April prit une grande inspiration avant d’ouvrir les rideaux et de monter sur scène. Elle avait toujours une petite appréhension quand elle montait sur la scène du club de son protecteur. Même si elle faisait ça avec plaisir, même si elle aimait danser devant des personnes, elle avait toujours un peu honte de son corps. Honte de l’horrible cicatrice de son dos, de celle sur son ventre, aujourd’hui caché par sa croix. Elle pouvait dire merci à Hyeong Su pour ça. Mais dès qu’elle se laissait aller, tout ça disparaissait. La honte, la peur du regard. Elle bougeait simplement au rythme de la musique, faisait le show. Elle enlevait des couches, une par une, jouant avec les clients, les aguichants quand il le fallait. Depuis très longtemps plus pudique, cela ne lui faisait rien d’être nue. Elle détestait juste le regard des autres, quand ils jugeaient ses blessures. Mais aujourd’hui n’était pas un jour où on la jugeait, mais plus un jour où on l’admirait.
Elle resta bien vingts minutes sur la scène quand elle le vit. Sur le coup, elle faillit s’arrêter de danser. Purement et simplement. Mais heureusement, son corps savait ce qu’il devait faire et il continua de bouger. Bien vite, ses yeux rencontrèrent ceux de cet homme, ceux d’un homme qu’elle n’avait pas vu depuis presque deux ans. Depuis qu’elle était partie de New Life. Grâce à lui, en partie. Elle ne mit pas longtemps à prendre sa décision April, elle descendit de la scène, toujours sur le rythme de la musique. Ce n’était pas rare que des danseuses face cela, ni même qu’elles jouent avec les clients en s’arrêtant prêt d’eux où on les emmenant dans les salles d’une autre partie du club. Elle prit le temps d’aguicher deux-trois personnes avant d’arriver finalement à sa hauteur.
Les yeux de la blondinette brillaient un peu plus maintenant qu’elle était face à lui. Elle savait qu’il l’avait reconnue. Elle savait qu’elle ne pourrait pas le laisser partir sans lui avoir parlé alors, elle comptait bien régler ce problème. S’asseyant à califourchon sur lui, collant son coeur sans pudeur contre lui, elle approcha sa tête de son cou et remonta tranquillement jusqu’à son oreille.
« Viens avec moi, on va discuter dans un endroit plus tranquille. »
Elle ne lui laissait pas le choix, elle avait besoin de savoir. Savoir comment il allait, s’il ne lui était rien arrivé. Se relavant gracieusement, elle le saisit par son T-Shirt, avant de partir vers les salles plus intimes du club. Son show était terminé et personne ne la ferrait changer d’avis. De toute façon, April n’avait jamais brillé par la longueur de ses shows. Rapidement arrivés devant une porte libre, elle le poussa dans la pièce, sans lui laisser le temps de protester, et aussitôt, elle la ferma à clef, poussant un soupir, le dos adossé à la porte, dès que ce fut fait.
« Tu fais quoi là Aiden ? »
Parce qu’elle ne pensait jamais le revoir. Même si il les avaient aider à s’enfuir quand elle et Seiki l’avait voulu, elle avait toujours eu peur qu’il les vendent. Même aujourd’hui, maintenant qu’elle l’avait en face d’elle, elle n’était pas prête à lui donner sa confiance. Il pouvait toujours la vendre.
« Tu vas rien dire sur moi ? »
La survie avant tout.
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Ven 12 Oct - 19:08
Des retrouvailles au
goût amer
Aujourd'hui était un de ces soirs où juste rien n'allait. Personne de libre pour aller boire un verre, écrire ne lui semblait pas naturel, et même rester chez lui pour jouer tranquillement de la guitare ne réussissait pas à combler ce petit manque en lui. Pas besoin d'expliquer quel manque. Après tout, Aiden restait un homme avec des besoins, mais aujourd'hui, l'idée de payer autant pour une nuit ne lui donnait pas vraiment envie non plus. Peut-être que de juste regarder suffirait. Au fond, il savait que non, mais on pouvait espérer dans la vie. C'était donc plutôt simple pour lui, il connaissait bien le chemin à force, ses jambes y allaient toutes seules parfois alors qu'il ne regardait même pas où il allait, c'était comme si c'était son destin d'y aller certains soirs. C'était tout simplement quelque chose du quotidien, il en était même venu à connaître certains habitués, et certaines personnes travaillant dans le coin : Qujing était assez cosy quand on y réfléchissait. Ce quartier lui rappelait son enfance dans la violence et pourtant le silence, enfin, c'était comme une version un peu plus sûr et moins violente ainsi que miniature de Paradise. Et pourtant, il savait qu'il n'était pas chez lui. Il le sentait, les regards, les mots, heureusement que cela venait que du quartier sinon il aurait été réglé le problème de la seule façon qu'il connaissait. Quoi ? La violence n'est pas la solution ? Ca l'était chez lui. Alors pourquoi ça ne le serait pas autour de lui ? Enfin, il était arrivé au club qu'il avait commencé à fréquenter certains soirs, c'était son go-to quand il avait besoin d'un coup simple et rapide ou juste s'il voulait voir les nombreuses façons de bouger d'un beau corps.
Il avait pris place pour les shows de la soirée, prêt à y passer la soirée avec quelques verres d'alcool offert par la maison pour les clients qui venait souvent. Il y avait des jours où Aiden était plus "excité" que ça, et ces jours-là, il n'hésitait pas à dépasser son argent, mais là, il ne savait pas comment il allait être en fin de mois. S'il pouvait éviter le plus de jour au sein du QG de cette agence qu'il "aimait tant", il le ferait. Non, il n'était pas là pour se trouver un coup ce soir, mais juste pour admirer. Assis dans un fauteuil, un verre d'alcool à la main, il avait presque l'air d'un homme assez riche, mais non, il était totalement dans la normale, voir même dans la moyenne pauvre, un simple homme qui était là pour sa distraction du soir. Et la soirée commença plutôt bien, il reconnaissait même le visage de certaines strip-teaseuse qui passait sur scène, et c'était un sourire aux coins de lèvres qu'il les regardait, détaillant chaque partie de leur corps. Il y avait cette chose dans un corps féminin qu'il appréciait particulièrement, chose qu'il n'arrivait jamais à réellement identifier, mais c'était cette chose-là qui l'attirait tant, tout comme il pouvait voir la beauté d'un corps masculin.
Une après l'autre, des têtes familières faisaient leur show quotidien et tout se passait comme prévu. Enfin, ça, c'est ce qu'il pensait. Car à la minute où il releva les yeux vers la scène, il n'eut aucun problème à se rappeler de ce visage. Ce visage qui était pour lui encore si jeune, il ne devrait pas le voir ici. Ses yeux étaient fixés sur elle, et pourtant pas de la même façon que les autres, non : elle, il la connaissait. Ses yeux clignèrent tout seul comme pour ajuster sa vue, peut-être qu'il avait développé une forme de maladie déformant sa vue, ou alors qu'il était déjà bourré, mais non, c'était bien elle. Au moment où leurs regards se croisèrent, ce regard, il n'y avait plus le moindre doute. Alors il avait tout ça, il avait risqué sa vie, pour ça ? Puis... Ca ne lui semblait pas saint de la voir comme ça, à moitié nue devant lui. Il la voyait comme un enfant, comme une petite princesse, pas comme ça. Il aurait voulu se pincer pour vérifier qu'il ne rêvait pas, se foutre une baffe si se pincer ne suffisait pas, mais non, c'était bien la petite blonde qu'il avait aidé à faire sortir de l'enfer qu'était d'être vendu à New Life Corp. En la voyant descendre et se diriger vers lui, il n'y avait vraiment aucun doute, elle aussi l'avait reconnu et il n'était pas prêt à la voir comme ça, assise sur lui alors qu'il la voyait encore comme une enfant. Il s'était même recompter les années pour vérifier son âge, et même si de son âge elle était majeur, donc dans ses droits de faire ce métier, c'était assez difficile pour lui. Il avait ce sourire en coin de lèvre pour cacher tout ça, mais à l'intérieur, son cerveau était en ébullition, se demandant "Mais pourquoi ça arrive ?".
Puis elle était devenue entreprenante depuis le temps la petite. Bien qu'il savait très bien que pour une fois "parler" voulait bien dire sa définition originale, il avait toutes ses idées dans sa tête, toutes ses pensées, et rien de tout ça lui semblait saint. Aiden était loin d'être chrétien comme sa famille, mais là même pour lui, c'était limite. Après, il avait bien compris qu'il devait agir comme si de rien était devant les autres personnes dans le club, une fois seuls, ils pourront s'expliquer. Mais avant ça, bien qu'il entendait les paroles de la jeune blonde, Aiden retira sa veste et lui tendit, il fallait cacher un peu ça pour qu'il réussisse à se concentrer.
« Je t'aurai bien demandé qu'est-ce que toi, tu fous là. Et habille toi un peu, c'est perturbant. »
Il n'était pas timide, vraiment pas, mais il n'arrivait pas à la voir comme une femme, et comment dire... Les enfants, c'est pas son trip. Elle avait beau avoir un corps qui prêtait à penser d'elle comme une femme, marqué par la vie, pour lui ce visage n'était encore que celui d'un enfant.
« C'est si bizarre que ça pour un homme de mon âge de venir voir des femmes nues pour s'amuser ? Et non, je suis pas là sous la demande des autres. J'étais là pour un petit coup, mais je t'avoue que là, l'envie est passée. »
Néant, plus rien. À vrai dire en la voyant devant lui, il craignait un peu qu'elle demande pour son copain, qui n'était pas son copain, mais c'était plus simple pour lui de s'en souvenir comme ça, et... Il ne préférait pas qu'elle soit au courant de son état.
Je ne pensais juste pas te retrouver ici. Il faut croire que la petite que je connaissais n'existe plus.
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Mar 16 Oct - 22:21
Des retrouvailles au goût amer
Aiden & April
April aurait pu s’arrêter en reconnaissant ce visage. Paniquer aussi, et tout abandonner. Mais elle n’avait rien fait de tout ça, bien au contraire. Elle avait foncé vers Aiden presque à la minute où elle l’avait reconnu avant de le traîner vers les chambres mises à la disposition des clients. Les autres auraient qu’à se dire que c’était un cadeau de la maison. Elle l’avait presque poussé dans une des premières pièces libres de ce côté-ci avant de le harceler de questions. Mais à défaut d’avoir une réponse immédiate, elle eut le droit à l’ajout d’un vêtement sur ses épaules. Elle ne put s’en empêcher, elle roula des yeux.
« Mon métier c’est de me déshabiller, je vois pas pourquoi ça te perturbes si tu es là. »
Non mais vraiment ! Il allait pas lui faire croire qu’il était entré ici par hasard, sans arrières-pensées. Elle n’était plus naïve April. Loin de la même. La vie l’avait trop malmenée pour ça. Soupirant, elle quitta finalement la porte pour s’asseoir en tailleur sur le lit de la pièce. Ce serait plus confortable que de rester debout.
« Ils me cherchent toujours ? T’es pas venu pour le vendre hein ? »
Elle ne pouvait pas s’en empêcher. La peur de retomber dans cet enfer la paralysait presque. Même si elle doutait beaucoup qu’Aiden soit du genre à mentir, elle se méfiait. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était il y a deux ans quand elle était partie et que Sei…
« Est-ce que Seiki est vivant ? Tu dois le savoir toi ! »
Elle n’avait pas put s’en empêcher. À la pensée d’avoir une réponse, après tout ce temps à se tarauder, il avait fallu qu’elle demande. La brutalité et le besoin de s’asseoir l’avait fait se relever et la veste mise gentiment sur ses épaules gisait maintenant sur le lit. Mais elle devait savoir. C’était impérieux, vital. Depuis deux ans, elle pensait Seiki mort, à la rigueur disparut. Elle s’en voulait mais sans certitudes. Sans certitudes impossible d’oublier et même si sa vie était bien meilleure depuis qu’elle vivait chez cette mafia, ce point noir restait.
« S’il te plait… J’ai besoin de savoir. »
La voix de la blond était presque suppliante alors qu’elle regardait Aiden, cherchant le moindre signe sur son visage. Elle en tremblait presque mais elle le voulait. Une réponse claire pour enfin savoir. Pour que son coeur arrête d’espérer en vain le retour de celui qui avait été sa seule famille. Mais le visage du jeune homme était imperturbable, illisible. Ce n’était pas comme avec un ordinateur où il suffisait de faire certaines manipulations pour trouver. Aiden était vivant, il réfléchissait. Mais elle savait que ce serait bien le seul à ne jamais lui mentir. Il ne l'avait jamais fait alors qu’elle vivait l’enfer, pourquoi commencerait-il aujourd'hui ?
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Ven 19 Oct - 20:43
Des retrouvailles au
goût amer
Quoi ? Je le répète, il n'aime pas les enfants. Alors non, voir la poitrine nue d'un enfant ne lui était pas plaisant. Même si celle-ci était quand même développée, non. Même si elle avait aussi quelque chose de beau derrière, non. Puis il aimait aussi les belles chevelures blondes, mais non. Juste non. C'était un bébé, un enfant, une gamine, c'était perturbant pour lui. C'était comme si d'un coup, on lui demandait d'aimer les enfants d'une façon romantique, voire sexuelle. Et rien que cette pensée lui donnait des maux de ventre. Heureusement que celle-ci, même après s'être plainte, avait fait comme il avait demandé et mis sa veste sur ses épaules. Ce n'était pas grand chose, mais avec quelque chose sur le corps, Aiden ne se sentait pas aussi sale en la regardant. Puis ça lui permettait de se concentrer sur son visage seulement et pas toutes les autres distractions du bas. Par contre, ses questions le mettait toujours en mauvaise pose. Par pur travail, Aiden aurait déjà dû prévenir l'agence de la présence de la jeune blonde, mais étant donné qu'il l'avait lui-même aidé à sortir, il n'allait pas la renvoyer là-bas, ça aurait été beaucoup de temps et de sacrifice pour rien.
Mais avant qu'il ne puisse répondre, la question qu'il redouta le plus fit surface. Ce mec. Il savait très bien ce qu'il était devenu, et il ne préférait pas rester autour. Un pantin, une poupée, c'était assez triste à voir en sachant qu'il n'était pas du tout ainsi avant. Le fait que la blonde se soit levé si brutalement fit tomber la veste de ses épaules, et pour ceci, mais aussi pour éviter son regard, Aiden préféra tourner la tête. Il n'était pas du genre à mentir de base, enfin, pas au personne qu'il appréciait vraiment, mais pour une fois, il allait devoir briser sa règle. Un long soupire s'échappa de ses lèvres alors qu'il passa sa main dans son cou, la tête légèrement basse. Comment pouvait-il lui dire ça après tout ? " Ouais non ton copain, il existe plus vraiment, tu sais, ils ont presque tout supprimé côté mémoire, même pas sûr qu'il se souvienne de son nom" mais oui comme ça elle allait le maudire de n'avoir rien fait ? Comme ça, elle allait se mettre à pleurer comme une madeleine ? Comme ça, elle aura eu une Belle et Bonne journée ? Mais oui mais oui... Aiden n'est pas le meilleur pour réconforter les personnes, il aime les savoir heureuses, libres, et souriantes, mais ça ne voulait pas dire qu'il est doué pour le réconfort. Alors il opta pour la manière la moins honnête, mais c'était surtout pour la protéger de tout ça.
« Alors d'un, non, je suis pas là pour te vendre ou autre, je sais que je roule pas sur l'or, mais étant donné qui je suis ça marchera pas et en plus, j'en ai zéro envie. De deux, ton copain, je sais pas où il est. Je ne sais pas ce qu'il fait ou même s'il est vivant. »
Et voilà la façon la plus naturelle de mentir. Essayer de ne pas blesser la personne en face. Il ne put s'empêcher malgré tout de regarder la salle autour d'eux, cherchant désespérément un moyen de fuir le sujet, mais aussi si possible de l'éloigner de lui. Parce que là, ça devenait difficile pour lui de continuer à la voir comme ça, il lui aurait tourné le dos s'il pouvait. Mais non, bien sûr que non, ça serait bien trop bizarre, surtout en sachant que ce n'était pas la première fois qu'Aiden était venu ici, des femmes nues dans sa vie, il en a vu plusieurs fois.
« Sinon on peut parler de ça ici ? Y a pas de caméra, de gens qui surveille ? On a pas à simuler ou autre, on est tranquille ? » Non pas qu'il voulait simuler, parce que non, il ne voulait VRAIMENT pas ça. Même avec tout l'effort du monde, il était plutôt sûr qu'au moment même où il avait posé les yeux sur la petite, sa libido était partie en courant avec son cerveau. Et d'un côté tant mieux, parce qu'en parlant de son cerveau, ses pensées étaient remplies de " Arrêtes de regarder " et " Fuis, barre toi, loin " sans cesse ainsi qu'une dégringolade de " Putain ". Il ne se sentait vraiment pas à l'aise pour dire court, et c'était plutôt rare de le voir ainsi.
Je ne pensais juste pas te retrouver ici. Il faut croire que la petite que je connaissais n'existe plus.
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Sam 20 Oct - 23:15
Des retrouvailles au goût amer
Aiden & April
April n’avait put s’en empêcher, il avait fallut que ces questions sortent. Elle la tuait, pour certaines de puis trop longtemps. La peur d’être retrouver, elle était capable de vivre avec maintenant. Mais celle de ne pas savoir ce qui était arrivée à Seiki, beaucoup moins. C’est sûrement pour ça qu’elle réagit aussi fortement quand elle posa la question à l’homme en face d’elle, ne prenant pas garde au ton de sa voix, ni à la veste qui tombait de ses épaules. Elle voulait juste savoir. Enfin avoir une réponse à cette pensée qui la torturait depuis deux ans.
Mais dès qu’elle vit Aiden tourné la tête, elle s’attendit au pire. La blonde avait beau être préparée, s’être blindée psychologiquement, il y a des choses qu’on n’ai jamais prêt à entendre et au fond d’elle, elle sentait que les mots qui allaient suivre ne seraient pas agréables.
Elle avait visé dans le mille, même si une part d’elle était rassurée. Aiden ne la vendrait pas. Mais il ne savait pas où était Seiki et le pensait même mort. Rien d’autre. April, elle sentit son cœur se déchirer et si on faisait un peu attention, on pouvait voir sa respiration un peu plus anarchique et ses poings serrés à presque en saigner. Elle s’était préparée à l’idée, sauf que l’entendre, c’était bien plus dur.
« Tu mens… Dit moi que tu mens... »
Elle chuchotait ces quelques mots, pour elle, perdue. Elle n’entendit qu’à peine ce que prononça le plus vieux après, trop perdue dans les multiples pensées qui tourbillonnaient dans sa tête. Elle avait du mal à se concentrer et sentait presque le sol se dérober de sous ses pieds. Un peu confuse, elle s’assit sur le lit, regardant dans le vide. Mais dès qu’elle entendit des bruits de pas, elle tira Aiden sur le lit, s’asseyant à califourchon sur lui. Il y avait une chose à laquelle elle faisait attention : la réputation du patron de l’établissement, celui qui l’avait recueilli. Posant un doigt sur la bouche du plus vieux, elle attendit que le bruit des talons s’éloignent avant de respirer un peu plus.
« Désolé, si on peut parler sans problème, si quelqu’un entend ou entre, je suis mal. »
Elle n’était que peu appréciée par ses collègues, considérée comme la chouchoute du patron, de part son lien avec. Même si fictif, les autres le pensaient réels et elles ne cherchaient qu’une occasion pour la mettre dans la panade. Alors, même en parlant avec Aiden, April se tenait prête.
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Ven 26 Oct - 22:39
Des retrouvailles au
goût amer
Voilà, il le savait bien. Comment être de bonne humeur en entendant que celui qui était important pour vous, parce qu'Aiden n'était pas idiot à ce point, il savait que ce mec - comme il dit - était important pour la petite devant lui. C'était aussi dans la nature d'Aiden de ne pas aimer voir quelqu'un de triste, il acceptait sa propre tristesse, mais celle des autres lui était difficile à supporter. Très souvent, ceci lui avait attiré des problèmes. La blonde avait l'air détruite de cette nouvelle, et peut-être que si elle avait quelques affaires sur elle, il l'aurait pris dans ses bras. Seulement, il n'était pas prêt pour la suite, surtout mentalement.
Il n'eut même pas le temps de dire le moindre mot qu'il fut surpris par la blonde qui le jeta rapidement sur le lit et s'assit juste au-dessus de lui, comme si tout d'un coup, il fallait simuler. Sauf que simuler n'était pas le fort d'Aiden. Particulièrement dans cette position. Il resta silencieux malgré tout, écoutant la blonde afin que son cerveau s'autorise une pause pour comprendre que non, tout allait bien, rien n'allait se passer. Parce que même si certains hommes pouvaient être heureux d'une image d'une belle jeune femme entièrement nue sur eux comme ça, le jeune Canadien ne voyait encore une fois qu'une tête de bébé sur un corps de femme. Et ça... Son cerveau n'arrivait pas à le comprendre. C'était comme s'il devenait schizophrène entre des réactions normales de son corps et celle de son cerveau qui lui crier " HELP HELP HELP, GET OUT GET OUT, GET THE FUCK OUT" depuis moins d'une minute. Il comprenait malgré tout pourquoi sa petite princesse avait agit de la sorte, mais... Rien de tout ça ne donnait un résultat normal chez lui. Alors que certains hommes auraient été enchantés par cette vue, lui était plus sur la défense. Puis qui sait, peut-être qu'elle lui en voulait de n'avoir rien fait pour aider son ami et qu'elle allait l'étrangler là.
« Dis-moi que ça va en restait là. Parce qu'autant moi, j'y suis pas prêt d'un niveau mental, autant le petit est pas prêt non plus. »
Non, il n'allait pas dire ça d'une façon plus direct. Pas avec elle. C'était un enfant, une quelconque censure était demandée. Et pourtant, il eut le reflex de poser ses mains sur les cuisses de la blonde, comme habitué de la position, peut-être parce qu'il l'était vraiment. Il mit un temps à s'en rendre compte, et retira rapidement ses mains pour les placer derrière sa tête comme coussin en lâchant un long soupire. Ce n'était pas la soirée à laquelle il avait pensé. Est-ce une bonne soirée au moins ?
« Non sérieusement, parce que même en essayant du mieux possible, je peux pas. Pas avec toi. »
Et quand il disait, pas avec elle, c'était vraiment comme un tue l'envie. Non pas qu'il ne voyait pas une certaine beauté en elle, ou même en quoi certaines personnes pouvaient la trouver attirante, mais il voyait sur ce visage une vraie petite bouille encore toute propre et innocente, toute pure alors qu'à mon avis, elle ne l'avait plus depuis un moment. Mais ça, Aiden préférait ne pas se l'imaginer. La voir ici, c'était un petit peu se dire que même s'il avait réussi à la faire sortir de son enfer, il l'avait jeté dans les gueules de gros pervers qui ne voulait que l'utiliser. Non. C'était une princesse et non pas une femme à ses yeux. À part s'il avait un truc pour les princesses, les enfants, ou les poupées, faire quoi que ce soit pour le moment serait impossible avant qu'elle ne lui fasse changer d'avis sur elle. Et ça, ça allait être difficile.
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Sam 27 Oct - 14:25
Des retrouvailles au goût amer
Aiden & April
April n’était restée que peu de temps sous le choc. Pas le temps de verser une larme, pas le temps de réellement réalisé ce que venait de lui apprendre Aiden. Elle avait juste eu peur, en entendant des bruits de pas qu’on tente d’ouvrir la porte, pour s’assurer qu’elle fasse bien son boulot. Elle ne voulait pas attirer de tort à Natsuki, ni à Aiden au fond, mais elle savait ses collègues durs avec elle. Il suffisait d’un rien et hop, elle se ferait haïr. Déjà que ses horaires arrangés et son absence évidente de clients faisait jaser…
Heureusement, personne n’ouvrit la porte et elle put se détendre un peu, bien que restant assise sur le plus vieux. Au cas où. Mais ses yeux se rétrécissent un peu en l’attendant. Elle savait qu’elle n’était pas la plus agréable à regarder, notamment à cause de son manque de forme et des cicatrices qui traînait de ça et là sur son corps mais quand même.
« Merci, c’est vraiment gentil de savoir qu’on est repoussante. »
Oui, elle le prenait un peu mal. Beaucoup même. Quand en plus, Aiden en rajouta une couche, lui disant qu’avec elle, il ne pourrait rien faire, elle ne put empêcher une moue de peine de s’inscrire sur son visage. En plus de lui apprendre que Seiki était mort, il la trouvait déroutante. Elle aurait peut-être mieux fait de crever dans cette ruelle, plutôt que Natsuki la sauve ? Au moins, il ne se sentirait pas mal en la voyant.
Descendant de ses hanches, elle s’assoit sur le bout de lit, silencieuse. À vrai dire, elle ne sait pas vraiment quoi répondre au mot du plus vieux.
« Si quelqu’un rentre, on sera bien obligé. J’ai pas envie de me retrouver en territoire hostile. »
Sinon, elle était bonne pour ne plus sortir de sa chambre et de sa pièce de gaming. Elle avait bien une collègue, adorable, mais pour la dizaine qui ne la supportait pas à cause de sa fausse identité… Soupirant, elle ramène ses jambes contre elle, tournant la tête vers le plus vieux, après l’avoir posée sur ses genoux. « Tu as pas eu d’ennuis ? Après qu’on soit partit ? »
April savait qu’elle et Seiki avait été les derniers qu’Aiden aidait à s’enfuir. Mais elle s’était toujours inquiétée pour lui, à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose par leur faute.
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Lun 29 Oct - 13:52
Des retrouvailles au
goût amer
Alors c'était pas du tout ce qu'il voulait dire. Pas du tout même. Aiden n'est pas le genre d'homme à aller dire ouvertement, même implicitement " T'es moche donc non ". Surtout pour celle qu'il voyait comme sa petite princesse. Mais ce n'était pas nouveau, il n'avait jamais été doué avec les mots, toujours trop crus ou pas assez clairs. Essayez de le comprendre un peu, s'il ne connaissait pas son âge, il lui aurait encore donné 17 ans, pour certaines personnes " ça va c'est que 5 ans d'écart " pour lui non. Qu'elle ait 19 ans ou 17, c'était une princesse pas une femme. Les princesses étaient faites pour être protégées, pas pour se les faire. Après, il y avait les femmes qui se comportaient comme des princesses et là, c'était différent. Celles-là, Aiden préférait en rester loin. Elles en demandent encore et encore puis vous êtes jamais assez bon pour elles alors qu'elles grimpent aux rideaux presque chaque soir. Trop compliquées. Mais avec un boulot pareil, il se doutait qu'elle ne fût pas une de ses princesses. C'était dommage d'un sens. Elle aurait fait un tonnerre en sugar baby.
« C'est pas ce que je voulais dire Hae... »
Il s'arrêta un moment. Il était assez idiot, mais pas à ce point. Il savait très bien qu'elle n'avait pas pu garder son nom depuis le temps. Il soupira longuement, regardant ailleurs. Comment il devait l'appeler si son prénom était interdit ?
« Comment la nouvelle mademoiselle se prénomme ? Que je fasse pas une connerie en t'appelant par ton prénom partout. »
Au moins il le savait. Mais justement, il allait avoir du mal à l'appeler par son nouveau nom, pour lui, c'était inscrit sur son visage et dans sa mémoire, mais il allait faire de son mieux pour ne pas faire une grosse gaffe. Vivre en faisant attention, il y était habitué. En la voyant enfin descendre de cette position qui, même s'il y était plutôt habitué, restait assez gênante avec elle, Aiden put enfin s'autoriser à respirer, et même à s'asseoir, le dos contre la tête de lit. Vraiment, ce n'était pas ce qu'il avait espéré pour elle, mais si elle n'avait aucun problème avec ce métier, pourquoi pas. Puis c'est vrai qu'elle devait rester caché, NLC était partout après tout, il en était la preuve vivante. Par contre, savoir que si quelqu'un entrait, il était obligé de se forcer, ce n'était pas dans les habitudes du Canadien. Autant d'être observé que de se forcer. Il roula alors des yeux, dans quelle merde il s'était foutu encore une fois ? Il n'aurait pas pu juste se coucher en se disant " C'est pas grave au pire, j'attendrais demain et je demanderai à Mi Ran si elle est libre " mais non. Monsieur avait été gourmand.
« Mais tu comprends pas. C'est pas mon boulot moi, je peux pas m'exciter sur commande. »
Pour lui, sa phrase semblait si simple et normale. Mais elle pouvait être blessante aux yeux de tellement de personnes du métier de la prostitution. Y avait-il réfléchi ? Non. Pas du tout.
« J'en ai eu. Disons que si j'essaie de faire sortir quelqu'un d'autre, je suis plutôt sûr qu'ils vont m'abattre. Alors j'essaie de rester calme récemment. D'obéir même si ça me fait chier. »
Et il ne mentait pas en disant ça. Il avait presque constamment quelqu'un sur le dos pour le surveiller à l'intérieur du QG depuis cet incident. Mais il restait heureux de savoir qu'il avait en quelque sorte aidait quelqu'un. Lui était foutu de toute façon.
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Jeu 1 Nov - 1:53
Des retrouvailles au goût amer
Aiden & April
April ne boudait pas. Non, elle n’était pas assez enfantine pour ça. Mais elle était blessée, ça oui. C’est qu’elle prenait le commentaire du blond comme si elle était repoussante, ce qui ne l’aiderait pas à accepter son corps couverts des marques de New Life et de ses expériences. S’étant éloigné du jeune homme, elle le regardait de biais, la tête posée sur ses genoux qu’elle maintenaient contre elle. Elle vit bien qu’il tentait de se justifier, mais la fin de sa phrase la fit tiquer un peu et relever la tête. Heureusement qu’il c’était arrêté à temps. Elle ne voulait pas être retrouver pour une erreur comme ça. Pas après deux ans de liberté.
« C’est April. Nakamura April. »
Nuls doutes qu’il ferrait surement le rapprochement avec Natsuki, de qui elle était sensée être la demi-sœur. Il suffisait de connaître un peu l’homme pour ça. Une couverture en béton, un passé de maladie – complètement faux – qui expliquait sa récente apparition dans la vie du mafieux comme son apparition dans le monde de la prostitution. Même si en réalité, elle n’avait eu qu’un ou deux rapports dans le cadre de son boulot.
La blonde ne peut s’empêcher de rouler des yeux en entendant les mots du plus vieux. On dirait un prude à l’entendre, elle n’était pas en sucre non plus.
« C’est bon, je te demande pas de me la mettre non plus, juste de m’embrasser au besoin. »
Oups… Elle avait peut-être été un peu trop crûe ? Mais en même temps, elle ne faisait que dire la vérité. La blonde savait que son métier était loin d’être le meilleur mais certaines ici n’avait pas eu le choix ou pas eue de quoi penser à d’autres opportunités. Donc bon, c’était un peu dégradant pour elles ce qu’il venait de dire.
Soupirant, lassée par la conversation, April finit par s’asseoir en tailleurs sur le lit, se positionnant face à l’agent. Malgré les mots qui viennent de s’échanger, elle peut comprendre au fond. Il l’avait aidée à s’enfuir et au final, il la retrouvait dans un lieu comme ça… Il avait prit des risques pour elle.
« Je suis désolé… J’aurais aimé que tu n’ai pas à subir ça. »
Elle savait ce que c’était que de vivre en faisant attention à ses moindres faits et gestes, à ses moindres paroles. Ça faisait deux ans que ça duraient et même si elle devenait un peu moins prudente, la peur de revivre l’enfer l’aidait à ne pas faire de gaffes. Enfin, elle l’espérait. Elle pouvait sentir l’agacement dans la voix du plus vieux, agacement qu’elle comprenait. Qui aimerait être fliqué nuit et jour ? Pas étonnant qu’il vienne se détresser dans ce lieu de débauche.
Mais entendant un bruit de pas se rapprochant de leur chambre, April ne réfléchit pas plus pour sauter sur le blond et poser ses lèvres sur les siennes. Elle entendait déjà la poignée de la porte tournée, elle ne voulait pas attirer de problèmes à Aiden ni à elle. Alors quitte à faire semblant, autant que ça ne soit qu’avec un simple baiser.