Non, tu ne peux pas me renier. |Pv Nam Su |

Est-ce que j’avais rêvé de tranquillité ? Évidemment !! Comment ne pas rêver à une-t-elle chose, d'une quand on me connaît et de deux, quand pour une fois, on n’a pas cours. Ou même que l’on ne doit pas étudier. Chose extrêmement rare en médecine, je vous le rappel. Sans oublier que pour une fois, aucun client ne m’a contacté. Alors oui, oui, je rêvais de silence et de mon lit. J’avais d’ailleurs parfaitement entamé ma journée en ne me levant pas. Malheureusement pour moi une petite grenouille sautant trop pleine de joie, c’est finalement manifesté devant ma porte, me forçant à abandonner ma solitude tant rêvé.

Izzy ou plus communément appelé Zizi, une créature qui hante ma vie depuis de nombreuse années maintenant à visiblement eu la bonne … ou la mauvaise idée de me rendre visite. Vu le nombre de jours que je ne l’avais pas revu, j’aurais dû me douter qu’il allait finir par popper à nouveau dans ma vie comme le jour de notre rencontre. Comme ce jour-là, ma tête doit d’ailleurs, en dire long sur mon envie de rester seul dans mon coin. Seulement, c’est le genre de chose qui n’arrête pas cette créature magique aussi rayonnante que le soleil.

-« Moi rire ? Tu es sûr que tu n’es pas tombé sur la tête. Lançais-je complètement neutre, en sa direction, tout en avançant vers la pièce principale de mon appartement. Dommage pour moi, ma colocataire n’étant pas là, je ne pourrais pas m’en servir pour faire oublier à mon ami la raison de sa venue. Et puis, pourquoi tu ne me l’as pas envoyé, tout simplement, si tu étais si pressé de me montrer ce …. Chef-d’œuvre ? »

Pourquoi ? Hoooo ça, je connais la réponse sans même qui me le dise. Connaissant mon ainé, il a simplement eu la bonne idée de vouloir me faire sortir de ma grotte comme à son accoutumé. Sa petite moue idiote m’indique d’ailleurs assez facilement, qu’il est bien déterminé à me faire sortir de ma morosité coutumière. Haaa celui-là franchement, il a de la chance que je l’apprécie autant. Le laissant donc s’installer à sa guise, sans protester d’avantage sur sa présence, je place momentanément mes mains bien hautes au-dessus de ma tête, pour étirer tous mes muscles encore engourdie par ma matinée dans mon lit.

-« Papa va plutôt m’emmerder comme à son accoutumé. »

Répondis-je du tac au tac, tandis que mon ami cherche déjà dans son téléphone après le sain Grâle. Fort heureusement pour moi Izzy, me connais suffisamment bien que pour savoir que, même si je râle fortement, cela ne veut pas dire pour autant que je ne suis pas ravie de le voir aujourd’hui. Que du contraire d’ailleurs. Il a se pouvoir de lire entre les lignes quand je m’exprime, ce qui explique certainement notre amitié.

En revanche, quand Zizi lance finalement la musique, c’est une vraie grimace qui s’affiche sur mon visage. Comme prévu, il n’y a rien dans ce son horrible, qui émane de son portable, qui provoque ne fuse qu’une onde de joie en moi. C’est même carrément l’inverse tant et si bien, que je m’empresse d’essayer de lui attraper le bras pour le faire stopper le massacre. Chose, carrément pas évidente quand mon ainé, ne peut pas s’empêcher de danser au rythme de cette musique horrible.

-« Stop, stoppp !! Arrête le massacre !! Le suppliais-je, un très faible rictus sur les lèvres. Il faut dire que même si ce son est horrible, l’attitude de mon amie, elle, est plutôt amusante. Si tu ne veux pas me tuer, arrête cette horreur. Enchainais-je après avoir, enfin, réussi à attraper son poignet. Garde tes goûts musicaux affreux pour toi et coup moi ce téléphone !! D’ailleurs descente de cette table tout court et viens me faire à manger plutôt. »

Vu ma si grande joie de vivre, il est aisé de songer que je n’aime rien dans la vie et pas même la musique. Mon comportement pourrait d’ailleurs facilement vous faire penser ce genre de chose. En effet, vous me verrez très rarement avec des écouteurs vissé sur mes oreilles ou occupé à écouter de la musique sur mon ordinateur portable. Pourtant, vous auriez tort de songer que je suis tellement chiant, que je ne suis même pas capable d’apprécier une seule mélodie. Bien au contraire d’ailleurs. J’ai toujours adoré la musique, et si je n’en écoute plus depuis des années, c’est simplement parce qu’elle me rappelle à chaque secondes, que depuis mon accident, je ne suis plus capable de danser dessus.

Alors oui, je n’aime plus vraiment écouter de la musique, mais si en cet instant, je supplie mon ami d’arrêter la sienne, ce n’est pas à cause de cela. Toute personne aimant une grande variété de chanson, aurait demandé là-même chose que moi actuellement. De plus, ce n’est pas parce que je n’en écoute plus, que je ne sais plus reconnaître un bon son. Non, là c’est vraiment atroce et il faut que mon rayon de soleil arrête toute de suite le massacre. Chose clairement pas évidente, quand mon attitude le fait rire plus qu’autre chose. Fort heureusement pour moi, le fait d’avoir réussi à lui attraper finalement le poignet, semble lui avoir fait retrouver un petit peu de cervelle.

-« Déjà, je me permets ce que je veux et ensuite, dis-je non sans lui avoir tapé gentiment le bras après qu’il ait pris une voix volontairement suraigu. Certainement pour me taquiner gentiment le connaissant. Le bichon va finir par te mordre le derrière si tu n’arrêtes pas tes âneries. »

Oui, je sais, je sais, je ne suis pas drôle. Pourtant, il serait mentir de dire que je ne trouve pas l’attitude d’Izzy amusante. Disons simplement que c’est le genre d’émotion que j’ai appris à mettre en sourdine, alors forcément quand je m’exprime, même si je trouve la situation hilarante, cela ne va pas forcément se faire sentir. Heureusement pour moi que mon ami, arrive à lire entre les lignes.

-« Évidemment toi !! Qui d’autre si non ? Déclarais-je après l’avoir aidé à descendre de la table, dans un très faible, mais tendre sourire. Tu ne vas pas oser laisser ton papy mourir de faim … si ? »

Je ne suis pas un mauvais cuisiné, mais je ne vais pas mentir, ce n’est pas pour autant que je sais me préparer de bons petits plats. Habitué au luxe, je n’ai jamais vraiment eu besoin de me faire ma propre nourriture. On m’a toujours tout apporté sur un plateau d’argent, et bien que j’habite maintenant en collocation, ce n’est pas pour autant que j’ai été motivé à lire un livre de cuisine. Je préfère de très loin compter sur ma colocataire ou sur la présence de mon ami quand il est là. D’autant plus que je sais qu’il ne pourra jamais me refuser une telle faveur. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher d’afficher un petit sourire de victoire lorsque je sens mon ainé venir me tapoter la tête. Comme prévu, il n’a pas pu résister à l’envi de me faire plaisir.

-« Mohhh tu es trop gentil, lançais-je à son attention en l’observant finalement se diriger vers ma cuisine. Va pour des Tteokbokki au poulet ultra piquant, enchaînais-je après l’avoir rejoint. Ta petite tête de vendeur avec des yeux de cocker m’a convaincu. »

Je dis ça pour le taquiner, mais en vérité je suis sûr qu’il aurait pu convaincre n’importe qui de manger ce truc. Par chance pour lui, je ne suis pas bien difficile à satisfaire et encore moins, quand il s’agit de plat épicé. C’est d’ailleurs étonnant qu’un occidental comme lui, ait fini par s’accommoder aussi bien avec notre nourriture crache flamme. On peut aimer ce qui pique, mais on ne va pas se mentir, notre nourriture est d’un autre niveau et à moins d’avoir été biberonner avec, peu de gens arrive à réellement manger comme nous.

-« Oui chef …. Je suivrais vos ordres chef …. »

Un soupire vient alors traverser mes lèvres, si j’avais espéré me prélasser pendant qu’il me concocte un bon petit plat, c’est raté. Cela se voit d’ailleurs assez aisément sur mon visage que je ne suis pas ultra enthousiaste à l’idée de couper ces fichus oignons, mais bon …. Faire le sale boulot ça me connait. M’emparant donc d’un couteau, dans une extrême lenteur, je me mets finalement à la tâche qui m’est désigné.

M’affairant donc, modérément en cuisine, je profite enfin de ce silence. Dieu que cela fait du bien aux oreilles un peu de tranquillité et de paix. Bien sûr ce n’est pas dans les habitudes d’Izzy de se taire aussi longtemps, mais cela ne m’inquiète pas plus que cela. S’il n’allait subitement pas bien, je l’aurais vu sur son visage. De toute manière, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter outre mesure, puisque bien vite, mon petit Zizi reprend ses bonnes vieilles habitudes en brisant ce silence à l’aide d’une de ses questions.

-« J’étudie et je bosse principalement. J’aime aussi me reposer quand un petit gnome ne vient pas sonner à ma porte pour me faire écouter sa musique diabolique. Par chance, plutôt que de guérir de la mort, j’ai décidé de me pencher sur la maladie de la langue bien pendue. À ces mots, je viens alors lui tirer la langue en guise de réponse à la sienne. Ça pourrait m’aider avec ce petit gnome, d’autant plus qu’il est un bon sujet d’étude. Pourquoi faire des tests sur des rats ou des chiens, quand j’ai un petit humain à disposition et à portée de main. »

Prenant alors soudainement un air diabolique, je viens pointer le bout de mon couteau en direction de mon ainé. Il sait comment me taquiner, mais je ne suis pas non plus en reste de ce côté-là. La seule différence finalement entre lui et moi, c’est qu’Izzy ne lâche pas facilement le morceau. En reprenant ma découpe d’oignon, j’aurais d’ailleurs du garder cela en tête. Rester vigilant est ma meilleure défense, malheureusement ce ne fut pas le cas, et sans que je n’ai le temps de crier gare de la sauce vint s’abattre sur ma joue, me transformant en subitement en une véritable toile vivante.

-« Tu as osé !! M’exclamais-je, la bouche faussement grande ouverte, comme si j’étais outré de son geste. Petit être indigne, tu mérites une punition. M’emparant alors de sa cuillère pleine de sauce, je viens lui taper, de manière mesurée, le visage histoire qu’il en ait bien partout. Et dire que je comptais te remercier avec un cadeau, tu mériterais une bonne fessé à la place. »

Appuyant mes paroles, d’une petite claque sur les fesses, je viens reposer la cuillère dans le plat avant de prendre un air faussement sévère.

-« Finies, les bêtises, dépêche-toi de me terminer ça ou tu subiras mon courroux. »

Lui faisant alors un petit clin d’œil, je termine bien entendu de l’aider allant même jusqu’à dresser une petite table pour nous deux. C’est simple et sommaire, mais nous ne sommes pas non plus en rendez-vous amoureux. Bien que sur son assiette, j’y ai tout de même disposé le fameux cadeau évoqué il y a peu. En apparence, ce n’est sûrement pas grand-chose, mais j’ai tout de même risqué ma vie dans ce marché de noël, pour lui faire plaisir. Il a donc intérêt à être reconnaissant de cette offrande que je lui fais.

Je sais que cela va être difficile à croire, mais quand on y songe, il n’est pas si bizarre que ça de me voir offrir un cadeau à Izzy ou bien même encore de jouer avec lui, avec de la sauce tomate. Vous savez avant que toute ma vie ne vole en éclats, j’étais un garçon très expressif et plein de vie. Alors oui bien sûr ce côté de ma personnalité à très vite disparue quand je me suis retrouvé dans cet orphelinat. Proscrit dans un coin d’une salle sans jamais parler. Cependant, en grandissant ce trait de ma personnalité a refait surface peu à peu. Alors oui, je vous l’accorde, très faiblement, mais tout de même suffisamment que pour que les personnes à qui je tiens vraiment en profiter de temps à autre. Je sais que c’est bizarre de me voir tout mignon et tout câlin, mais cela peut arriver. Même si généralement, je fais très vite disparaître ce trait de ma personnalité sous un masque d’indifférence comme en cet instant. Beaucoup de personne pourraient me juger lunatiques, à cause, de cela. Heureusement, des personnes comme mon petit Zizi existe en ce monde. Je sais que même si je râle ou que je joue l’indifférence, il comprendra toujours que, quoi qu’il arrive, je passe un merveilleux moment avec lui. Dans un sens, il arrive à lire en moi comme dans un livre ouvert et c’est tant mieux, grâce à ça, je peux agir naturellement sans jamais me prendre la tête.

Voilà donc pourquoi, ce fichu cadeau posé sur la table, n’est finalement pas si étonnant que cela. Même s’il est vrai que c’est le genre d’attention que je fais rarement, préférant montrer mon attachement pour une personne avec deux trois petits gestes affectifs, subtilement effectués. Cependant, cet acte semis-banal ne pouvais bien entendu pas passer inaperçu en connaissant le phénomène qui me sert d’ami actuel. J’avais beau eu nié sa surprise lorsque j’ai évoqué un cadeau, sa réaction disproportionnée n’a bien sûr pas loupé une fois arrivé à table. Voyant déjà son grand sourire s’afficher sur son visage, j’ai tenté de faire comme si de rien était. Je me suis installé à table, commencé à servir les verres d’eau, priant qu’il ne fasse aucune remarque par rapport à ça, mais c’était bien sûr une action complètement veine.

-« Mouè …..Si tu le dis …. Répondis-je en grimassent suite à ma désignation comme étant sa femme. De nous deux, c’est clairement Izzy qui devrait jouer la femme au vu de ses réactions toujours disproportionnées. Moi, je n’ai fait qu’apporter le bébé à sa maman, j’ai envie de dire. Personnellement, je trouve quand même que c’est ton portrait craché. Ce petit regard niait et enfantin, ça ne peut venir que de ton côté. »

Même si je le taquine et que garde mon air blasé, je suis tout de même ravi que mon cadeau, aussi simple soit-il, face autant plaisir à Izzy. Je ne regrette finalement pas d’avoir affronté la foule de ce fichu marché de noël, un sourire de mon ami en valait clairement largement la peine. Cependant, j’espère qu’il ne prendra pas l’habitude d’avoir ce genre d’attention de ma part. Je l’adore, mais il ne faut quand même pas exagérer.

-« Allez maintenant que tu as fini de jouer avec ton bébé, prononçais-je en observant un simple bonnet dépasser de la table, mange sagement sans faire d’histoires. Poussant alors légèrement le plat dans sa direction pour qu’il puisse nous servir plus aisément, je rends malgré tout un petit sourire à mon vis-vis avant de lui retourner ses paroles. Bon appétit à toi aussi. »

Ne perdant plus une seconde, j’enfourne alors une première bouché entre mes lèvres avant de pousser un soupir de bien-être. Izzy peut parfois être énervant, mais clairement, il n’y a jamais rien de meilleur que la nourriture qu’il peut préparer. Je serais même capable de l’engager rien que pour ça, si je ne tenais pas autant à ma petite tranquillité.

-« Tu aurais pu, mais c’est déjà parfait comme ça. »

Un compliment venant de moi ? Et oui, comme quoi tout arrive avec moi, vous voyez. Il faut bien rendre à César, ce qui est à César, ce plat rapidement cuisiné est un délice. D’autant plus que pour un occidental, il n’y a vraiment pas été avec la main légère sur les épices. Bon, cela dit, connaissant Izzy, ce n’est pas bien étonnant. C’est à ce demandé si dans une seconde vie, il n’est pas né en Asie.

-« Haaaa ça va, tu ne vas pas revenir là-dessus cent-dix ans non plus Izzy. Grognais-je en avalant une nouvelle bouché. Tu n’as cas l’appeler petit gnome et on en parle plus. D’ailleurs en parlant de gnome, qu’est-ce que le gnome qui est en face de moi à prévu après, pour m’ennuyer ?»

On ne va pas se mentir, je sais très bien que mon ami n’est pas venu ici que pour me nourrir et me montrer une vidéo. Le connaissant, il a une liste en tête de tout un tas de choses, qui me font d’avance soupirer rien qu’à leur évocation.

-« Et ne vient pas me dire que tu n’as rien prévu, je te connais par cœur. Je suis sûr que tu vas m’obliger à sortir. »

Sortir …. Sérieusement, pourquoi ? Il est bien plus agréable de passer un moment entre amis, bien au chaud dans son petit chez soi. Pourquoi toujours vouloir affronter le froid de dehors et le monde qui va avec ? Je supporte déjà tout ça bien assez dans mon quotidien. Que croit Izzy ? Que je vis sérieusement en ermite ? Et mes études de médecine alors ? Il faut bien que j’aille à la faculté pour ça. Sans oublier mes nombreuses missions pour New Life Corp et mon boulot de nuit. Bon, il est vrai, c'est des détails que mon meilleur ami ne connaît pas, mais tout de même, il doit bien se douter que j’ai besoin de repos avec le genre d’étude que je fais non ? Et si je lui disais que je faisais des folies de mon corps pratiquement toutes les nuits, aurait-il un peu plus de considération pour mon corps fatigué ? Probablement bien que oui. Cependant, même si je me fiche de beaucoup de choses, l’état émotionnel de Izzy n’en fait pas partie. Honnêtement, je n’ai pas envie de voir un regard réprobateur chez lui. Même si je reste en façade indifférent à beaucoup de ses propos, cela ne veut pas dire pour autant que je ne serais pas touché par un regard moralisateur venant de sa part. Et puis sérieusement, cette enfant est tellement innocent, qu’il vaut mieux éviter de briser sa pureté avec la réalité de ma vie. Clairement, Izzy est bien mieux dans l’ignorance. Malheureusement, ne rien dire signifie aussi que, face à lui, je n’ai aucun argument valable pour ne pas sortir. Le pire dans tout cela, c’est que je ne sais même pas de quoi il s’agit. Après tout, qui sait, cela pourrait me plaire au final. Malheureusement, la perspective horrible de bouger mon corps l’emporte assez facilement sur le reste. Je n’ai pas envie de sortir. Cela se voit aisément sur mon visage et je n’hésite pas à en rajouter une couche en poussant un long soupire, parfaitement exagéré, avant de laisser le haut de mon corps s’étaler sur la table tandis que mon ami s’occupe déjà de la débarrasser.

-« Tu es tellement cruel avec moi chéri. Pourquoi tant de haine ?!! Prononçais-je dans un effet purement dramatique pour surjouer l’horreur de la scène. Ne veux-tu pas me laisser mourir en paix comme je le souhaite ? »

J’en rigole, mais je ne préfère même pas imaginer la réalité de la chose quand le moment sera venu pour moi de mourir. Connaissant Izzy, il serait encore capable de débarquer sur mon lit de mort pour me secouer comme un prunier. Pourquoi ai-je sérieusement choisi un ami comme lui ? Il ne me lâche déjà pas un seul second maintenant, je ne préfère même pas imaginer quand on sera vieux et qu’il aura deux fois plus de temps libre devant lui.

-« Oh monde cruel, il ne me reste plus qu'à accepter, le sort qu’il m’est réservé.Prononçais-je toujours dans un effet dramatique. Mais avant, profitons de ce moment de répit ou Izzy est en cuisine pour fermer les yeux et savourer le silence… Enfin du moins les quelques secondes qu’il m’offre en tapotant sur son portable avant de revenir vers moi. Et si moi, je ne suis pas prêt ? Lui répondis-je les yeux toujours fermé, me doutant parfaitement que cela ne ferait pas grande différence. Ça va, ça va, je viens, me plaignais-je en me redressant dans une grimace en l’entendant me demander de mettre mes chaussures. Mais je te signale qu’un jour de repos, c’est précisément fait pour se reposer et non l’inverse. »

Sans grande motivation, je quitte alors ma chaise pour trainer les pieds jusqu’au canapé. À cet instant, j’aurais rêvé de pourvoir y allonger mon corps, mais sentant le regard d’Izzy sur moi, je sais pertinemment qu’il ne me laisserait pas faire bien longtemps. Attrapant donc un sweet noir à capuche qui traîne sur le dossier, je me hâte de l’enfiler avant de rejoindre mon ami jusqu’à la porte d’entrée.

-« Je peux au moins savoir ce que l’on va faire ? Le questionnais-je tout en enfilant mes chaussures. Histoires que je me fasse à l’idée, durant le trajet. Tu as bien de la chance d’être mon ami en tout cas. Si ce n’était pas toi, tu aurais déjà volé par la fenêtre avec ta stupide idée.Plaçant alors ma main dans son dos, je le pousse gentiment en dehors de mon appartement alors que je viens d’ouvrir la porte. Allez petit gnome en avant marche. »

Même si sortir m’ennuie grandement, je ne peux nier que, savoir que cela peut faire plaisir à Izzy me suffit largement pour me motiver un tant soit peu. Après tout, même si je ne suis pas hyper sociable, que je râle beaucoup et qu’en cet instant, je rêve de mon lit, cela ne veut pas dire pour autant que je ne sais pas choyer l’amitié que ce petit gnome m’apporte. Oui, je n’ai aucun plaisir à vivre. Oui, j’avance dans le temps comme un robot exécutant les moindres ordres de New Life, cependant je sais ce que cela peut représenter d’avoir une personne à qui l’on tient. Si je n’ai, normalement, aucune attache dans ce monde cruelle, Izzy fait malgré tous partie des rares personnes qui seraient capable de me résonner et de me donner envie de m’accrocher à la vie. Après tout, que serait la vie de ce petit occidental sans son papy grincheux ? Sa vie serait s’en nul doute bien plus ennuyeuse. Sans oublier, que même si je ne l’admettrais jamais à voix haute, ma vie aussi serait également bien plus morne. Il me pompe souvent l’air, mais malgré tout, j’apprécie sa compagnie. Izzy est la bouffée d’air frai qu’il me fallait dans ma vie. C’est pour cela que je tiens autant à notre amitié, malgré les apparences. Alors oui sortir n’était pas dans mes objectifs de la journée, mais puisque ma petite femme tient tant que ça à aller voir le soleil, alors nous iront voir le soleil.

Alors cela dit, apprendre que son objectif du jour est l’aquarium ne m’enchante pas des masses. Il suffit d’ailleurs d’observer la moue sur mon visage à l’énonciation de cette sortie pour comprendre rapidement que j’aurais souhaité faire autre chose. Bien sûr, cela peut-être agréable d’aller voir des animaux. Même si mon avis reste qu’ils seraient bien mieux dans la nature quoi que, ce n’est pas sûr au vu de comment la terre s'est transformé. Cependant ce qui m’ennuie le plus, c’est tout le potentiel monde auquel je vais devoir faire face. Rien que d’y songer, j’en soupire déjà d’avance. Vous voyez déjà ma fatigue augmenter à vitesse grand V, rien qu’en voyant un milliard d’enfants courir partout ? Le pire dans tout ça, c’est que je suis sûr que parmi tous ces mioches, il y aura un petit Izzy tout aussi fou et énergique. C’est d’ailleurs certain au vue du grand sourire ravi qui orne déjà ses lèvres.

-« Bizarrement, je sens déjà que ton rôle d’époux va se transformer en celui d’un petit enfant à surveiller. Est-ce que je suis assez cruelle que pour casser la joie de vivre de mon ami ? Évidemment que non, je me contente donc de cette simple parole tout en laissant Izzy nouer son bras au mien avant de lui tapoter la main. Définitivement, ce garçon a vraiment de la chance que je l’apprécie autant. On fait tout ce que tu veux. Je te rappel que c’est toi qui me sors, de ce fait je te suivrais ou bon te semble. Surtout que si cela ne tenait qu’à moi, on irait directement dans un parc non loin pour que je puisse y piquer une petite sieste. Prends tout ce que tu veux à manger. En compensation, je t’offrirais l’entrée de l’aquarium. »

Il ne faut pas croire non plus que je suis un papy grincheux doublé d’un avare. Oui j’ai de l’argent, mais loin de moi l’idée de le garder précieusement dans ma poche. Suivant donc Izzy jusqu’à la supérette non loin, je ne presse pas le pas, le laissant même carrément prendre de l’avance sur moi. Quoi qu’il arrive, je sais qu’il m’attendra toujours. C’est bien le genre de mère poule à se retourner toutes les secondes pour s’assurer que je suis toujours bien derrière lui. En plus de cela, je lui fais suffisamment confiance quant au choix de nourriture, je l’attends donc sagement à l’extérieur, profitant du calme et de la tranquillité qu’il m’est offert avant qu’il ne revienne.

-« Pourquoi cela ne m’étonne pas que tu ais eu envie de sucre en guise de dessert, le taquinais-je gentiment en m’emparant de la boisson. Tu as de la chance que j’avale facilement tout ce que l’on me propose. » C’est vrai que le principe de manger du sucré après un repas, m’a toujours semblé une idée un peu bizarre. Après, je sais que c’est un truc d’occidental et donc par défaut celui d’Izzy. Par chance pour lui, avec le temps, je me suis habitué à ce genre de petite manie chez lui. Je ne dirais pas que j’en suis venue à manger ce genre de chose constamment après avoir mangé, mais pourquoi pas une fois de temps à autre.

Après cet achat, nous nous remettons donc finalement en route vers cette immense structure comprenant tout un tas d’animal marin. L’idée de taquiner Izzy une fois à l’intérieur, mais faisant soudainement grande envie. Malheureusement pour moi, l’idée de le forcer à porter un chapeau ridicule acheté dans ma boutique souvenir, le connaissant lui fera sans doute plaisir plus qu’autre chose. Il allait donc falloir que je cherche autre chose, une fois arrivé sur place.

-« Ne me remercie pas, tu sais que de toute façon, je ne peux pas te dire non. Lui souriant alors faiblement, je viens gentiment lui tapoter la tête. Ça m’ennuie de sortir, mais si c’est pour te faire plaisir ce n’est pas un problème. J’aurais préféré passer un moment avec toi dans mon canapé, mais tu as cette sale manie d’apprécier le monde extérieur, je ne peux pas lutter. »

Haussant alors les épaules d’un air faussement défaitiste, j’espère que malgré ma phrase, Izzy capte le message que cela me fait également plaisir de sortir en sa compagnie. Comme je l’ai dit précédemment, je râle souvent, mais ce n’est pas pour autant que je ne sais pas apprécier les plaisirs de la vie en bonne compagnie. D’autant plus que j’ai beau dire le contraire, il est certain qu’il n’y a rien de plus agréable que de profiter des petites rayons de soleil que ce magnifique temps nous offres.

-« Bon, nous voilà arrivés mon petit. Lançais-je à l’attention de mon ami une fois arrivé devant la structure, me dirigeant comme promis vers le guichet. Une adulte et un enfant dans le corps d’un adulte. Dis-je tout en observant malicieusement mon petit occidental avant de payer les tickets. Bon Izzy, il faut me promettre de rester toujours dans mon champ de vision. On ne court pas et on ne tape pas sur les vitres. Compris ? Et si tu es sage, je t’offrirai quelque chose avant de sortir. Prononçais-je ironiquement, me retenant de rire, avant d’appuyer sur le dos de mon ami pour qu’il avance. Alors, tu veux commencer par quoi ? »