoir fait subir tant de chose depuis ses dernières années. Son corps était meurtri, chaque mouvement était une abomination. Mais elle devait bien faire quelque chose au lieu de faire le déchet sur le sol de son salon. En réussissant à se traîner jusqu'en haut de ses escaliers, Aya fit enfin taire son portable qui semblait sonner depuis des heures sans regarder de qui était l'appel. Elle regarda tout simplement les messages et appels manqués, mais ne répondrait pas maintenant, voire jamais. Tout ce qu'elle voulait été de la solitude, c'était si dur que ça à demander ?
Si un connard ose venir sonner à ma porte, je le défonce avec la bouteille de vodka, pensa-t-elle très fort dans sa tête, car elle savait très bien que certains en était capable.
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Ahn Mi Ran
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Sam 6 Oct - 15:21
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Tenue ☾☾ Ayant du temps pour elle aujourd’hui, Mi Ran était passé au QG des ARMY où elle avait passé plus de temps que d’habitude, parlant beaucoup avec certains membres, surtout les initiés. Elle avait aussi beaucoup dessiné en écoutant les conversations puis était partie en troisième vitesse au bar pour travailler. Elle n’avait pas vu l’heure passer et elle risquait bien d’être en retard… Tant et si bien qu’elle oublia son carnet de dessin au repère des ARMY. Pendant tout le long de son service, la blonde n’y pensa guère jusqu’au moment où elle devait rentrer chez elle. Elle vida son casier, son sac, vérifia même ses poches trop petites mais rien. Absolument rien. Son cœur tambourina dans sa poitrine et ses mains devenaient moites tandis qu’une boule d’angoisse naissait dans sa gorge. Tout, elle pouvait tout perdre mais pas son carnet. Sans réfléchir plus, la demoiselle partit jusqu’au repère des rebelles afin de savoir si quelqu’un l’avait vu et, apparemment ce fut le cas. Quelqu’un avait vu Aya le prendre et rentrant chez elle avec. Ni une ni deux, la perceuse partit donc au domicile de la jeune femme, se demandant quand même comment elle allait pouvoir l’aborder. Elle admirait énormément cette demoiselle, son côté franc, explosif, haineux de la société et disait ouvertement vouloir arracher ces parties mécaniques dont Mi Ran souhaitait également se débarrasser. Elle savait également que la jeune femme avait un tempérament de feu et comme il était tard, elle avait peur que si elle la réveille, elle lui arrache la tête. Sortant son téléphone, la blonde vit la date qui correspondait à l’anniversaire de Aya. Sa bouche forma un « o » tandis que sa tête se cognait contre la porte, se désespérant elle-même de ne pas avoir pensé à cela. Cependant, elle n’avait pas non plus pensé que ce coup sur la porte allait être entendu par l’habitante des lieux et se tendit légèrement quand elle entendit la porte s’ouvrir. Ce qu’elle vit la fit tilter, le teint de la jeune femme était terne comme si elle se sentait mal. En descendant son regard, elle vit une bouteille de vodka dans ses mains. « Je viens en paix. » Dit-elle d’entrée de jeu en levant les mains en signe de paix. « J’ai oublié mon carnet à dessin au repère et on m’a dit que c’était toi qui l’avait. C’est assez important pour moi alors j’ai pas réfléchi avant de venir te voir… » Surtout que ce carnet regorgeait de dessin de Aya et donc peu importe l’heure, elle aurait foncé chez elle pour le récupérer. Elle gonfla les joues puis croisa ses bras sous sa poitrine. « N’empêche, je suis déçue que tu boives seule, je t’ai déjà dit que j’étais présente pour boire avec toi quand tu veux ! » Quand il s’agissait d’alcool la blonde était toujours partante surtout qu’ayant une envie de boire aujourd’hui, elle était passé s’acheter une bouteille de vodka avant d’aller travailler. Elle la sortit de son sac et l’agita sous le nez de son amie. « Ça te dit qu’on noie notre solitude à deux ? » Pourquoi cette soudaine envie d’alcool ? Elle se sentait extrêmement seul depuis quelques temps à cause de l’absence de Nao et pour chasser sa solitude, elle n’avait rien trouver de mieux que la boisson. Bien entendu, ce n’était pas une solution mais, franchement, elle n’en avait rien à foutre. C’était son foie et sa vie.
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Ahn Mi Ran
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Sam 6 Oct - 20:39
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Vous connaissez ce genre de personne dont vous n’avez absolument rien contre, mais qui arrive toujours au mauvais moment ? Eh bien, c’était Mi Ran pour Aya. À ce moment précis, au son lourd et fort sur sa porte qui fit même légèrement sursauter la jeune femme aux cheveux colorés, c’était exactement un bon exemple de mauvais timing. Puis ce bruit n’était peut-être pas si fort que ça, mais sa tête résonnait tellement qu’elle l’entendit comme si quelqu’un s’était effondré sur le seuil de sa porte, comme si la fin du monde était dehors. Ce qui était encore mieux été que tout en se levant, Aya sentait que son corps lui demandait de faire déguerpir le reste d’alcool dans son estomac de la façon la moins belle possible, mais non, elle s’empêchait toujours comme elle pouvait de vomir. En descendant après avoir entendu le son de sa porte, la germanique prit le temps de s’attacher les cheveux sur le côté d’une tresse rapide, comme ça, même si elle n’arrivait plus à s’empêcher de vomir, elle pourrait vomir sans que tous ses cheveux soient sur le chemin. Mais revenons à ce qu’elle avait prévu. Tout en traînant des pieds, toujours en pyjama, Aya prit la fameuse bouteille de vodka en main en allant ouvrir, le plus doucement possible pour sa pauvre tête, sa porte d’entrée. Elle avait espéré un moment qu’au choc sur la porte, sa maison entière explose, mais en voyant qu’au final ce n’était que Mi Ran, elle ne fit que pousser un long soupire. Elle avait sûrement l’air d’un zombie ou un revenant tellement elle devait être blanche, mais ça ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas la force de lui éclater la bouteille sur le crâne si elle continuait à parler.
« Je sais pas où j’ai foutu ton putain de carnet, je te le ramènerai demain. Dégage avant que je t’éclate la bouteille sur la gueule, je veux voir personne. »
Et encore, elle avait été plutôt poli. Appuyée contre l’arc de la porte pour être sûre de rester debout et de ne pas laisser entrer la blonde devant elle, mais quand elle la vit sortir une bouteille de vodka de son sac, au fond, pourquoi pas. Peut-être qu’avec cette bouteille-là, elle arriverait à l’intoxication. Après, ce n’était pas sa solitude que la germanique voulait noyer, mais tout simplement elle-même. Elle se demandait au fond si Jae Won était au courant de ses tentatives de suicide, sachant qu’elle sait très bien qu’il a eu le temps de faire ses recherches sur elle avant de la connaître. Au fond, elle espérait qu’il n’en sache rien. Est-ce que voir quelqu’un le jour de son anniversaire allait la tuer ? Non, justement, parce qu’une personne à côté de soi signifie justement quelqu’un qui peut être apte au premier secours, bien qu’elle en doutait grandement de la part de Mi Ran. Ca sera pour l’année prochaine Aya.
« Tu m’énerves. Rentre si tu veux. J’ai des restes d’autres alcools si tu veux te bourrer la gueule. Du temps que tu gueules pas. »
C’était un élan de sympathie, ou plutôt de fatigue, certainement de fatigue. La germanique se laissa poser contre le mur attenant à la porte d’entrée pour laisser entrer sa collègue, tout en lâchant encore une fois un long soupire. Qu’est-ce qui l’énervait ? Le fait qu’elle ne soit pas présentable ? Non pas du tout. Le fait qu’elle ne puisse pas se saouler seule ? Non plus. Juste le fait qu’elle ne soit pas morte maintenant. Et le fait qu’en ce jour elle était beaucoup plus sensible que le reste de l’année, comme si son frère n’arrivait pas à quitter son cerveau. Mais avec l’alcool dans le sang, Aya savait très bien qu’elle ne pleurerait pas facilement. Elle avait l’alcool violent après tout. Elle se mettait plus à frapper tout ce qu’il y avait autour d’elle plutôt qu’autre chose. Autre chose qui l’énervait, elle devait penser à où est-ce qu’elle avait posé le fameux carnet et elle en avait aucun souvenir. Elle ne se souvenait même pas l’avoir ouvert sauf pour reconnaître l’écriture de Mi Ran, et rien d’autre. Maintenant, est-ce qu’elle se souvenait d’à quoi il ressemblait ? Pas du tout. Mais elle n’avait pas envie de chercher, puis avec sa cuisse qui saignait encore du morceau de verre qui y était coincé, elle ne voulait pas se traîner dans toute la maison pour finalement se mettre à boiter comme une incapable.
« Qu’est-ce qu’il y a dans ce carnet pour que tu me fasses chier aujourd’hui ? T’aurais pas pu venir demain matin ou je sais pas venir demain au café pour me demander de te le ramener ou autre? Mais non, il a fallu que tu choisisses aujourd’hui. Ca me donne encore plus envie de t’arracher les cordes vocales. »
La germanique fixait du regard la blonde qui était maintenant dans son antre comme si elle allait lui tirer dessus deux secondes plus tard, mais bien heureusement, Aya n’avait plus aucune arme à feu chez elle maintenant. Juste une bombe, mais à usage unique. Mais elle finit par détourner le regard un moment pour repartir vers son grand salon, s’asseoir sur son canapé sans faire attention aux morceaux de verre sur lesquels elle marchait pieds nus comme si de rien était. Elle ne sentait plus vraiment ses jambes à vrai dire, alors ce n’était pas ça qui allait lui faire mal.
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Dim 21 Oct - 2:11
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Tenue ☾☾ C’était peut-être idiot mais le fait d’oublier son carnet était plutôt important pour Mi Ran qui ne se voyait pas passer un moment sans lui. Son besoin de dessiner, les dessins qui se trouvaient à l’intérieur, tout ce qu’elle contenant dans son carnet était important pour elle comme un journal intime. Certes, elle n’avait pas de secret à l’intérieur comme ces petits carnets mais c’était assez urgent pour qu’elle toque à la porte de Aya sans faire exprès. Si elle ne répondait pas, elle avait décidé de ne pas insister, la germanique dormait peut-être et avait le sommeil lourd. Elle espérait vraiment qu’elle n’allait pas la déranger dans son sommeil mais apparemment les astres n’étaient pas avec elle puisque la demoiselle vint lui ouvrir avec une bouteille de vodka en main. Son teint était plutôt gris comme si elle avait déjà trop bu tout en allant mal mais elle ne fit aucune remarque à ce sujet, ayant elle aussi des périodes de déprime de temps en temps où elle n’osait pas déranger quelqu’un pour boire avec. Cependant, là où elle était gênée c’est que son amie ne savait pas où elle avait mis son carnet et ne semblait pas d’humeur à chercher. Super, génial. La blonde avait envie de dire quelque chose à ce propos mais n’en fit rien et proposa même à Aya de boire avec elle. Elle savait que même sans parler, cela faisait du bien d’avoir un soutient émotionnel et vu comme elle savait être muette, la propriétaire des lieux lui proposa alors de rentrer chez elle. Peut-être que, pour une fois, le fait que Mi Ran sache rester à sa place et même se soumettre étaient une bonne chose et que c’était pour cela que la germanique acceptait sa présence parmi elle. Elle entra alors, maltraitant sa lèvre inférieure à l’intérieure de sa bouche tandis qu’elle entendait son amie soupirer. Clairement, la blonde s’imposait dans l’habitation de sa cadette mais elle ne partirait pas pour autant surtout en voyant l’état de la demoiselle. Elle ne pouvait clairement pas la laisser seule pour le moment. La perceuse se tourna pour regarder Aya qui semblait intéressée par ce que contenait ce carnet ou plutôt, voulait savoir ce qui obligeait sa collègue à venir en pleine nuit pour le récupérer. Comment lui expliquer que c’était parce qu’il y avait d’innombrables dessins de la plus jeune. « C’est mon défouloir, j’en ai besoin pour dessiner, déstresser et noter mes idées les plus sombres à l’intérieur. Je ne peux pas m’en séparer une soirée, je n’en ai pas d’autre… » Et elle avait clairement pas les moyens de s’en racheter un autre. Elle devait avoir son carnet sinon, elle risquait d’être vraiment morose ou même péter un vrai câble. En attendant, elles devaient boire toutes les eux. « Allez miss, on doit boire, et je te rappelle que pour les cordes vocales, tu les arracheras un jour ou l’autre. Maintenant, saoulons-nous toutes les deux, ça te va ? Promis, je me tairais si tu le souhaites. »
De toute façon, ce n’est pas comme si, elle ne savait pas se taire ou garder sa bouche fermée pendant un moment.
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Ahn Mi Ran
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Sam 27 Oct - 14:25
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Un carnet sérieusement. Aya pourrait même en rire. Surtout dans un moment pareil, elle n'était pas de bonne humeur, alors elle ne pensait pas au fait qu'elle-même était pareil, voire pire, avec son ordinateur. Son ordinateur avait toute une histoire, toute une utilité, il avait vécu avec elle les pires moments de sa vie, son ordinateur était ce qui contenait le peu de ce qu'elle était avant son frère. Aller fouiller son ordinateur revenait à lire à un gigantesque journal intime, où la séparation entre l'Aya d'avant et l'Aya de maintenant était très visible, et ce côté d'elle, la elle toute gentille, souriante, et même câline, tout était partie. Il ne restait plus rien. Au fond, peu était les personnes qu'elles connaissaient d'avant, et elle préférait que cela reste comme ça. " Tu as changé ", "Tu n'a pas besoin de cette carapace", "Tu peut m'en parler" des mots et rien que des mots qu'elle connaissait par cœur et qu'elle haïssait. Non, elle n'était plus la même parce qu'elle ne voulait plus être la même. Elle n'était pas toujours bien avec celle qu'elle était aujourd'hui, la preuve était visible sur son visage en ce jour, mais elle était assez forte maintenant pour ne pas se briser dès qu'elle perdait quelqu'un de vue, dès qu'elle recevait une insulte, non. Aujourd'hui, Aya était le chasseur, et non pas la proie. Et ce sentiment de supériorité, de peur qu'elle pouvait procurer, elle adorait ça.
Alors au fond, elle comprenait Mi Ran. Mais aujourd'hui, elle ne voulait pas penser aux autres, c'était son jour, et surtout celui de son frère, les autres pouvaient aller se suicider qu'elle pourrait en rire en se disant " Tiens, j'aurais voulu faire pareil ". Mais comme disait la blonde, d'abord l'alcool, ensuite le reste. La germanique qui s'était maintenant assise dans le canapé de son salon leva la bouteille de vodka comme pour inviter "l'intru" à l'accompagner, elle aurait pu boire seule, mais comme il y avait maintenant quelqu'un dans son antre, pourquoi pas boire à deux. Aya espérait juste que l'alcool qu'elle avait déjà dans le sang, plus celui qu'elle allait boire ne la transforme pas en une bourrée triste qui se mettra à pleurer sur l'épaule de sa collègue.
« Bon, on boit où on boit pas? Tu ramènes ton cul ou je dois te frapper pour que tu viennes? On cherchera ton putain de carnet plus tard, j'ai pas envie de penser à où j'ai pu le poser maintenant. »
En fait, elle s'en doutait bien d'où, mais elle avait fermée à clé la porte comme chaque jour, et monter les escaliers pour allait chercher la clé puis redescendre alors que ses jambes n'étaient plus qu'un membre de son corps se comportant comme un flan n'allait pas l'aider. Des verres encore entiers sur sa table basse, Aya en remplit deux entièrement de vodka, peut-être que la brûlure de l'alcool passa dans sa gorge la réveillera un petit peu. Puis la germanique pensa à nouveau aux cordes vocales et tout autres fils bioniques qui était en son invité, et elle ne put s'empêcher de soupirer. Ah, quel beau jour serait celui où enfin Aya aurait le droit d'arracher tout ça. Parce qu'au fond, la blonde aurait été parfaite sans. Elle savait très bien que sans tout ça, elle ne pouvait rien entendre ou même dire un mot, et même si Aya la voyait comme un intrus qui se mêlait des affaires de tout le monde, elle n'avait à l'origine rien contre elle. Elles auraient peut-être même bien pu s'entendre. Mais non. La germanique avait eut dire que toute ça était en elle et maintenant quelques fois par jour, elle avait cette image idyllique d'elle-même retirant tout cela à mains nues.
« Je te demande pas de complètement te taire, sinon tu peux aussi te barrer. Je te demande de pas parler trop fort, j'ai mal à la tête et ta voix m'énerve. »
Même entendre sa propre voix l'énervait à vrai dire.
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