1.2.3. ... nous irons au bois voir le grand méchant loup ! [feat. Morishita Natsuki]

Sommes-nous des personnes vouées aux feux des enfers pour ne pas avoir envie de rentrer dans le moule ? Cette phrase était pas assez accrocheuse pour les nouvelles affiches de propagande. Mon dessin me paraissait pas assez sombre non plus. Regardant mon travail, je rature tout dans un geste furieux parce que je suis agacé ! Pourquoi l’inspiration ne me vient pas ? Il se passe quoi, bordel de merde ? Arrachant ma feuille du carnet, je la roule en boule puis la balance dans la corbeille de papier mais malheureusement celle-ci tombe juste à côté… Je ne suis vraiment pas bon pour viser ! Je pousse un gros soupir surtout quand la voix de mon épouse résonne dans mon dos pour me faire la morale car « je fous du bordel partout ». Jamais il a été question que madame mette son nez dans mes affaires ! Lançant un regard assassin vers elle, je tente de rester calme mais pourquoi je me retiens de la foutre dehors ? Pourquoi les femmes aiment toujours un contrôle sur nos existences ? Elles mettent leur nez partout. Elles remuent le couteau dans la plaie quand tu balances que tu ne veux pas en parler… Elles vous empoissonnent l’existence ! Je devrais songer sérieusement à faire un coming out total !

Comment pourrais-je mettre un terme au mariage le plus risible de toute l’histoire ? Nous sommes pas fait pour être ensemble. Je ne la supporte pas ! Madame me tape sur le système. Je voudrais bien partir loin d’elle mais actuellement on est coincé ensemble dans cette union. Cette blague va me pourrir ma relation avec mon lapin et celle naissante avec Si Yun. Je suis réellement dans la merde… Quand je me retrouve dans la merde totale, mes sombres côtés refont surface. Que voudrais-je maintenant ? Revoir mon ex ! Cette pensée suicidaire me causait toujours des ennuis. Pourquoi mon premier réflexe est de me rendre auprès de Natsuki ? Ce mec a été un poison dans mon existence… pourtant j’y retourne comme un papillon aveuglé par la lumière. MERDE ! Fais chier ! La simple petite pensée concernant ce parasite me met dans tous mes états. Je peste comme un forcené alors que madame ramasse mes boulettes de papier, fort nombreuse au final. Ne supportant plus la voix de ma femme, je quitte le salon pour me rendre dans ma salle de bain. Heureusement nous ne partageons pas le même espace « chambre » sinon j’aurai commis un meurtre. Je prends appui sur le meuble puis essaie de ne pas succomber aux petites voix mesquines qui me soufflent de retourner auprès de mon ex.

Restant enfermé dans cette pièce pendant de longues minutes, je me pensais assez fort pour repousser mes travers mais en ouvrant la porte du salon Moon Blue Ink… je me sais perdu ! Naturellement mes pas me guident vers son boulot. Pourquoi ? On peut connecter mes neurones parce qu’ils me paraissent défectueux. Je pousse la porte du café, me prenant une onde de cette odeur amère familière. Un sourire apparait sur mes lippes alors que mes yeux parcourent l’établissement. Dire que je venais souvent… avant ! Cela en était presque devenu mon second foyer pendant un temps. Combien de temps avait duré notre relation ? Je m’en souviens plus… mais mon poignet avait bien morflé ! Aujourd’hui il était bionique sinon mes rêves de tatouages auraient volé en fumée. Cet accident fut une occasion pour changer de vie. Je devrais remercier mon ex alors ? Je pris place dans un coin, attendant que l’on vienne prendre ma commande… mais en entendant sa voix, je me glaçais d’effroi. Pourquoi avait-elle encore ce pouvoir sur moi ? Regardant fixement devant moi, je me mords nerveusement les lèvres. Je n’osais pas lever les yeux vers lui. « Salut… euuuuh… un café… » Chaque cellule de mon corps me criait de me jeter à son cou alors que je craquais et plongeais mon regard dans le sien. « comment… tu vas ? »