Nous sommes un jeudi vers huit heures, à l'université. Dans les couloirs, des étudiants se pavanent, vont à leur premier cours ou squattent sur le sol en attendant leur prochaine occupation scolaire.
Alors que mon front commence à trouver refuge contre mon casier, une voix vient rattraper ma conscience pour la ramener sur Terre. Je n'aurais même pas le besoin de regarder la personne pour connaître son identité, je connais sa voix. Han Ah, un étudiant comme moi qui fait parti aussi des Army. Cette dernière information n'est sue que par les membres de ce groupe qui se lève contre la New Life Corporation. Étant moi-même un intégré, ma position est cachée de tous pour éviter de terminer en taule ou même de finir la corde au cou.
Le visage relevé avec une force sur-humaine selon moi, je regarde mon voisin qui, contrairement à moi, semble très matinal et énergétique. Je donnerai cher pour avoir l'énergie qu'il possède. Et c'est lui qui me dit que je suis matinal, alors que si je le pouvais, je traînerai avec moi mon lit pour m'écrouler à tout instant dedans. Han Ah n'a aucune cerne, il a ce visage parfait qui ferait rêver plus d'une fille dans cette université. Il a une peau si parfaite, quelle donne l'impression d'être photoshopée.
Je lui réponds par un simple mouvement de sourcil allant du haut vers le bas. Je ne sais quoi lui rétorquer d'autres puisque je ne suis vraiment pas certain d'être le plus matinal d'entre nous deux. Mon visage se balance sur le côté pour tirer sur les muscles dérangés.
« Si je pouvais avoir un autre look, crois-moi, je l'adopterai. »Un soupire s'échappe de mes lèvres que je n'ai pas eues le temps d'hydrater avec un baume depuis hier. Effectivement, j'ai travaillé pour le groupe et sur un code bien spécifique. Il n'en était pas particulièrement très passionnant et excitant, mais c'était une tâche que je devais absolument réaliser. Le devoir m'avait appelé et je devais y répondre.
J'ouvre mon casier et regarde tout autour de nous. Quelqu'un, aurait-il pu l'entendre ? Des gens, sont-ils dans les parages pour nous écouter ? D'après ma quête visuelle, je ne vois personne dans notre périmètre et celles qui passent ne s'attardent pas sur notre sujet. Toutefois, il faut savoir rester prudent.
« Oui et c'était pas une partie de plaisir. »Dis-je en échangeant quelques bouquins de mon sac au casier. Une fois la mise à jour terminée, je referme le tout pour me retourner vers Han Ah. Mes yeux le scrutent de haut en bas et comme toujours, ce garçon est bien habillé. À chaque fois, je me dis qu'il aurait dû se lancer dans la mode. Avec sa précaution pour le sens du détail, il aurait pu avoir un grand avenir dans ce domaine. Bon, je ne suis pas un expert dedans, donc ce n'est que mon jugement.
Le sac maintenu sur une épaule, j'avance avec le garçon le long du couloir. Au fur et à mesure que je fais un pas devant l'autre, je guette les alentours. Il serait une énorme catastrophe si je croisais mon frère. En me voyant accompagné, il pourrait très bien me foutre la honte devant Han Ah ou tenter de le faire fuir.
La relation que j'entretiens avec mon frère est particulière et unique. Nous sommes très proches l'un de l'autre et très dépendants de chacun. Sans mon grand-frère, je ne pourrais plus supporter de vivre. Nous avons presque tout fait ensemble et je m'imagine que nous mourrons ainsi.
Le regard très furtif à chaque personne qui entre dans mon champ de vision, j'interpelle celui qui me suit de près.
« Tu es prêt pour travailler aujourd'hui ? »Je m'arrête un instant voyant que j'avais peut-être pris trop d'avance sur la marche. Je ne sais pas s'il a entendu ma question, alors je préfère la lui répéter.
« Tu es prêt pour travailler aujourd'hui ? »J'ajuste mon sac sur mon épaule. À plusieurs reprises, je me tortille sur moi-même à cause de la fatigue. D'un air suspicieux et cachottier, mes prunelles pourchassent les horizons.
« On va dans un endroit plus calme peut-être ? »Je n'aimais pas trop traîner avec quelqu'un du même groupe que moi (Army), peur qu'une étiquette vienne ne se coller à notre front et qui dévoile notre identité. C'est stupide, mais je suis très méfiant. Et encore une fois, je ne veux pas que Toru nous voit.