Kurihara Yumi | Sweeter than sweet©

2997 ஜ
Une jeune voix se fait entendre dans le palais blanc, des pleurs, des cris, alors que les parents, dès l'accouchement, sont occupés à se disputer, c'est un petit jeune homme qui porte l'enfant qui vient de naître. Le petit aurait préféré que ses parents ne se disputent pas ici, en public, et qu'ils puissent sortir de ce labyrinthe blanc où les enfants naissaient le plus rapidement possible. Une fois, avait-il réussi à calmer l'enfant qu'il remarqua alors qu'il avait ouvert les yeux qu'il avait quelque chose de spécial : un œil d'une couleur différente que l'autre. On ne pouvait pas le rater, le bébé avait un œil marron presque noir comme la plupart des Asiatiques, comme ses parents, et un œil vert, un vert pétant. C'était très étrange, et pourtant si beau, une merveille de la génétique. Et pourtant ce petit être semblait si faible, tellement faible que le jeune garçon se promit en ce jour-ci de le protéger coûte que coûte.

3000 ஜ
Le calme au sein de la famille n'était jamais revenu. Jour après jour, les parents de famille se disputaient et le jeune homme qui devenait un adolescent protégeait l'enfant de toute cette violence. Cette petite fille avait tout de spécial, en plus de son œil, elle était d'un calme exemplaire, et sa chevelure était blonde platine.

En ce jour, les conflits entre les parents prirent une nouvelle envergure, le cri de la mère se fit entendre, puis plus rien. Quand l'enfant alla voir ce qu'il se passait, sa mère était au sol, se tenant le visage et fixant son mari.

3007 ஜ
L'habitude des enfants de la maison était de se faire petit, de ne rien dire alors qu'il voyait tous les jours leur mère avait des bleus sur le corps, des coquards, et même pire quelquefois, des coupures sur les bras. Mais ils devaient se taire, ne pas attirer l'attention sur eux. Pour une petite fille comme Yumi, c'était compliqué de ne pas attirer l'attention. Il était simplement de sentir son regard sur vous, puis elle était là, brillante face à cette famille sombre.

Cet œil en était la faute. Cet œil était une erreur dès le départ. Une erreur génétique, tout comme sa couleur de cheveux. Aux yeux du père de famille, la petite dernière n'était qu'un ramassis d'erreur. À quoi servait-elle autre que de lui ramener des jolies notes avec de jolis dessins qui finiraient de toute façon à la poubelle ? Ce fut en cette année qu'il commença à battre sa fille, détestant tout ce qu'elle représentait, elle et sa brillance, le fait qu'elle soit unique, tout. Bien que très souvent, son grand-frère était là pour la protéger, elle ne pouvait pas échapper à la violence du père de famille.

3010 ஜ
Son grand-frère, la seule personne de cette maison qui pouvait se tenir contre son père, est parti. Cela fait plusieurs jours que sa petite sœur l'attend au seuil de la porte sans qu'il ne vienne. Elle était maintenant seule devant le grand méchant loup, et comme le conte originel du petit chaperon rouge, rien ne finit d'une belle façon. Mais avec les années, Yumi finit par s'y habituer à cette violence. Les coups ne lui faisaient plus spécialement mal, elle était déjà couverte de blessure, elle se fichait de ce qu'il pouvait lui arriver du temps qu'il lui restait en elle la force de bouger, de danser. La danse avait été sa plus grande fenêtre pour ne pas finir en dépression après le départ de son frère, et elle passait la plupart de son temps à l'extérieur en salle de danse avec ses professeurs et des amis, elle était presque heureuse ainsi.

3014 ஜ
Cela faisait maintenant quatre ans que son grand-frère était parti. Il était probablement mort depuis le temps. Et pour arranger les choses, alors que la jeune blonde commençait à voir la lumière au bout du tunnel en grandissant, à travers les cris habituels de la famille, un gros bruit se fit entendre. C'était le corps inerte de sa mère qui venait de tomber au sol. Quand la jeune fille alla voir si sa mère allait bien, elle le vit bien, il n'y avait plus de pulsations, elle commençait à être froide. Et tout ce que son père lui dit fut " On la jettera dans la déchetterie demain matin". Il venait de tuer sa femme, et il restait blanc, vide.

Le voir porter le corps de sa femme sur son épaule dans un sac noir, comme si ça lui était habituel ne choqua même pas la jeune fille. Elle seule allait pleurer l'absence de sa mère.

3015 ஜ
Si proche de la liberté, la jeune blonde commençait à préparer ses affaires, elle avait découvert également le monde de l'informatique de par un ami, et elle tomba dans du mauvais coté d'Internet, ou le Deep Web comme certains l'appellent, et étonnement de la part d'une jeune fille qui semble douce et innocente comme elle pouvait l'être, elle y trouva toute une passion être les sites pornographiques, de vente d'humains et cultes. Elle y apprit à hacker et contrer les hackers, elle s'y fit même un petit nom, volant régulièrement de l'argent à travers ce biais.

Mais comme jamais rien n'arrive comme on le veut, une personne autrefois proche d'elle décida de vouloir se débarrasser d'elle, de la pousser sur la route, proie de toutes les voitures qui passaient à grande vitesse. Et quand ceci arriva, elle s'en sortit vivante, mais pas entière. Elle qui pensait être incapable de ressentir la douleur sentie sa jambe entière se faire écraser, et même si l'on pense savoir à quoi ressemble cette douleur, c'est impossible de le savoir sans le vivre.

Les minutes suivantes, elle était à l'hôpital en compagnie de plusieurs médecins et de son père et alors qu'elle pensait pouvoir l'entendre lui dire que tout était de sa faute, elle n'entendait plus rien. Ce palais blanc sans son lui semblait encore plus horrible sans pouvoir entendre. Le néant se présentait devant ses yeux.

Après plusieurs opérations, elle fut sauvée de la mort, mais elle ne pouvait toujours pas entendre. Elle arrivait à voir son père qui semblait presque être une bonne personne quand on ne l'entendait pas. Et étonnement pour elle, elle pouvait bouger ses jambes, les deux, mais elle sentait bien que sa jambe droite n'était pas la sienne. Ce monde sans son, sans voix, alors qu'il pouvait paraître horrible pour plusieurs personnes, pour Yumi, ce fut une révélation. Quand elle sortit pour une balade dans le jardin non loin de l'hôpital, elle y découvrit un monde si pur, si beau. Alors avec la voix qu'il lui restait, bien qu'elle ne s'entende pas, elle demanda à récupérer le don de l'ouïe, et c'était partie pour une autre série d'opérations. Ce monde, maintenant qu'elle l'avait vu, elle pouvait s'autoriser à l'entendre de nouveau.

Au réveil, elle entendait à nouveau, mais elle avait quelque chose de différent chez elle. C'était pas seulement instinctif, mais également physique, elle pouvait le sentir. Et en se regardant dans le reflet de son portable, elle y vit l'atrocité, ce qu'il lui avait fait. Son œil vairon, une des choses qu'elle aimait le plus chez elle, disparut. Bien que la jeune femme se plaignait de ce changement, demandant réparation, elle ordonna son père de ne pas payer, elle allait payer, et occasionnellement, les faire payer pour avoir profité de son corps alors qu'elle était inconsciente. Cet œil n'était même pas vraiment fonctionnel, elle avait souvent des problèmes avec, autant qu'un jour, elle refusa de l'utiliser, et adopta son habituel cache-œil afin de cacher la présence de ceux l'ayant charcuté, mais surtout pour qu'elle ne puisse pas se haïr en se regardant jour après jour.

Ces quelques jours sourde lui avaient fait découvrir que le monde était encore malgré tout magnifique, les couleurs, la beauté du ciel, de ce vert, et dans un coup de tête, elle s'inscrivit à l'université pour étudier la photographie et cinématographie.

3018 ஜ
Depuis ce jour, il y a trois ans, Yumi essaie difficilement de reprendre l'habitude de danser avec cette jambe qu'elle ne connaît pas, avec ses tympans qui lui joue parfois des tours et surtout maintenant qu'elle ne s'autorise à voir d'un seul œil. En apprenant que son père avait ordonné ce changement, ordonné à ce que cet œil soit supprimé, mais surtout que cette agence l'avait fait sans lui demander son avis, elle partit le plus rapidement possible de chez elle, avec un argent qu'elle avait gagné d'elle-même, et s'installa dans un appartement qui lui donna le moyen de faire tout ce qu'elle voulait. Avant d'avoir une rancune idiote contre New Life Corp, grâce à toujours son plus grand ami le Deep Web, elle se renseigna sur ce que les rejetés de la société pensait de cette agence, et ce qu'elle lut fut assez pour lui donner l'impression qu'elle avait raison de ne leur faire zéro confiance. Peut-être lui avaient-ils pris son frère il y a si longtemps, mais elle ne préférait pas y penser. Son monde tourne aujourd'hui autour de ses passions, la photographie, la danse, mais surtout du meilleur moyen pour elle d'avoir sa revanche, et si possible, de voir cette agence s'effondrait devant ses yeux.